Samuel Eto’o réalise une des plus belles saisons de sa vie et reste la meilleure arme de l’Inter Milan contre Schalke 04, mardi en quart de finale aller de Ligue des champions, la compétition qui l’a fait roi, mais il reste sur un derby raté samedi contre l’AC Milan (défaite 3-0).
Immanquable. Peut-être était-il trop facile, ce but qui aurait permis à l’Inter d’égaliser juste avant la mi-temps. A deux mètres de la ligne, portes grandes ouvertes, le Camerounais a frappé à côté. Il n’en croyait pas ses yeux lui-même. « Mais comment ai-je pu rater ça? » semblait-il se demander.
Il en avait déjà manqué un dans le genre contre la Juventus Turin (défaite 1-0). Eto’o a pourtant trouvé 36 fois le chemin des filets cette saison: 19 en championnat, 8 en Ligue des champions, 2 en Coupe d’Italie, 2 en SuperCoupe d’Italie, 1 au Mondial des clubs et enfin 4 avec le Cameroun!
Le +Roi Lion+, qui se considère comme « un des meilleurs joueurs du monde », avait-il dit dans un reportage de Sky Sport sur lui, retrouve son terrain de jeu préféré, la Ligue des champions, qu’il a remportée trois fois (2006, 2009 et 2011). Parmi les joueurs en activité, seul Clarence Seedorf (AC Milan) a fait mieux (4 C1). Et dans le camp d’en-face, Raul a fait aussi bien (1998, 2000 et 2002).
Eto’o a même marqué deux fois en finale (2006 et 2009, avec le FC Barcelone), et aimerait devenir le premier joueur à marquer lors de trois finales, une occasion manquée l’an dernier, où Diego Milito, convalescent et incertain pour Schalke, avait signé le doublé contre le Bayern Munich (2-0).
Cette saison, le +Lion Indomptable+ a encore brillé en C1, dont il est le meilleur buteur avec Mario Gomez (Bayern Munich) et Lionel Messi (Barça). Il a signé un triplé contre le Werder Brême (4-0 en poules) et marqué plusieurs buts capitaux, le dernier en date pour le retour au Bayern (victoire 3-2) où il a également offert les passes décisives sur les autres buts.
Une forme due à son positionnement, selon lui: à gauche, avec une grande latitude de mouvement. « J’ai plus de liberté comme ça, explique-t-il à la +Gazzetta dello sport+, je suis à gauche, je vais à droite, je repique au centre: à l’instinct, ça dépend comment je sens le jeu. »
Une deuxième saison pleine avec l’Inter Milan, après celle de 2009-10, où il est devenu le plus célèbre arrière-gauche du monde, convaincu par José Mourinho de jouer là pour le bien de l’équipe. « J’étais heureux avec Mourinho, explique Eto’o, il m’a fait comprendre des choses importantes de la vie, pas seulement du football. »
Une saison qui efface définitivement l’affront de l’échange Zlatan Ibrahimovic-Eto’o entre l’Inter et le Barça, à l’été 2009: le club catalan avait payé 50 millions d’euros en plus de céder son Camerounais. « Chacun fait ce qu’il veut avec son argent, rétorque Eto’o, ce n’est pas de la faute d’Ibrahimovic si le Barça a choisi de payer si cher. »
Seule ombre au tableau, avec les deux gros ratés contre la Juve et dans le derby: la fatigue, pour un joueur qui a joué 42 des 45 matches de l’Inter, suspendu trois matches pour son coup de tête à Bostjan Cesar en championnat.
« La fatigue? Oui, forcément. Mais être avec mes coéquipiers, jouer pour les aider, m’aide à ne pas sentir la fatigue: il n’y a pas d’autre secret », conclut Eto’o.
Emmanuel BARRANGUET