Samuel Eto’o est en grande forme. Le camerounais a inscrit dimanche à Cagliari son 6e but en sept journées de Calcio. L’Inter devrait une nouvelle fois se reposer sur son attaquant face à Tottenham mercredi.
Un but toutes les 39 minutes. L’efficacité de Samuel Eto’o est actuellement impressionnante. L’ancien Barcelonais n’avait d’ailleurs jamais démarré une saison sur des bases aussi élevées. A 29 ans, le Camerounais est-il dans sa meilleure année ? Le nouveau système de l’Inter mis en place par Rafael Benitez peut en tout cas lui permettre de mieux s’exprimer que sous les ordres de José Mourinho. Désormais, Eto’o joue à son véritable poste d’avant-centre et utilise au mieux ses qualités. A Cagliari, le buteur africain a surtout profité du forfait de Diego Milito portant à six son nombre de buts en championnat, faisant de lui le «Capocannoniere» en compagnie du Napolitain Cavani. Son efficacité représente même 66% des buts inscrits par le club milanais en championnat. L’Inter est-elle en train de devenir dépendante de son buteur camerounais ? La question mérite d’être posée au vu des performances médiocres de ses partenaires. Sans lui, l’Inter serait aujourd’hui dans la zone de relégation.
Benitez attend encore plus de lui
Mais avec des si, on referait le monde, et en l’occurrence le Calcio, pourrait répondre Rafael Benitez. L’ancien coach de Liverpool n’entre pas dans la logique de «l’Eto’o-dépendance» et exige même davantage de son goleador. «Il peut marquer encore plus de buts. Mais nous n’en sommes pas pour autant dépendants», fait-il remarquer. Avec le retour de Diego Milito, le technicien espagnol aura le choix devant. Voudra-t-il repositionner l’Argentin, de retour face à Tottenham, dans l’axe ? Possible, mais le Camerounais a démontré qu’il était tout aussi indispensable sur la scène européenne. S’il est plus qu’efficace en championnat, Eto’o l’est tout autant en Ligue des Champions. Il est pour le moment le meilleur buteur de la compétition avec le Lyonnais Michel Bastos (4 buts). Avec ce total, il entame cette campagne 2010 de bien meilleure manière que lors des saisons 2005/2006 et 2008/2009 où il avait remporté la Ligue des Champions avec le maillot du Barça.
Un statut différent
Critiqué par Guardiola pour son ego, forcé de rentrer dans le rang au service de l’équipe sous l’ère Mourinho, Eto’o a cette année retrouvé l’étiquette de buteur n°1. Plus efficace mais surtout avec plus de responsabilités devant, l’avant centre a changé de statut. Ou plutôt retrouvé, puisque le n°9 de l’Inter est redevenu le «serial-buteur» qu’il était. Après moins de trois mois de compétition, il a déjà inscrit la moitié de son total de la saison précédente. Même lors de ses plus belles années barcelonaises, Eto’o n’était pas aussi décisif. Au travail du collectif la saison dernière, il a pris cette année une autre dimension. Et s’il est pour le moment en tête d’affiche de l’Inter, il ne porte pas pour autant toute l’équipe sur ses épaules comme cela peut être le cas avec le Cameroun. Quand bien même, cela ne dérangerait en rien le président Moratti : «Lorsque nous étions dépendant d’Ibrahimovic, nous avions gagné deux championnats. Alors, l’Eto’o dépendance, je ne suis pas contre !»
Philippe Givelet