L’indomptable Bedimo est dans une classe à part depuis le début du championnat. Alors que l’ensemble du groupe Lyon avait des difficultés au démarrage en grande partie parce que leur président avait décidé de pourrir l’atmosphère dans les vestiaires en barrant les deux meilleurs attaquants du club de l’équipe première, Henri Bedimo a été parmi ceux qui ont sonné la révolte sur le terrain. Depuis lors, il ne sait plus s’arrêter. Ce dimanche, sa performance stratosphérique a permis à Lyon de décrocher une autre victoire.
En exagérant un peu, les médias ont été les seuls capables, en zone mixte, d’arrêter Henri Bedimo après un match qu’il a passé à arpenter son couloir gauche. Infatigable et auteur de sa sixième passe décisive en L1 contre Ajaccio (3-1), il vise plus haut.
«Henri Bedimo, que ressentez-vous après cette victoire ? On savait que cela n’allait pas être évident face à une équipe d’Ajaccio qui n’avait rien à perdre. Nous, nous avions à cœur de montrer autre chose par rapport à notre élimination jeudi face à Lens (1-2 a.p. en huitièmes de finale de la Coupe de France). Je pense que nous avons abordé ce match avec beaucoup de sérieux et maintenant il faut continuer.
Ce match a permis de mettre en lumière votre forme actuelle. Je profite de bonnes choses de la part de mes équipiers pour pouvoir m’exprimer. Je suis content parce que cela me réussit. J’espère que je vais pouvoir garder le rythme comme ça un bon bout de temps et que l’on va remonter au classement. Si je suis fatigué ? (sourire) On verra jeudi (lors du déplacement à Odessa en seizièmes de finale aller de la Ligue Europa).
«Je vais peut-être demander à Bafé (Gomis) de me laisser tirer un pénalty»
Lorsque vous offrez la passe décisive à Jimmy Briand, vous avez fêté le but comme si c’est vous qui aviez marqué. Oui, parce que je me suis fixé le challenge de réaliser dix passes décisives en Championnat (il en est à six plus une en Coupe de France), j’espère que je vais pouvoir l’atteindre. Je suis resté muet un moment (depuis le 19 janvier à Reims), c’était une façon de respirer un peu. Le but, c’est de remplir les objectifs fixés par le président. Nous nous devons de réaliser des prestations dignes du club. Pour le moment, on tient la corde.
Et vous mettez la pression sur vos concurrents. Disons qu’on essaie de grappiller des points au vu de notre retard. On tente de mettre la pression mais on part de tellement loin que chaque victoire nous permet de savourer tranquillement dans le canapé en regardant les autres jouer (le match ASSE-OM ce soir).
Et votre premier but, il est pour quand ? Je vais peut-être demander à Bafé (Gomis) de me laisser tirer un penalty s’il y en a un d’ici à la fin de saison. Mais je ne suis pas sûr de le marquer ! (rire) »
«Il a été monstrueux»
Un à un, les Lyonnais ont, après le match, marqué leur admiration à l’encontre de leur latéral gauche. Notamment Bafé Gomis qui «
connaît Henri depuis longtemps pour l’avoir affronté plusieurs fois en équipe de jeunes lorsqu’il évoluait à Grenoble». «
Il jouait alors en n°10 et il réalisait des choses encore plus extraordinaires qu’aujourd’hui», lâche l’attaquant de l’OL. «
Le système de jeu peut lui permettre de faire cela», indique de son côté Garde, pour qui Bedimo «
est le meilleur à son poste en France même s’il y a des choses un peu moins positives dans son jeu». Enfin, pour Briand, l’heureux destinataire de la passe, Bedimo «
a été monstrueux et c’est comme si c’est lui qui avait marqué».
S.L., à LyonDocuments joints
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