Pendant l’été 2012, déjà, Rémi Garde avait souhaité recruter Henri Bedimo. Mais le sacre montpelliérain était passé par là et l’OL n’avait pu satisfaire aux exigences héraultaises. Ce n’est finalement qu’en août dernier que le Camerounais a rejoint le Rhône, contre une indemnité de transfert (2M€ hors bonus). Une somme modeste pour un joueur élu meilleur latéral gauche de L1 lors de l’exercice 2011-2012.
Ce statut, Bedimo pourrait y prétendre au printemps prochain tant ses performances sous les couleurs de l’OL sont impressionnantes. Un sentiment conforté par des statistiques rares chez un latéral : six passes décisives (dont cinq en Championnat), qui en font le deuxième passeur de l’équipe derrière Yoann Gourcuff.
Sauf qu’à l’inverse du Breton, l’ancien Montpelliérain n’a pas attendu le changement tactique de l’OL pour faire souffrir les adversaires : « Il n’a pas eu le temps de beaucoup travailler avec nous cet été et il a effectué sa préparation en enchaînant les matches, rappelle Rémi Garde. Il est performant dans le système actuel car il a de l’espace devant lui. Mais je n’oublie pas qu’il est avant tout un défenseur et je suis vigilant avec lui dans son désir de toujours vouloir aller de l’avant. »
J’ai insisté pour l’avoir » (Rémi Garde)
Après des années passées à bourlinguer en France (Grenoble, Toulouse, Le Havre, Châteauroux, Lens, Montpellier), le défenseur de 29 ans donne l’impression d’avoir atteint la plénitude, gommant une certaine irrégularité qui lui a longtemps été reproché. « J’ai insisté pour l’avoir, mais j’ai aussi insisté auprès de lui en lui disant que c’est le Bedimo de la saison du titre de Montpellier que je voulais recruter« , détaille Rémi Garde.
Dans le groupe rhodanien, le latéral est rapidement devenu un élément important. D’abord parce qu’il est, avec Rémy Vercoutre et Yoann Gourcuff, l’un des rares champions de France de l’effectif. « Beaucoup de joueurs ne l’ont pas été dans une carrière, je suis très fier de ce titre. » Mais aussi parce qu’il a apporté au vestiaire lyonnais une bonne humeur qui lui a souvent fait défaut ces dernières années : « J’ai amené ma joie de vivre, on fait l’un des meilleurs métiers du monde : parfois on le dit pour le dire alors qu’il faut vraiment s’en rendre compte. »
Rigolard face à ses partenaires et aux micros, Henri Bedimo devient un athlète inépuisable sur la pelouse, multipliant les aller-retours sur son aile. « Il est très régulier, se félicite Rémi Garde. Il a tout intérêt à l’être s’il veut bien se préparer pour le mois de juin. » Où l’attend une Coupe du monde avec le Cameroun qu’il avait manquée à la dernière minute en 2010 pour des raisons… qu’il ignore encore : « C’était très compliqué, il y avait pas mal de pressions politiques. Seul le sélectionneur (Paul Le Guen) sait exactement ce qui s’est passé… » S’il continue sur sa lancée actuelle, une telle mésaventure ne risque pas de lui arriver cet été.