Achille Emana, le milieu de terrain toulousain, n’en finit plus d’arpenter les couloirs qui mènent au vestiaire. Entre deux autographes, il accepte de faire le point avec nous sur cette folle soirée qui a vu le TFC se qualifier pour le prochain tour préliminaire de la Ligue des champions au terme d’un match sublime face à Bordeaux (3-1).
« Achille Emana, comment avec-vous vécu le scénario de cette soirée ?
Tout ce que je peux dire, c’est un grand merci à Jean II Makoun (son coéquipier en sélection camerounaise) et son équipe de Lille. En ce qui nous concerne, on a été menés en première période mais on a montré ensuite qu’on avait les capacités. Les Rennais ont fait tout un boucan mais on n’a pas attendu les points contre Nantes. Nous ne pensions pas spécialement à la Ligue des champions, nous voulions juste gagner à tout prix ce match particulier pour tous les Toulousains et pour notre entraîneur.
Cette qualification risque de soulever la colère de vos concurrents…
Ce n’est pas notre problème. Le notre était sur le terrain, on n’a pas attendu que la Ligue nous accorde ces trois points à Nantes. On a répondu sur le terrain, avec une victoire méritée, et c’est le plus important. Pour nous, ce n’est que de la joie. Au début de la saison, personne ne nous aurait donnés en Ligue des champions. Maintenant, il faut garder la tête haute et rester le plus simple possible. C’est ce que notre coach nous a toujours appris. Il nous a toujours dit que l’on verrait lors des deux dernières journées quels guerriers resteraient sur le tatami. On l’a vu malgré un mois de mai difficile. Toulouse est aujourd’hui troisième, on y est. Les autres, Rennes ou Bordeaux, on n’en a rien à faire. On n’a rien volé.
Avec cette qualification en poche, vous serez donc Toulousain l’an prochain ?
On m’annonce tous les ans à Lyon, à Paris… Je ne regarde pas ça. Je suis fier de vivre cette expérience avec Toulouse. A cette minute, je suis qualifié pour la Ligue des champions. Je vais partir en vacances, et adviendra ce qu’il adviendra. Si des clubs frappent à la porte, ils s’adresseront à mon agent, au président et au coach. Moi, je voulais aider Toulouse à aller en Ligue des champions, c’est fait et j’en suis très content. Maintenant, je ne détiens pas toutes les clés. Je vis au jour le jour et je ne sais pas ce qui va se passer demain. »
Recueilli à Toulouse par Bruno RODRIGUES