Avec un Alexandre Song qui retrouve son poste favori de milieu de terrain, le FC Barcelone n’a fait qu’une bouchée de Rayo Vallecano qui a pourtant su lui poser des problèmes lors des vingt premières minutes.
Les faits et le jeu
Continuer sur ce rythme, laisser les madrilènes à onze points. Le Barça voulait poursuivre sa marche en avant et commencer à confirmer les assurances qu’ils sont en train d’acquérir. Samedi soir, ce fut un déplacement compliqué au Vallecas face à un Rayo Vallecano qui n’est pas là pour attendre les contres.
Le club catalan devait confirmer sa montée en puissance et surtout afficher une sérénité défensive qui est mise à rude épreuve entre les buts casquettes et la malchance.
Malgré le retour d’Alves, Vilanova préfère s’en passer. Iniesta est aussi sur le banc, ainsi qu’Alexis Sanchez et Marc Bartra, pourtant auteur d’un très bon match contre le Celtic. Toujours du turn over, et encore des surprises à l’affiche du onze.
Valdes garde toujours les cages, Montoya est aligné à droite et Jordi Alba à gauche. Dans l’axe, une septième charnière défensive en 14 matchs est composée avec Busquets et Adriano. Song fera office de sentinelle, avec Xavi et Fàbregas devant lui. En attaque, c’est le trident MVP (Messi, Villa, Pedro) qui débute.
Le match commence avec des visiteurs entreprenants dans la possession. Les locaux obtiennent un corner au bout de vingt secondes de jeu, mais le madrilène réceptionnant le coup de pied de coin voit sa reprise trop croisée. Les madrilènes posent soucis aux catalans, qui peinent à entamer leur habituelle phase de longue possession. David Villa voit ses appels non concluant pour des positions de hors jeu, parfois peu évidente. Les blaugranas affichent néanmoins une animation plus pragmatique avec une ligne défensive assez basse et Alex Song qui joue beaucoup les couvertures. Les catalans tentent l’offensive avec Pedro qui centre fort dans la surface mais c’est dégagé (11′). L’intensité madrilène est forte, le pressing est intelligent et mais les offensives peinent à se conclure, la faute à une assise défensive très sereine et rigoureuse.
Ce pressing imposé par les hommes de Paco Jimenez est très intelligent et gène les milieux catalans. Les locaux n’opèrent pas à une phase de pressing classique où les premiers relanceurs sont mis en danger. Ceci serait plus fatiguant et pas totalement fructueux étant donné la qualité technique des catalans et leur capacité à jouer en une touche de balle. Mais les blancs et rouges exercent plus un pressing sur le receveur que le porteur du ballon. Ce qui met à mal constamment les meneurs catalans qui se retrouvent dos au jeu et surtout, avec un adversaire sur le dos. Piti renverse le jeu pour José Carlos qui se met à l’angle de la surface pour enrouler son tir, mais ce n’est pas cadrer (17′). Après vingt minutes compliquées pour le Barça, où les joueurs ont été annulés dans l’élaboration du jeu, ces derniers commencent à rééquilibrer les débats du milieu pour hausser le ton. Xavi trouve Messi côté gauche, l’argentin fixe son défenseur et frappe, mais c’est au dessus (20′). Les culés sont mieux et enclenchent leur pressing, Pedro récupère un ballon côté droit à 35 mètres des buts madrilène. Cesc hérite du cuir et lance David Villa parti dans le dos de la défense, la Maravilla frappe en première intention et trompe Ruben pour ouvrir le score, 1-0. Dès les premiers instants du temps fort blaugrana, l’équipe catalane concrétise sa première occasion franche. Messi place une tête dans la surface mais un défenseur madrilène détourne en corner (30′).
Dès lors, l’intensité imposée par les locaux baisse, et les catalans reprennent le tempo de la rencontre. La supériorité s’affiche non pas par la possession (52% pour le Barça) mais par l’utilisation du cuir. Pedro obtient un coup franc, Messi s’élance mais le ballon passe au dessus des buts de Ruben (34′). La défense catalane est bien en place, et les banlieusards de Madrid peinent à inquiéter Valdes. Ils s’essayent beaucoup par des frappes lointaines mais sans succès, le tandem Busquets-Adriano fonctionne à merveille. Piti tente une volée dans la surface mais c’est au dessus (34′). Une dernière frappe trop enlevée de Baptistao (42′) et les joueurs rentrent aux vestiaires. Si le Rayo affiche un visage intéressant, de par le jeu et la récupération, les catalans eux sont petit à petit monter en régime pour reprendre le contrôle du jeu. Réalistes, les blaugranas affichent aussi un visage conquérant en défense avec une ligne basse et plutôt resserrée.
La seconde période reprend, sans changements, les locaux tentent d’amener plus de peps mais les catalans confisquent vite le cuir. Une séquence de possession plus tard et un décalage de Pedro pour Montoya, ce dernier trouve Messi en retrait qui contrôle et fusille le gardien du Rayo Vallecano, 2-0 pour le Barça en ce début de second acte. Les madrilènes n’ont pas eu le temps d’espérer quoi que ce soit que les barcelonais doublent la mise sur une action d’école. Javi Fuego tente de sonner la révolte mais Valdes capte son tir (49′). Les hommes de Vilanova se sentent mieux dans la partie et prennent le dessus sur un adversaire en panne d’inspiration. Xavi et Fàbregas mettent le rythme nécessaire et gagnent la bataille du milieu. Les madrilènes tentent mais n’y arrivent pas. Paco Jimenez fait entré Lass (pour Piti) pour apporter de la vitesse sur les côtés. Valdes est à la parade sur un tir de Javi Fuego au premier poteau (61′).
