Le Cameroun a fait honneur à sa réputation de grand d’Afrique en se qualifiant à nouveau pour la Coupe du Monde de la FIFA. Si la génération de Samuel Eto’o a toujours bon pied bon œil, les Lions indomptables pourront aussi miser au Brésil sur de nouveaux félins à l’appétit aiguisé. FIFA.com a rencontré Joël Matip, l’un des des grandes figures de la nouvelle vague camerounaise.
Matip a grandi en Allemagne, il y signe ses premiers pas avec Schalke 04 à l’âge de la majorité, après avoir appris les rudiments du métier au centre de formation des Königsblauen. Depuis, Schalke ne peut plus se passer de sa trouvaille, abonnée aux rencontres de la Bundesliga et de la Ligue des champions de l’UEFA au poste de défenseur central, une position dans laquelle Matip reconnaît être plus à l’aise.
Né d’une mère allemande et d’un père camerounais, Matip possède la double nationalité. Peu de temps après son baptême du feu en Bundesliga, le joueur d’1m93 a l’occasion de rejoindre les rangs du Cameroun. Paul Le Guen, le sélectionneur de l’époque, appelle le défenseur pour l’édition 2010 de la Coupe d’Afrique des Nations de la CAF. Mais Matip décline l’invitation afin de se concentrer sur sa scolarité. Ce n’est que partie remise. Après beaucoup de réflexion, le Lion décide d’écouter son cœur.
Pas de tourisme
Le cousin éloigné de l’ancien international Joseph Désiré Job fera ses premiers pas sous le maillot des Lions indomptables quelques mois plus tard, en mars 2010, lors d’un match amical contre l’Italie. Lors des qualifications pour la Coupe du Monde 2014, Matip fait partie du noyau dur de l’équipe camerounaise. Il est sélectionné pour l’ensemble des huit rencontres et entre sur le terrain à cinq reprises, souvent dans avec le costume de titulaire.
Pas surprenant de voir l’espoir camerounais confiant à l’idée de faire partie de la liste des heureux élus. « Ces derniers mois, j’ai fait partie du onze national et j’ai joué régulièrement. Je pense avoir de grandes chances d’aller au Brésil. Mais rien n’est encore décidé », reconnait le natif de Bochum. Dans le Groupe A, le Cameroun affrontera la Croatie, le Mexique ainsi que le Brésil. Mais Matip refuse de se laisser intimider par ces « super équipes » : « Nous n’allons pas au Brésil pour faire du tourisme. Nous voulons décrocher le plus de victoires possible pour réussir à passer la phase de groupes. C’est un sacré défi. Mais si nous remportons notre premier match, ça nous donnera confiance en nous. »
En 2010, Matip était déjà du voyage en Afrique du Sud, il y avait disputé l’une des trois rencontres des siens. Il veut avant tout faire mieux à titre individuel et collectif avec en ligne de mire le rêve de voir le Cameroun créer la sensation en étant le premier pays africain à atteindre une demi-finale de l’épreuve.
Un atout de poids
Pour faire activement partie de l’aventure, Matip peut compter sur un atout de poids. Le nouveau sélectionneur est en effet un certain Volker Finke, entraîneur allemand pour qui la Bundesliga n’a pas de secret. De quoi faire admettre à Matip qu’il est désormais un « interlocuteur privilégié » du nouveau patron.
Le sélectionneur garde donc un œil particulièrement attentif sur le défenseur des Königsblauen, dont le frère Marvin évolue en deuxième division allemande avec Ingolstadt. Et ce qu’il a vu jusqu’à présent, que ce soit en Ligue des champions de l’UEFA ou en championnat, devrait être de nature à le rassurer. Matip et ses coéquipiers sont qualifiés pour le deuxième tour de l’épreuve européenne, et même si le club n’est que septième sur la scène nationale, il n’est qu’à quatre points de la quatrième place, qualificative pour la prochaine Ligue des champions.
« C’est vrai que nous avons manqué de régularité jusqu’à présent », estime le défenseur. « Mais nous espérons la retrouver rapidement, et avec elle de nouveaux succès. Nous pouvons encore nous fixer des objectifs élevés et tout faire pour les atteindre. »