Le Cameroun s’est qualifié pour le dernier tour des éliminatoires combinées CAN/Mondial 2010 grâce à une victoire face au Cap-Vert (2-1). Un succès obtenu sans Christian Bekamenga. L’attaquant du FC Nantes a finalement été écarté du groupe qui a participé au déplacement à Praia. Il revient pour RFI sur cette grosse désillusion.
C’est une histoire pas banale. Celle de trois joueurs camerounais convoqués pour un match décisif de l’équipe nationale au Cap-Vert, dans le cadre des éliminatoires combinés CAN/Mondial 2010. A peine arrivés au Portugal pour le stage de préparation, les trois Lions indomptables sont renvoyés dans leurs clubs respectifs par Otto Pfister. Sans explications de la part du sélectionneur.
Parmi les trois « exclus », Christian Bekamenga. Le jeune attaquant du FC Nantes raconte : « Je suis arrivé le lundi (1er septembre, ndlr) au Portugal pour le rassemblement. Puis le sélectionneur a décidé qu’un groupe de 18 joueurs allait préparer le match face au Cap-Vert. L’autre groupe pouvait rentrer. Je faisais partie du second avec Christian Pouga et Guy Stéphane Essame. »
Très vite la déception se mêle à l’incompréhension dans l’esprit du canari : « Je n’ai pas compris ce qui s’est passé. Je n’ai pas eu d’explications de la part d’Otto Pfister. Ce n’est pas quelqu’un qui détaille forcement ses choix. Il décide seul, ce qui est normal d’ailleurs. Mais c’est dommage, car j’étais heureux d’être avec les Lions. »
Meyong Zé s’auto-sélectionne ?
La presse camerounaise évoque, elle, un retour inopiné d’Albert Meyong Zé pour expliquer le départ de Bekamenga. Suspendu depuis plusieurs mois pour indiscipline, l’ancien pensionnaire de Levante, se serait en quelque sorte « auto-sélectionné ». Venu en voisin – il vient de signer au Sporting Braga (D1 portugaise) – le meilleur buteur du championnat du Portugal en 2006 aurait réussi des entraînements si convaincants qu’Otto Pfister l’aurait finalement retenu pour le déplacement à Praia. En lieu et place du Nantais.
Christian Bekamenga reste sceptique devant de telles explications : « Je ne sais pas trop ce qui s’est écrit dans les journaux camerounais. Je ne peux donc pas commenter ce qu’ils ont raconté. » Il ajoute : « Cette affaire, c’est une double surprise. Car je ne m’attendais pas à être convoqué. Et encore moins à devoir faire mes bagages après m’être rendu sur place. » Mais philosophe, il reste fidèle à ses objectifs et à ses convictions : « Je suis Camerounais. J’ai toujours défendu fièrement mes couleurs avec les Espoirs. Et je serai toujours là pour jouer avec les Lions si on fait appel à moi. »
« Dans le football, on est seul »
La prochaine convocation sera peut-être l’occasion de discuter avec Otto Pfister. Mais l’avant-centre n’attend rien de personne : « Je n’ai eu droit à aucun mot de soutien de la part de qui que ce soit. Devais-je en attendre un ? Non, évidemment. Car dans le football, il n’y a pas d’amitié. On est seul. » C’est le dur métier qui rentre pour Christian Bekamenga.
par David Kalfa (RFI)