Suivi par plusieurs clubs de l’élite, dont Saint-Etienne, Sochaux ou encore Marseille, Benjamin Moukandjo (22 ans), l’attaquant polyvalent de Nîmes, revient sur sa première partie de saison. Auteur de quatre buts en championnat, le Camerounais a « su retrouver l’énergie et la force » après un passage non fructueux à Rennes.
Benjamin Moukandjo, Nîmes reste sur une série de six matchs sans la moindre défaite en championnat. Comment expliquez-vous ce regain de forme ?
C’est une belle série. Dans un premier temps, le départ de Jean-Michel Cavalli a été difficile à digérer. Certains joueurs ont été touchés moralement. On a pris un coup. Mais après, on a compris que l’essentiel restait le football. On est tous des sportifs professionnels, des salariés du Nîmes Olympique. On se doit de respecter les décisions qui ont été prises. On est allé de l’avant.
Avez-vous été surpris par ce choix de la direction ?
Oui, on était tous surpris. Mais c’est le président qui décide. C’est simple. Comme le coach, on est des salariés. Aujourd’hui, il y a un nouvel entraîneur qui est là. On se doit de respecter cette décision. Noël Tosi ? Je le connaissais de nom, je ne connaissais pas l’entraîneur. C’est quelqu’un de très positif. C’est un entraîneur qui est toujours derrière ses joueurs, en train de les pousser, de les motiver. Il nous encourage tout le temps, même si on fait quelques erreurs. C’est important. Avec Jean-Michel Cavalli, c’était pareil. Mais Tosi a su trouver les mots justes pour remettre tout le monde sur de bons rails. Compte tenu des résultats, on va dire que le changement a été bénéfique. Il a amené sa touche personnelle. Ça joue vers l’avant. Avec lui, il ne faut pas jouer derrière. Il faut systématiquement aller de l’avant. Ça nous plait bien à nous les attaquants. On a plus de ballons. Et ça nous réussit pas mal !
Personnellement, vous avez inscrit quatre buts lors des trois dernières journées de championnat…
Dès sa nomination, j’ai eu une discussion avec Noël Tosi. Il m’a dit ce qu’il attendait de moi. Il me demande d’être plus près du but. Je suis à l’écoute. Lorsqu’il me demande quelque chose, c’est pour mon bien. Ainsi que pour celui de l’équipe. Ça va dans le bon sens. J’essaye de mettre en application ce qu’il me demande. Pour l’instant, je suis satisfait. Ça marche bien. Avec Jonathan Ayité, c’est notre deuxième saison ensemble. Ça va de mieux en mieux. On a gagné en lucidité. En plus, on s’entend super bien sur et en dehors du terrain. J’espère que ça va continuer comme ça. Pareil avec les autres joueurs de l’équipe.
Quels sont les objectifs de l’équipe ?
Avec vingt-six points au compteur, on n’est plus très loin du maintien, qui reste notre principal objectif. Après on pourra progressivement revoir nos ambitions à la hausse. Mais chaque chose en son temps. Personnellement, je veux faire beaucoup mieux que la saison passée (ndlr : trois buts inscrits en Ligue 2). Je commence à assimiler beaucoup de choses. Mon jeu progresse, je suis plus efficace. Mais il faut continuer à travailler. Je veux faire une grosse saison.
« Marseille me suit »
Selon nos informations, Sochaux, Valenciennes ou encore Toulouse suivent vos prestations. Qu’en est-il ?
Je suis au courant. Il y a aussi Marseille (ndlr : José Anigo, le directeur sportif de l’OM, apprécie beaucoup son profil) qui me suit. Ça fait toujours plaisir. C’est une motivation supplémentaire, ça me pousse à me bouger encore plus. C’est une satisfaction de savoir que l’on intéresse des formations de l’élite. J’arrive en fin de contrat. Mais aujourd’hui, je suis à Nîmes. Je veux donner le maximum pour que le club aille le plus haut possible. On en reparlera à la fin de la saison. On verra ce qu’il faut faire.
Saint-Etienne est aussi intéressé. Idem concernant votre coéquipier Jonathan Ayité…
Ça pourrait être sympa de rester ensemble. Mais on est sur la même longueur d’onde. On parle beaucoup ensemble. Aujourd’hui, la priorité, c’est Nîmes. On ne veut pas avoir de regrets à la fin de la saison, même si on ambitionne évidemment de jouer en Ligue 1. Mais ça pourrait être le cas avec Nîmes.
Quel souvenir gardez-vous de votre passage à Rennes ?
Ce n’est pas un très bon souvenir. Lorsque je suis arrivé, je débarquais directement du Cameroun. Là-bas, ils ne m’ont pas donné le temps qu’il fallait pour que je m’adapte. C’était pourtant un autre monde pour moi. Après, il a fallu que je trouve un autre challenge. Aujourd’hui, je suis en train de rendre la confiance que Nîmes m’a accordée. Je remercie d’ailleurs Jean-Michel Cavalli et Noël Tosi qui ont eu confiance en moi. A un moment, j’ai pourtant eu des doutes sur mes réelles capacités. Je me posais un tas de questions. Est-ce que j’ai réellement le niveau ? J’étais dans le trou. Je n’ai pas été aidé par tout ce que j’ai vécu à Rennes. Mais je ne suis pas rancunier. J’ai su retrouver l’énergie et la force. Je revis. J’ai pu compter sur le soutien de ma famille, de ma copine et de mon agent Maxime Nana. Il a toujours cru en moi. J’espère que ça donne des regrets à certains (rires)…
Ignazio GENUARDI