L’attaquant camerounais de Barcelone, Samuel Etoo, affronte une année cruciale. Après avoir remporté la Liga la saison dernière avec l’équipe azulgrana, l’année qui commence peut s’avérer decisive pour lui. L’an dernier, il a raté de peu le Pichichi et durant la saison actuelle, il va certainement essayer d’enlever cette épine de son pieds.
De plus, une fois conquise la Liga, le camerounais aimerait remporter un titre européen, et évidemment voir son équipe nationale participer au Mondial 2006 en Allemagne. Si la sélection du Cameroun se qualifie, il s’agira du troisième Mondial consécutif de Samuel Eto’o.
La victoire acquise au détriment de la Côte d’Ivoire (ancien leader du groupe )dimanche dernier par 2-3 a fait faire au Cameroun un pas de géant. Mais Etoo n’oublie tout de même pas son club et il sait qu’il affronte une semaine très importante, durant laquelle l’équipe du Barça doit prendre les trois points après le nul concédé en première journée contre Alavés.
L’ancien joueur de Majorque recevra la visite de l’équipe des Baléares au Nou Camp lors de la prochaine journée. Une équipe dont il souhaite qu’elle ne souffre pas comme ce fut le cas la saison passée, durant laquelle elle s’est sauvée à la dernière journée.
Comment vous sentez-vous maintenant que vous avez la possibilité de vous qualifier pour votre troisième Mondial successif ?
C’est un privilège pour n’importe quel joueur, même si il nous reste une victoire que nous devons obtenir lors de notre match à domicile. Pour l’instant, il faut mettre de côté l’émotion et toute sorte d’euphorie pour bien préparer ce match vital.
Comment vit on dans votre pays la victoire de dimanche contre l’ancien leader du groupe la Côte d’Ivoire?
Le football repésente pratiquement tout au Cameroun, et n’en parlons pas de participer à un Mondial. Pour un joueur, c’est très spécial. Avant même le début des éliminatoires, nous avons été à 6 points de la Côte d’Ivoire puisqu’on nous l’avait enlevé à cause de notre maillot. On nous les a bien sûr rendu plus tard. Puis nous avons été à quatre points d’eux, puis à deux avant le match de dimanche. Pour eux, en plus de l’importance du match en lui même, il y avait une portée politique dans cette rencontre car ils traversent une crise terrible et sont en guerre.
Le match s’est joué dans des conditions infernales, vous a-t-il été difficile de supporter la chaleur de dimanche dernier ?
J’ai effectivement beaucoup souffert, on voyait même des gens chuter des gradins. Il faisait très chaud, mais ce fût surtout un des ces matches difficiles à préparer mentalement étant donné tout ce qui était en jeu.
Comment se porte le Barça après le nul contre Alavés et alors que tu reçois ton ancienne équipe?
Contre Alavés, logiquement, on voulait gagner les trois points en jeu, mais quand tu dois affronter un gardien comme Bonano qui arrête tout, tu ne peux absolument rien faire. Nous avons tous tout donné sur le terrain pour remporter la victoire et il n’y a rien à en redire. Maintenant, il faut bien se préparer pour affronter Majorque qui n’a pas non plus gagné à domicile lors de la première journée après avoir chuté contre le Deportivo. En plus, nous savons que l’équipe de Héctor Cúper peut toujours te rendre les choses difficiles loin de San Moix.
Et vous de l’extérieur, comment envisagez-vous la saison de votre ancienne équipe étant donné les problèmes qu’elle a connu l’an dernier en se sauvant à la dernière journée ?
La seule chose que j’espère, c’est qu’ils ne soient pas en difficulté à la fin du championnat de telle sorte qu’ils n’aient pas de problèmes pour se sauver et qu’ils puissent lutter pour les places du haut de tableau.
Il faudra attendre pour voir ce qui va se passer, parce que Majorque est une équipe qui s’est beaucoup renforcée cette saison. Ils ont recruté plus que les autres équipes de la même catégorie.
Vous allez recevoir Majorque, est il plus facile de jouer contre votre ancienne équipe au Nou Camp ou à en Son Moix?
C’est toujours difficile de jouer contre Majorque, quelque soit le terrain de jeu. C’est une équipe très compliquée, mais en tant que bon professionnel, je dois être à cent pour cent contre n’importe quelle équipe. Ils m’ont presque tout appris, et je ne peux pas tricher.
En face de vous, vous aurez Fernando Navarro, lui avez-vous donné un conseil pour qu’il prenne finalement une décision suite à l’offre du Real Majorque?
Fernando est un phénomène. J’ai parlé avec lui, et je lui ai dis que c’était un endroit où il devait aller, car même si ce n’est pas un grand club au niveau économique en comparaison avec Barcelone, il y a à coup sûr des choses fantastiques. Je lui ai dit que c’était une grande institution, avec des aficionados à ses couleurs. Tout ce qui touche à Majorque est une question de sentiment, quelque chose d’unique, et je suis très heureux qu’il soit parti là-bas.
Olembé, votre compatriote était également sur le point de signer pour Majorque , avez-vous échangé vous impressions lorsque Majorque lui a manifesté son intérêt ?
J’en avais parlé avec lui, et je lui ai dit ce que j’en pensais. Le joueur et le club peuvent parvenir à un accord ou non, mais ils doivent toujours se dire la vérité. Olembé défendait sa position et le Real Majorque a de bons négociateurs.
Comment trouvez-vous les joueurs provenant du centre de formation du club des baléares ? Pensez-vous qu’il lui serait profitable de jouer avec des joueurs contrastés comme cela s’est fait quand vous y étiez ?
Il est toujours mieux de jouer aux côtés de joueurs ayant un nom et une grande expérience. Pour un footballeur qui commence, la meilleure facon pour apprendre est de jouer, et c’est encore mieux s’il le fait avec des joueurs qui ont un nom.
Le plus important c’est de donner la chance aux jeunes qui sortent du centre de formation du club, c’est la meilleure manière de devenir mature.
Traduit de l’Espagnol par Guy everard Mbarga (Camfoot.com)