Ce dimanche, Devis Epassy et son club APO Levadiakos affronteront Platanias dans le cadre de la troisième journée de la Super League grecque. À 24 ans, le gardien de but formé au Stade Rennais a réussi des débuts remarqués en gardant sa cage inviolée face à deux des favoris du championnat, le PAOK Salonique et le Panathinaïkos et compte bien faire de sa première saison au plus haut niveau une rampe de lancement pour la belle carrière qu’on lui prédestine depuis ses débuts.
Conscient de ses qualités, le beau gabarit (1,87m, 80 kg) n’en oublie pas les aléas d’une carrière, surtout à un poste où le nombre de places est limité. S’il a appris à ronger son frein, il n’en demeure pas moins ambitieux, et rêve d’intégrer les Lions indomptables, si l’occasion se présente. Entretien avec un homme serein…
Vous avez fait partie des espoirs à ce poste, lorsque vous étiez en formation à Rennes. Quel a été votre parcours depuis ?
Ma formation commence plus tôt à l’INF Clairefontaine, ensuite j’intègre le centre de formation de Rennes, je vais un an à Lorient, puis je signe en Espagne à Guijelo (Segunda B) où je romps le contrat. Je retourne en France à Avranches, puis Epinal en National.
Que se passe-t-il à Rennes, alors que vous étiez le titulaire de l’équipe 2, pour que le club ne vous conserve pas ?
Il y avait trois gardiens pros et il fallait que l’un d’entre eux parte pour que je puisse signer pro. Mais, cette saison l’entraîneur Antonetti quitte le club, et le nouveau coach tarde à arriver. Finalement, il y a un statu quo. C’est un poste assez particulier et il n’y a pas forcément toujours la place pour devenir professionnel.
Vous arrivez en Espagne, où vous faites de nouveau remarquer par vos prestations. Que s’est-il passé ensuite ?
J’ai signé à Guijelo, et mes six premiers mois étaient exceptionnels et effectivement, on parlait de moi comme pouvant être recruté dans des clubs à la notoriété plus établie. J’ai eu des contacts en hiver, mais je voulais terminer ma saison avant d’envisager un départ. Le club, lui, avait d’autres projets, ils voulaient me transférer et une fois la période de mercato terminée, je n’ai plus été aligné ; j’ai passé la deuxième partie de la saison sur le banc. J’ai perdu six moi là-bas, et à un moment, ils ont cessé de me payer, c’est quelque chose qu’on voit beaucoup en Espagne dans les clubs moins établis que ceux les plus connus.
« Toujours conscient de mes qualités »
Avez-vous douté à ce moment ? Pensiez-vous que votre chance était passée ?
Absolument pas. J’étais conscient de mes qualités, qui n’avaient quand même pas disparu. Mais, quand on est resté six mois sans jouer, c’est compliqué pour un club de vous faire confiance. Je voulais dans un premier temps rester en Espagne, mais j’avais peur de revivre des galères comme celle que je venais de vivre, et j’ai décidé de rentrer en France.
Nouvelle expatriation, la Grèce. Comment est-ce arrivé ?
En fait, quand le coach Anigo est nommé à Levadiakos, il recherche un gardien de but et il est contacté par une personne qui s’occupe de moi. Je suis invité pour faire un essai d’une semaine et là, je convaincs le club.
D’un essai à titulaire ? C’est pas courant…
Je vous disais que j’ai jamais douté de moi, je suis conscient de mes qualités. Mais, il fallait que j’ai une chance et celle-là, je ne l’ai pas laissée passer.
Et vous faites des débuts remarqués, avec deux « clean sheets »…
Oui, surtout qu’on prend d’entrée deux gros, le PAOK Salonique et le Panathinaïkos. Disons que j’avais à cœur de ne pas prendre de but et nous avons réussi ce pari. Je prends du plaisir à évoluer à ce niveau, mes sensations reviennent et ma confiance augmente.
«Les Lions indomptables ? Un rêve…»
On imagine que ça vous donne envie de jouer plus haut…
J’ai signé pour deux ans et une en option. Évidemment, on vise aller plus haut, progresser, mais pour l’instant, je suis loin de tout ça. Je ne ferme pas de porte, mais mon objectif immédiat c’est de faire de bons matchs.
Est-ce que dans un coin dans votre tête, il y a les Lions indomptables ?
Absolument. Dès l’instant qu’on est professionnel et en Première Division, intégrer les Lions indomptables est un objectif. Depuis que je suis petit, je suis les Lions. Ce serait un honneur et un rêve d’être appelé chez les Lions.