Ils ont tenu la victoire jusqu’à la 93e minute. Montpeller et son camerounais étaient confiants de pouvoir offrir une première victoire à domicile à ses partisans. Mais ils avaient probablement oublié que le match n’est pas gagné tant et aussi longtemps que l’arbitre n’a pas donné le signal de la fin. Le coach montpelliérain Michel Der Zakarian va reconstituer une défense à quatre avec les absences de deux de ses éléments.
Il va utiliser un système en 4-4-2 inédit en ce début de saison avec Mendes et Hilton dans l’axe, Oyongo et Congré dans les couloirs défensifs. Junior Sambia et Ellyes Skhiri prenaient place dans l’entrejeu aux côtés de Paul Lasne tandis que Keagan Dolly était placé en meneur de jeu derrière le duo Laborde – Delort. Côté strasbourgeois, les anciens de la maison montpelliéraine Thierry Laurey et Fabien Lefèvre avaient opté pour une défense à 3 axiaux avec l’ex-Montpelliérain Jonas Martin à la baguette au milieu.
Obligé de remplacé Dolly, blessé, par Le Tallec après 5 minutes de jeu, Michel Der Zakarian voyait d’entrée ses plans modifiés. Confrontés à un adversaire alsacien bien organisé, les Montpelliérains mettaient beaucoup de cœur à l’ouvrage mais se créaient peu d’occasions dans une première période assez fermée, à l’exception de deux têtes de Laborde (42e) et Delort (43e). Les visiteurs, eux, se montraient dangereux sur la largeur et multipliaient les centres… mais à la pause, le score restait nul et vierge.
Au retour des vestiaires, les Strasbourgeois semblaient plus en jambes, mais la tête rageuse de Le Tallec (lire ci-dessous) a permis aux Montpelliérains de prendre l’avantage et de se libérer d’un poids (1-0, 53e). La suite fut un long combat : celui de la défense héraultaise qui a tenu le choc sur les coups de boutoirs strasbourgeois, mais aussi celui d’un duo d’attaque Laborde-Delort qui n’a cessé de peser, de se donner à fond, et qui aurait sans doute mérité de marquer plus de buts. Dans l’écho d’une 74e minute poignante et pleine de ferveur, l’ensemble de l’équipe est restée soudée avec des milieux de terrains actifs jusqu’au bout pour conserver le score et / apporter un plus offensivement. Mon tout aurait dû rapporter une victoire précieuse au MHSC. Aurait dû seulement.. Jusqu’à cette tête de Mothiba à la dernière seconde sur corner (1-1).
Frustrant, très frustrant…
Mais le coach a déversé sa frustration lors de son point devant les médias. Cela n’a pas dû être très gentil dans les vestiaires : » Ça fait deux fois… Contre Dijon, à la dernière minute sur corner, et là coup-franc au milieu : on est inattentif. Même si il y a un 2 contre 1 pour eux, on est trop bas, et il n’y a pas de marquage. On a du mal à retenir les leçons ! » lâche-t-il, profondément frustré. « De la colère ? Oui, quand tu perds deux points à 30 secondes de la fin… Il y a une grande déception d’avoir pris ce but. Le match, il n’y avait pratiquement pas d’occasion des deux côtés, beaucoup d’approximation, beaucoup de déchets. On a eu du mal à trouver des bonnes passes. Ce n’était pas du grand football« .
Der Zakarian va revenir rapidement et facilement à la dernière action de la rencontre. Une succession d’erreurs évitables, qui a le don de l’agacer. « Ce qui est regrettable, c’est qu’à la dernière seconde, on est inattentif, pourtant on a beaucoup de joueurs expérimentés sur le terrain mais on ne retient pas les leçons » glisse-t-il, probablement en faisant une référence à Hilton, qui lâche le marquage sur Mothiba. « Pour gagner un match, il faut le mériter, il n’y a pas de chance dans le football. Il faut mériter les choses, ce soir même si on n’a pas été beau et bon dans l’ensemble, à 30 secondes de la fin il faut savoir bien défendre et être au marquage. Comment il peut se retrouver tout seul pour faire une tête ? »