Messi profite d’une mauvaise passe pour se présenter face au portier espagnol, mais l’argentin voit son ballon piqué partir loin des cages (64′). Les catalans sont à l’aise et sont plus proche de marquer que leur adversaire. Messi est fauché à trente mètres des buts mais, dans la continuité de l’action, les catalans ont l’occasion de marquer. Sauf que l’arbitre revient à la faute. Messi enroule le coup franc, et Ruben se détend pour s’emparer du cuir (71′).
Les locaux sont beaucoup moins dangereux dans le pressing, et n’arrivent pas à déployer le jeu adéquat. Sur un corner, Rodri reprend le ballon au second poteau mais le cadre se dérobe (77′). Alexis Sanchez, entré en jeu quelques minutes plus tôt, lancé Jordi Alba qui centre en retrait et Xavi se jette pour alourdir le score à 3-0. Les blaugranas confirment la maitrise des évènements et se dirige vers une victoire nette et sans bavure. Histoire de faire passer la rencontre en démonstration, Pedro, sur un décalage de Messi, centre pour Alexis mais c’est Fàbregas qui reprend le cuir d’une volée en extension pour marquer le quatrième but (80′). Dans la foulée, le tacticien catalan procède à deux changements à quelques minutes d’intervalle, Bartra pour Jordi Alba et Xavi pour Jonathan Dos Santos qui fait sa première apparition de la saison. Le Rayo n’est plus concerné par le jeu et la circulation catalan se fait aisément. Pedro tente la frappe dans un angle très fermé mais Ruben est vigilent (87′). Les blaugranas sont loin d’être rassasiés et Cesc sert Messi dans la profondeur qui dribble le portier adverse et y va de son doublé, 5-0. Alexis Sanchez aura l’occasion d’ouvrir son compteur but mais le portier adverse s’impose dans le duel (91′).
La Tito Team donne la correction au Rayo Vallecano. Après vingt minutes très équilibrés où les locaux menaient aux points, les catalans ont vite repris les choses en main pour ne plus rien lâcher. Une leçon ce soir, non pas de jeu ou de football mais plutôt d’assurance et de sérénité, celle qui rendait ce Barça infranchissable. Petit à petit les plans de Jimenez ont été détruit par la mise en place tactique et la maestria a fait le reste. Le Barça affiche 22 points (sur 24 possibles) avec une défense pourtant dégarnie.
Les joueurs
Valdes : 7
Son jeu au pied n’a pas été propre, mais le portier catalan assure sur ses interventions en étant impeccable ce soir.
Montoya : 7
Beaucoup d’audace et d’allant offensif, Montoya excelle dans le dédoublement et offre une passe décisive pour Messi. Son seul point faible demeure le un contre un, où il doit encore travailler.
Busquets : 7.5
Positionné dans l’axe de la défense, le Poulpe a été parfait dans le domaine. En revanche, Busi nous a offert quelques déchets dans la passe, ce qui est assez rare pour le signaler.
Adriano : 8
Encore un gros match pour le couteau brésilien de l’équipe. Sa vitesse et son assurance technique lui permettent d’être intraitable dans l’axe. Il passe à gauche en fin de match.
J.Alba : 7
Très bon devant, un ton agressif en début de rencontre. Mais l’ancien valencian se reprend et boucle bien son côté, malgré quelques duels perdus. Bartra le remplace à dix minutes du terme, le jeune défenseur espagnol n’a pas eu grand chose à faire.
Song : 7
Parfois légèrement perdu dans ses repères, mais Song livre une très bonne copie. Il a été précieux dans la couverture et ajoute de la force physique dans les duels.
Xavi : 8
En mode Maestro par moment, la Maquina a été l’acteur principal des temps forts de l’équipe, en dictant le jeu comme il se doit. Quelques pertes de balle sans gravité, mais un but pour récompenser la bonne performance. Il cède sa place à Dos Santos en fin de match, qui a assuré pour sa première cette saison.
Fàbregas : 8
Bonne prestation de Cesc, avec plus de tenue dans la construction et un apport dans la possession qui ne fut pas négligeable. Devant, son instinct fait toujours la différence, avec un caviar pour Villa et un but.
Messi : 8
Sur le jeu, Messi y va à l’économie, mais toujours en étant très dangereux pour l’adversaire. Après, il marque un doublé, ses 324 ème et 325 ème but (que les médias oublient malheureusement) de sa carrière, à 25 ans. Et tout le monde trouve ça normal.
Villa : 7.5
El Guaje retrouve ses sensations petit à petit, et livre une bonne heure, de quoi être optimiste pour la suite. Le sens du but toujours en lui, il ouvre le score dans un moment où l’équipe n’arrivait pas à prendre le dessus. Il est remplacé par Alexis Sanchez qui, malgré sa bonne volonté et ses efforts, n’a pas été en réussite ce soir.
Pedro : 7.5
Il s’est approprié la bande droite, avec des courses à répétition, des efforts dans le pressing et un jeu toujours simple mais efficace. Seul un but manquait ce soir.