Cadix et le Celta étaient les seules équipes évoluant en première division auxquelles il n’avait jamais marqué. Samuel Eto’o est un cauchemar qu’aucune équipe adverse ne parvient à stopper.
En quatre jours, il a liquidé deux comptes encore en suspens : Cadix et le Celta étaient jusqu’à ce jour les seules équipes de Première division en Espagne qui avaient échappé à la voracité du goléador camerounais devant les buts.
Et Pan, pan, pan, pan !!! Un, deux, trois, quatre buts de plus, et le voilà à 17 buts inscrits en 17 matches. Autrement dit, une série ébouriffante-il est le meilleur buteur actuel des championnats européens -qui, sait-on, le mènera peut-être à ce qu’a déjà obtenu Ronaldinho, c’est-à-dire, être reconnu comme le meilleur joueur au monde.
Eto’o a encore été « l’ouvre-boîte« (abrelatas). Il semblait pourtant ne pas être là, peut-être encore emporté par l’émotion qu’il a vécu la nuit précédente à Zurich. Cependant, le camerounais ne se repose jamais, il ne dort pas, et garde toujours sa proie à vue. Ronaldinho aussi d’ailleurs !
Les deux ont grandi dans la rue, à Porto Alegre et à Nkon (New-bell à Douala), et dans ces endroits, il vaut mieux être fort malin pour survivre. Les joueurs de Celta l’ont ainsi appris à leurs dépens, eux qui ont retrouvé la balle au fond de leurs filets, sans savoir comment elle y était arrivée, occupés auparavant à protester auprès de l’arbitre. Le match venait d’être plié, finie l’inquiétude; la treizième victoire consécutive du Barça était servie.
Selon les comptes de Samuel Etoo, qui considère toujours que le but contre Majorque est le sien -la frappe de Deco qui frôla la godasse du camerounais-(que Marca n’a pas compté, lui refusant par la même occasion le nul avec Forlan pour le Soulier d’Or européen), ce but était le numéro 50 inscrit par le camerounais en match officiel sous les couleurs du Barça. Mais, le « 9 » azulgrana ne voulait pas se contenter de ce chiffre bien rond pour terminer l’année. Il n’en a jamais assez ! Et suite à une merveilleuse action de jeu inventée par Iniesta, qui laissa trois adversaires au sol, Eto’o -qui reçut donc une passe lumineuse- en profita pour gonfler encore plus ses statistiques, ainsi que ceux de son équipe. Et le Nou Camp entama alors une ola en scandant son nom.
Un jour c’est Eto’o, l’autre Ronaldinho, un autre jour encore, c’est au tour de Messi, les trois rois mages, les collectionneurs de prix, qui ce mardi les ont offert au Nou Camp avant le début du match.
Eto’o a été l’auteur d’un grand geste. Il s’est approché de Fernando Vázquez (entraîneur du Celta et ancien entraîneur de Samuel Eto’o à Majorque) et lui a montré son trophée, comme pour lui dire qu’il lui appartenait aussi en partie, en souvenir de son passé à Majorque. « C’est le premier entraîneur qui a réellement parié sur moi, qui m’a donné (sa) confiance en Première division« , indiqua le camerounais plus tard.
Ronaldinho lui était arrivé presque juste à temps pour se changer. Quelques huit heures avant, il avait atterri à l’aéroport El Prat (Barcelone), sans avoir encore digéré les mauvais instants qu’il avait passé la veille dans la soirée, lorsque le vol le ramenant de Zurich fit demi-tour après avoir décollé.
Le pilote avait détecté de « petites anomalies » dans le petit avion et avait décidé de retourner en Suisse. Quant à Eto’o et le reste des convives du Barça, ils étaient rentrés sans problèmes. Une fois n’est pas coutume, cet incident fit perdre son sourire habituel à Ronaldinho. « J’ai vraiment eu très peur. Je n’aime pas les avions, encore moins les petits« , reconnut-il. Il oublia bien vite sa mésaventure évoquant l’année pleine du Barça : « Ce fut une année spectaculaire« . Une année inoubliable pour lui et pour un Barça dont le succès selon Eto’o ne vient pas du fait que le club catalan est supérieur: « C’est à force de travail« .
Traduit de l’Espagnol par Guy Everard Mbarga -Camfoot.com– d’un article de ÉlPériodico intitulé : Él Léon Insaciable