Issu du centre de formation, révélation de la saison dernière, l’Arrageois Benoît Assou-Ekotto confirme à vingt-et-un ans l’étendue de son talent en ce début de saison. Il s’est confié à nous avant le choc entre Lens et Bordeaux avec beaucoup de franchise.
> Benoît, quels sont les noms qui vous viennent à l’esprit si l’on vous parle des Girondins de Bordeaux ?
Je dois reconnaître que ma culture du football est assez pauvre. Je ne connais personnellement aucun joueur à Bordeaux mais Mavuba, Chamakh et Laslandes sont des noms qui me parlent.
> Comment jugez vous le début de saison des bordelais ?
Je n’ai pas particulièrement suivi leur début de saison car je me consacre uniquement à mon club. Je donne cent pour cent de mon temps au Racing Club de Lens, et mes dirigeants y trouvent leur compte. Mais si Bordeaux est quatrième à égalité de points avec nous, c’est que leur début de saison est aussi bon que le nôtre. Quand on regarde bien le classement, ils n’ont marqué que quatre buts en cinq rencontres contre un but encaissé, ils gagnent toujours par le score minimum.
> Après Marseille et Auxerre, vous recevez de nouveau un prétendant à l’Europe. C’est motivant ?
Pour moi, c’est la même chose. Recevoir le champion de France, un prétendant à l’Europe ou un promu, c’est un match à gagner. Attacher plus d’importance à certains adversaires reviendrait à manquer de respect aux clubs issus de la Ligue 2. Pour moi, tous les clubs de Ligue 1 sont au départ sur un pied d’égalité.
> Bordeaux fait-il, pour vous, partie des grands clubs français ?
Si vous êtes à l’étranger et que vous demandez quels sont les grands clubs Français, on vous répondra : Paris et Marseille. Je suis également de cet avis. Je pense que Bordeaux et Lens sont à égalité en terme de notoriété.
> Que vous inspire le début de saison du Racing Club de Lens ?
Début Juillet, on ne savait pas si la mayonnaise aller prendre. On savait qu’on était capable du meilleur comme du pire. On restait sur une bonne fin de saison et on s’était qualifié pour la coupe Intertoto avec nos tripes. Mais pour le premier match de championnat à Nantes, on a pris une claque. Il a fallu réagir vite, et on a su le faire. L’arrivée de joueurs comme Aruna Dindane ou Yohan Demont a apporté de la solidité à l’équipe. J’ai préféré jouer la coupe Intertoto plutôt que de disputer des matches amicaux.
> Lens-Bordeaux, c’est en cas de victoire, l’assurance de rester en haut du classement…
C’est vrai, mais il ne faut pas s’enflammer. Le championnat n’est pas un sprint mais une course de fond. Je préférerai être dix-septième ce soir, et terminer premier au mois de mai !
> Le Racing va disputer sept matches en vingt et un jours. Cela vous fait peur ?
Nous sommes des professionnels, donc capable de jouer tous les trois ou quatre jours. Je préfère rester dans le vif du sujet, et concentré sur les objectifs du club. En septembre, il n’y aura pas de relâchement possible.
> Que peut vous apporter la Coupe de l’UEFA ?
Collectivement ou individuellement, il va falloir se montrer. Il y a deux ans que le club n’a pas disputé de coupe d’Europe, il faut donc s’appliquer. Sur un plan personnel, je veux montrer que j’existe, et acquérir le plus d’expérience possible.
> Vous êtes un pur Nordiste, c’est pour vous une fierté d’évoluer à Bollaert ?
Oui, surtout quand j’imagine mes profs dans les tribunes. Avant, ils me disaient que j’étais un incapable, désormais ils payent pour venir me voir ! Je suis aussi très fier de savoir ma mère dans les tribunes car elle s’est fait beaucoup de souci pour moi quand j’étais adolescent. J’ai également, très régulièrement, une pensée pour tous les formateurs de La Gaillette car sans eux je n’en serais pas là aujourd’hui.
> Quels sont vos objectifs cette saison ?
Je souhaite aller le plus loin possible en Coupe de l’UEFA, et taper dans l’œil de beaucoup de clubs. Dans le football tout va tellement vite qu’il me faut prouver que j’ai ma place au plus haut niveau. Je suis très bien à Lens pour l’instant mais j’avoue que je rêve d’Angleterre. Quoiqu’il arrive, je respecterai toujours les gens qui m’ont fait confiance.
Propos recueillis par Patrick Valcke