Son visage s’illumine quand le sujet Nicolas Nkoulou arrive sur la table. D’une grande timidité, Jérôme Guihoata devient beaucoup plus bavard au moment d’évoquer son compatriote camerounais, défenseur central comme lui. « C’est un honneur d’avoir un tel joueur dans notre pays », dit le gamin qui fêtera ses 19 ans le 7 octobre.
Le joueur de l’OM est même un véritable « modèle » pour Guihoata, qui dispose du même manager que Nkoulou. Sa façon de jouer, son attitude, le jeune homme s’attache à les reproduire. Description du profil : « Il est très calme, propre dans la relance et s’attache à défendre toujours debout, sans se jeter. »
« Chez moi, il faut se battre tout le temps »
Un parcours à la Nkoulou, il en « rêve ». Jérôme Guihoata (1,83 m pour 75 kg) est conscient que la route vers les sommets réclame du temps. Formé à l’académie de Yaoundé, le joueur recruté par le Tours FC a posé les pieds hors d’Afrique pour la première fois de sa vie, la semaine dernière.
Choc des cultures garanti pour celui qui avait connu les championnats camerounais et gabonais jusque-là. « Ici, on peut travailler dans de bonnes conditions. Chez moi, c’est difficile financièrement, il faut « boxer », se battre tous les jours. La France, c’était le bon pays. Ici, on est visible si on est performant. A moi de montrer ce dont je suis capable. »
Les premières séances ont offert quelques promesses, traduites dans le texte par Olivier Pantaloni. « Je le découvre et je suis agréablement surpris par sa qualité technique, affirme l’entraîneur du Tours FC. Il a aussi un bon jeu de tête. Après, il faut voir tactiquement. C’est un jeune joueur, il est encore perfectible. »
Cette nouvelle vie, ce nouveau football laissent penser qu’il faudra une période d’adaptation. Jérôme Guihoata parle d’un jeu « plus technique », d’un niveau « beaucoup plus fort ». Mais le garçon est un homme pressé et espère « prendre rapidement place dans le groupe de dix-huit, pourquoi pas dès vendredi » pour la réception d’Istres.
Dans l’immédiat, Jérôme Guihoata ne devrait pas bousculer les hommes en place. Parce que la paire Schwechlen-Fontaine est installée en défense centrale. Aussi parce que Pantaloni doit prendre la mesure de son potentiel, à un poste où les changements sont rares. « La qualité des séances est bien meilleure ici, se contente de savourer celui qui peut aussi jouer latéral droit ou milieu défensif, comme lors de ses deux sélections en équipe A’ du Cameroun. C’est le club idéal pour bien commencer ma carrière, avec de très bons joueurs. »
Dans une équipe présente sur le podium de la Ligue 2, Jérôme Guihoata espère bousculer la hiérarchie. Histoire d’écrire la première page de son destin chez les professionnels, comme l’avait fait un certain Nicolas Nkoulou sur le Rocher monégasque au même âge.