Christian Bekamenga est en train de devenir indispensable au FC Nantes. Comme à Grenoble lors de la journée précédente, le Camerounais a marqué face à Saint-Etienne (1-0) et les Canaris retrouvent des couleurs. Inconnu du grand public il y a encore peu, Bekamenga commence à se faire un nom.
Samedi soir, Nantes a peut-être définitivement lancé sa saison. En battant Saint-Etienne (1-0), les Canaris ont remporté leur deuxième match de Ligue 1 d’affilée, après le succès de Grenoble (0-1). Les voilà quatorzièmes, avec quatre longueurs d’avance sur Lorient, premier relégable. Ce n’est pas encore Byzance et il n’y a pas lieu de fanfaronner. Mais Nantes semble avoir changé. Et Christian Bekamenga n’y est pas étranger. Aligné sur le côté droit face à l’ASSE, le Camerounais a fait la différence et réalisé un match plein. Puissant et vif, le jeune attaquant (22 ans) a marqué le seul but de la rencontre. Comme à Grenoble. Deux matches, deux buts et six points pour Nantes. Le bonheur.
Et pourtant, l’aventure nantaise n’avait pas démarré sous les meilleurs auspices pour le Camerounais. Recruté l’hiver dernier par Christian Larièpe, Christian Bekamenga a dû patienter un bon moment avant de pouvoir s’exprimer avec le club aux huit titres de champion de France. Privé de visa durant deux mois, l’ancien joueur des Impôts de Yaoundé est resté au Cameroun où il a pris son mal en patience. Entre incompréhension et espoir, même si à l’époque, il se réjouissait, un brin malicieux, d’avoir laissé passer l’hiver. Enfin pourvu de papiers en règle, le buteur terminé la saison 2007/2008 avec la CFA nantaise.
L’OM le suivait
Celui qui avait pris le risque de quitter le Cameroun en 2004 et s’était rendu en Malaisie alors qu’il n’avait signé avec aucun club a donc dû attendre cet été avant de faire ses premiers pas avec l’équipe première du FCN. Il a même dû repasser par l’Asie où il a disputé les Jeux Olympiques avec le Cameroun avant de rendre de fiers services à son nouveau club. Aujourd’hui, Christian Bekamenga, qui est sous contrat avec Nantes jusqu’en 2012, est enfin totalement opérationnel. Elie Baup, qui le compare à « un porte-bonheur », et le staff des Canaris n’ont pas à s’en plaindre.
Quand il l’a recruté, Christian Larièpe a eu le nez creux. En mars dernier, le jour de la présentation du joueur à Nantes, le directeur technique du FCN parlait de lui en ces termes : « C’est un profil en voie de disparition. C’est un attaquant d’axe, qui peut évoluer en pivot, qui pèse beaucoup sur les défenses. ll est aussi capable de prendre les espaces, en rupture. Ses qualités de puissance sont très intéressantes. D’habitude, ces aptitudes sont repérées plus tôt et il est difficile de les faire venir. » Larièpe a pourtant réussi alors que d’autres écuries étaient également sur les rangs. En Ligue 1, il y avait Metz et Marseille. L’OM souhaitait mettre à l’essai le buteur du Persib Bandung (Indonésie) mais ce dernier a préféré rejoindre le club qui avait révélé un certain Salomon Olembe, natif du même quartier de Yaoundé que lui. Le bon choix ? On ne peut en être sûr. Mais ça y ressemble.
Maxime DUPUIS