Le débat ne l’a «pas plus touché que ça», mais il s’est tout de même senti «concerné.» S’il n’est pas passé par les structures fédérales, Jean-Armel Kana-Biyik fait partie de ces joueurs bi-nationaux qui n’ont pas encore fait leur choix. En octobre dernier, le défenseur rennais a même refusé une convocation chez les Espoirs, prétextant «encore hésiter» avec la sélection camerounaise.
«Je me suis donné une année pour réfléchir parce que ce n’est pas une décision qu’on prend à la légère», nous a expliqué l’ancien Havais.
Dans le fond, Kana-Biyik dit «comprendre» les instances françaises lorsqu’elle pose le problème «des joueurs qu’elle forme pour d’autres pays que la France.» «Mais bon, quand on sait que sur 30 joueurs formés, tous n’iront pas de toute façon en équipe de France, ça sert à quoi de les garder sous la main ?», s’interroge-t-il à haute voix.
Pour le Franco-Camerounais, la FFF devrait plutôt se poser le problème de «la détection.»
«Ce que je trouve drôle, c’est que tout le monde se demande aujourd’hui pourquoi un joueur comme Moussa Sow a choisi le Sénégal plutôt que la France. Cette question, il fallait se la poser avant, souligne-t-il. Vouloir limiter l’entrée des joueurs bi-nationaux dans les structures fédérales est aberrant. Ça ne changera rien.»
Emery TAISNE