Depuis son retour de la CAN, le buteur camerounais a perdu son efficacité phénoménale du début de saison, malgré des buts décisifs, dont celui inscrit contre Chelsea en huitième de finale de la Ligue des Champions. De nombreuses raisons expliquent ce phénomène.
Qu’arrive-t-il à Eto’o? Pourquoi est-il devenu si individualiste depuis son retour de la Coupe d’Afrique? Pourquoi son efficacité devant le but a-t-elle baissé depuis son retour d’Égypte?
Eto’o est en train de payer l’effort physique lié à une saison exigeante, et en plus, il a été directement impliqué dans un certain nombre d’événements, qui logiquement ont fini par le déconcentrer après avoir réalisé un extraordinaire début de saison qui l’a vu inscrire 21 buts en 23 matches.
L’élimination de la Coupe d’Afrique, après qu’il ait raté le penalty décisif contre la Côte d’Ivoire en quart de finale a été un coup dur à encaisser.
Eto’o a également accusé la pression à laquelle l’a soumis l’attaquant de Valence David Villa, lorsque celui-ci avait réduit la distance dans la lutte pour le Pichichi à trois buts entre la 20ième et la 25ième journée (18 buts pour Etoo contre 15 de Villa). Un trophée qui avait échappé au camerounais de façon injuste la saison dernière, et qu’il ne veut pas perdre maintenant qu’il a repris les six buts d’avance (22 à 16).
Les insultes de Saragosse
On a vu un Eto’o fatigué après la Coupe d’Afrique. Le buteur a également subi le contrecoup des voyages au Nigeria pour aller prendre le Ballon d’Or Africain et en Turquie pour recevoir le trophée du meilleur joueur de l’année accordé par la journal Zaman Daily.
Plus tard, c’est-à-dire le 25 février, est arrivé le match à La Romareda, marqué par les insultes racistes dont il fut l’objet d’une partie des supporters de Saragosse, et l’envie qu’il a eue d’abandonner le terrain. Un incident qui permit d’ouvrir un débat profond au niveau sportif, politique et social, dont Eto’o, même s’il a voulu l’éviter en fut la principale vedette. Il était donc difficile pour lui de s’isoler de la pression à laquelle il était ainsi soumis.
En toute logique, le camerounais a accusé cette angoisse sur le terrain. Il était non seulement impossible d’en faire abstraction, mais en plus, la pression s’est vue multipliée par les éloges que recevait Larsson, qui avait marqué 9 buts en 30 frappes au but, lors des 11 dernières rencontres, signant ainsi un phénoménal 30% d’efficacité. Pendant ce temps Etoo, dans la même période en était à 12% d’efficacité face au but.
Cependant, il faut dire qu’un numéro “9” fait une bonne saison lorsqu’il réalise un pourcentage d’efficacité autour de 18% et Samuel Eto’o est en ce moment à 20%.
Le problème, comme l’a reconnu Rijkaard, est que le grand rendement des premiers mois était impossible à maintenir à cause des hauts et des bas inhérents à une saison.
De plus, l’implication d’Eto’o dans un nouveau débat a joué en sa défaveur : la publication d’une offre possible de la part de Chelsea. Mais le camerounais reviendra au top.
La lutte pour le Pichichi et le Soulier d’Or, dans laquelle litalien Luca Toni (Fiorentina), avec 25 buts est un grand rival l’obsède. Et en plus, trois de ses buts ont été décisifs contre Chelsea, Deportivo et Getafe. Sans compter que les adversaires le craignent. « Il veut me rendre la vie dure. Ronaldinho et lui sont phénoménaux. Lorsqu’ils ont la balle, ils font toujours mal », indiquait ainsi Casillas ce mercredi.
Traduit de l’Espagnol par Guy Everard Mbarga – Camfoot.com