Avec et deux passes décisives sur les quatre derniers matchs, Clinton Njie est en train de faire taire ses détracteurs sur son efficacité. L’attaquant camerounais de l’OL, 21 ans, croit toujours aux chances de titre de son équipe. Il se confie aussi sur son parcours et ses rêves.
Avez-vous encore une chance d’être champions ?
CLINTON NJIE. Oui. Ça va être difficile, mais c’est possible. Paris n’est qu’à trois points devant nous. J’y crois toujours. Mais de notre côté, il faut quatre victoires sur quatre ou rien.
Etes-vous impressionné par la forme du PSG ?
Oui. Surtout qu’il est difficile de rebondir après une élimination en Ligue des champions. Le PSG a répondu présent et montré de belle manière qu’il était une grande équipe. Je ne sais pas où Paris peut laisser des points, mais dans le foot, tout peut arriver.
Soutenez-vous les adversaires des Parisiens, ces temps-ci ?
Je n’ai pas vu les deux derniers matchs du PSG, parce qu’on s’entraînait pendant ce temps. Mais sinon, je regarde
les matchs, oui. C’est sûr que je serai content si les Parisiens perdent.
Vous êtes l’homme en forme côté lyonnais, qu’est-ce qui a changé ces dernières semaines ?
J’ai écouté les conseils du staff. Je gère mieux quand j’arrive devant le but. Je ne me précipite plus. Le coach Hubert Fournier m’a aussi énormément aidé. J’essaie de lui rendre la confiance qu’il m’a donnée.
Pourquoi ne laissez-vous personne indifférent ?
Je ne sais pas. Les gens qui disent que je ne devrais pas jouer, c’est leur avis, ils ont leurs raisons. Quand on parle mal de moi, c’est aussi une motivation pour travailler plus.
Quand avez-vous su que vous seriez footballeur ?
Je l’ai toujours su. C’est pour ça que j’ai accepté de quitter mes parents (à 13 ans) pour Douala.
Ce déracinement a-t-il été difficile ?
Ça a été dur, mais pas autant que quand je suis arrivé à l’OL. Là, mes parents étaient trop loin de moi. Je ne les voyais que lorsque je rentrais au Cameroun. Les enfants du centre retournaient chez eux tous les weekends et j’étais seul. Tout ça forge le caractère.
Comment se passent vos retours au Cameroun ?
C’est fou, quand même. Il y a toujours des gens autour de moi, dès que j’arrive au pays. Je viens d’une petite ville (Buéa, sud-ouest) et je ne peux pas marcher dans la rue tranquillement. Au Cameroun, beaucoup de gens m’aiment. C’est bien de partager ce qui
m’arrive avec les gens, même si parfois c’est fatigant.
Est-il vrai que vous visez les trente buts dans une saison ?
Alex (Lacazette) n’en est pas loin, ça donne des idées. Il est jeune et travailleur.
Je pense que je pourrai un jour faire ça moi aussi. Je ne sais pas si je peux arriver au niveau de Ronaldo ou Messi,mais je sais qu’un jour je serai dans la cour des grands.
Propos recueillis par YVES LEROY