Tamudo, De la Peña, Kameni. L’Espanyol, équipe à la mode et révélation de la saison a aussi ses stars. Rien à voir avec les ‘galactiques’ du Réal Madrid, mais eux aussi brillent d’un réel talent. Tamudo, avec les buts qu’il marque porte l’équipe sur ses épaules ; De la Peña, organise le jeu comme peu savent le faire…
Mais cette saison, et loin devant les deux premiers cités se trouve Kameni. Le jeune gardien camerounais, sans crier gare est devenu la sensation de l’équipe barcelonaise, et par extension l’un des joueurs les plus brillants durant la belle saison que réalise l’Espanyol. Le club l’a acheté sans grand enthousiasme, sur l’insistance d’une autre idole du public, Tommy N’Kono, et il s’est avéré être un diamant brut que de nombreux clubs suivent à présent de près.
À Montjuïc, les responsables de ce club – qui rêve d’avoir une bonne équipe, mais dont les finances sont limitées – se doutent bien qu’avec la fin de la saison viendront les soucis au sujet de Kameni.
D’une part, ils sont conscients que son excellent rendement mérite une récompense sous forme d’amélioration des conditions contractuelles. Mais d’autre part, ils n’ont toujours pas pris de décision, peut être dans l’attente qu’un club frappe à leur porte et paie la clause abordable (6 millions d’euros) liée au contrat de Kameni. Il s’agit là d’un dilemme bien difficile à résoudre.
Il existe un autre versant, non moins intéressant, qui converge sur la personne de Kameni et qui n’est pas passé inaperçu dans les bureaux de Montjuïc. Il s’agit de la capacité de séduction et l’image qu’en aussi peu de temps passé dans les rangs du club, Kameni génère. En quelques mois, il a mis sur l’éteignoir Tamudo, et même le plus médiatique De la Peña, deux joueurs dont les jeunes supporters « pericos » rêvaient encore il y a très peu de temps.
À présent, ils n’acclament Tamudo que lorsqu’il marque à Montjuïc, et encouragent De la Peña lorsqu’il a le ballon, mais très vite, presque tous retournent leur regard vers Kameni. Le jeune joueur camerounais est la nouvelle référence en ce qui concerne les demandes de photos, d’autographes, et la vente de maillots (celui de Kameni est le plus vendu de tous les joueurs de l’Espanyol). Il ne dit jamais non, et garde toujours le sourire. Et tout cela est vendeur.
Que dire alors des médias étrangers, qui sont régulièrement présents aux entraînements de l’équipe et dans la salle d’entrevues pour questionner le gardien à la mode?
Étant donné que le projet d’un nouveau terrain de foot chemine au sein du club, et que si les résultats se confirment, l’Espanyol jouera l’Europe la saison prochaine, il y a ceux qui pensent à Montjuïc qu’il faudrait faire tout pour garder Kameni. Ceux qui défendent cette position soutiennent que « l’espanyolisme » a besoin de références, de joueurs charismatiques pour aider le club à continuer à grandir. Et ils ont bien raison, car les bonnes équipes le deviennent grâce à de grands joueurs.
Traduit de l’espanyol par Guy Everard Mbarga