Même si au Cameroun et en Afrique, l’on peine à reconnaître Eto’o comme un joueur extra planétaire, outre atlantique, son talent et son dévouement sont reconnus et admirés (et remunérés). Il a fait parler ces deux ingrédients ce mardi soir alors que l’Inter faisait face à l’élimination à Munich, ayant été battu sur son terrain trois semaines plus tôt.
Cette deuxième manche de la huitième de finale de Ligue des champions 2011 restera certainement dans les annales du football modernes puisqu’il a été passionnant du début à la fin et surtout renversant.
Il est clair que le Bayern voulait mettre au rang de hasard de l’histoire la finale remportée l’année dernière par les intéristes. D’autant plus qu’au match aller, Ribéry et Robben on marché sur la défense milanaise.
Même si l’Inter n’avait aucune intention de se laisser intimider comme le démontre le but de Samuel Eto’o de la 4ème minute, le Bayern ne perd pas son sommeil et verrouille les hostilités en misant sur sa triplette Ribéry, Gomez, Robben. L’Inter est dans une léthargie totale et essaie de faire face à la musique. Il ne semble pas y avoir de solutions face aux descentes rampantes de Robben, aux accélérations de Ribéry, et aux demandes en profondeurs de Gomez.
C’est d’ailleurs ce même Gomez, qui se surprend de voir Julio César relâcher un tir de Robben en sa direction. Le résultat est limpide: but. On joue la 21ème minute. 1-1. César se rachète sur une autre frappe outre nature de
Gomez (26e), avant d’observer Muller enfiler de deuxième but du Bayern à la 26ème minute.
Si on ajoute aux innombrables occasions des 35ème, 40ème, 43ème, tout laissait présager que le champion en titre devait tomber en huitième de finale.
Le reportage de Goal.com : Le talent et la volonté
Mais l’Inter est revenu. Comment ? Peut-être comme face à Palerme, peut-être comme face au Genoa en championnat, mais jamais comme il nous a habitués en coupe d’europe. L’équipe réussissait jadis ses meilleurs coups grâce à l’hermétisme de sa défense, mais puisque l’arrière garde ne dégageait pas beaucoup de sérénité, il fallait aller chercher la qualif aux tripes. Coutinho qui seconda Stankovic apporta son appui à un milieu de terrain en manque de créativité. Sneijder fut alors plus inspiré, Motta plus tranchant, Cambiasso plus confiant, Eto’o plus audacieux et Pandev enfin plus efficace, tout ce que ces gens là ont appris dans les plus belles écoles s’est combiné pour trouver les meilleurs chemins, les meilleurs espaces, les meilleures solutions. Et la plus grande confiance. Deux bons enchainements, le premier entre Eto’o, Pandev soldé par Sneijder sur une frappe puissante (63e) et le second tout à la fin sur un travail d’Eto’o et une magnifique frappe enroulée de Pandev (88e) ont eu raison de Kraft. Le Macédonien qui a sans doute fourni sa meilleure prestation sous la tunique nerazzura pouvait exulter sa joie devant un stade aphasique.
La donne a changé et les munichois n’avaient plus le temps de réagir. Ils ont laissé filer une qualification qui leur tendait les bras en n’imaginant jamais ce cruel scénario. Les signes étaient pourtant bien là, Pandev avait tant essayé durant ce second acte (67e, 71e), Sneijder (80e) aussi, les munichois ne trouvaient plus leur réalisme et voyaient leurs pépites baisser les pieds et le rythme tour à tour. L’Inter était en route pour une punition et, en une demi-heure, elle a donné une leçon à son tour aux Allemands. La leçon d’orgueil, car on est jamais sûr qu’une coupe d’Europe se gagne sur la technique, mais on est sûr qu’elle peut se conquérir sur le mental. L’Inter l’a déjà prouvé la saison passée, il n’attend plus que le même épilogue. Pour le moment, il pourra savourer son succès inespéré qui nous a coupé les souffles. C’était la magie d’un soir, la magie du football.