Pas facile de porter le nom d’un frère célèbre dans le football et d’essayer d’y faire également son chemin. C’est en tous cas ce que David Eto’o tentait de faire cette semaine, en participant à des tests dans le club de ligue 2 française, l’US Créteil. Repris en main ces dernières semaines par Artur Jorge et son adjoint Raoul Aguas, le club cristollien pourrait s’adjuger des services du jeune camerounais, si l’essai s’avère concluant…
Vous êtes venu faire un essai à l’Us Créteil toute la semaine : premières impressions ?
Bien, je me suis senti bien, et pas fatigué ! j’espère que ça va bien se passer. L’entraineur Artur Jorge m’a demandé de faire ce que je sais faire, de ne pas essayer de me compliquer, de jouer facile, et c’est ce j’ai essayé de faire. Après une semaine, le coach décidera s’il me garde ou pas ! Quand il voit un joueur jouer, il sait s’il peut ou pas.
Vous avez déjà fait plusieurs essais infructueux en France (Sedan, Le Mans). Pensez vous que ça se passera mieux cette fois-çi à Créteil ?
Oui, je crois que ça peux mieux se passer ! Au Mans, ils ont eu une idée sur moi, ce n’était pas particulièrement à cause de mon football… à Sedan, je n’étais pas prêt physiquement quand je suis allé là-bas. J’ai donné ce que je pouvais, et ils n’ont pas voulu me garder. Je crois qu’il y a beaucoup de joueurs qui ont été refusés à des essais et qui sont devenus après de grands joueurs, comme Trézéguet, déclaré pas bon au PSG et qui est aujourd’hui à la Juve l’un des meilleurs attaquants du monde.
Votre nom est-il trop lourd à porter ?
Je crois que c’est ça, s’appeler ETO’O c’est très difficile. Quand on a un frère parmi les meilleurs joueurs du monde, c’est dur de soutenir la comparaison, surtout quand les gens essayent de me comparer à lui. Je ne suis qu’un jeune de 19 ans, j’aimerais bien que les gens me voient uniquement comme un jeune de 19 ans.
Durant les entraînements, on vous a vu vous entretenir avec Cyril Domoreaud, l’ancien capitaine ivoirien revenu à l’Us Créteil cette saison…
Il me donnait des conseils de grand frère à petit frère, la même chose que le coach, c’est-à-dire de jouer facile, pas besoin de compliquer. Il m’a vu lors de la séance précédente faire des trucs bien, donc il fallait continuer de les faire ! Après tout ira bien. J’espère pouvoir être retenu à Créteil en tous cas.
Quel est votre poste de prédilection ? Et quelles sont vos forces et vos faiblesses ?
A Majorque, je jouais milieu droit ou gauche, et quelques fois attaquant. Les coachs disent souvent que quand on est jeune, on peut jouer partout. Je ne me plains pas, même au goal, qu’on me fasse jouer, l’important c’est de jouer ! (rires) Mes forces ? Je suis très rapide, je vais très très vite. Je lis vite le jeu, je peux bien garder le ballon tout en jouant vite. Mes faiblesses ? C’est dans la tête ! Quand tu ne joues pas, c’est un peu compliqué, mais ça va venir. Je n’ai que 19 ans, je suis encore jeune !
Dans quelques jours, France Football désignera le ballon d’or. On imagine bien que vous espérez secrètement la victoire de votre frère…
C’est sûr ! Je crois que mon frère doit gagner le ballon d’or cette année. On ne décide pas du ballon d’or sur un mois ou deux mais sur toute l’année. Mon frère a tout fait sauf le mondial ! Mais je ne crois pas qu’un joueur soit sorti du lot au mondial, à part Zidane, qui ne joue plus maintenant. Si on regarde toute l’année 2006, mon frère est au-dessus, en tous cas, j’espère que ce sera lui le vainqueur. En ce moment, il a le moral haut. Il est à Majorque, où il a recommencé à courir depuis quelques jours chez lui, avec des entraîneurs. Je crois que fin janvier, il sera de retour sur les terrains.
L’avis de Cyril Domoreaud
Je pense que le petit a des qualités, il est jeune et je pense qu’il a le temps de progresser. J’ai vu qu’il va vite comme son frère, qu’il a la faculté d’éliminer, et de se mettre en position de tir. Il sera peut être un Eto’o n°2 ! *rires*
Je lui ai demandé son parcours dans ses précédents clubs : il était à Majorque et en Suisse, je crois. Après, je lui ai donné des conseils et demandé si ça allait, car nous avons eu une grosse séance d’entrainement dans la matinée. Il m’a dit que ça allait. Si je peux lui donner des conseils pour rester à Créteil, je le ferais en tous cas !
Propos recueillis à Créteil par Jean-Pierre Esso