A l’occasion d’Angleterre-France (1-2) et le derby Arsenal-Tottenham de ce week-end, le quotidien sportif français, L’Équipe, a organisé une semaine londonienne. Sébastien Bassong présente ici l’un des cinq clubs de la capitale qui évoluent en Premier League, le sien : Tottenham.
«A Londres, on dit que Tottenham, c’est le club des Juifs. Le propriétaire du club est juif, il y a une forte communauté juive derrière nous, historiquement, c’est juif… Tout le monde le sait à Londres, et j’espère que ce que je dis ne sera pas mal pris… Avant, le club avait plutôt une mauvaise image. D’abord parce que Tottenham est situé dans un quartier très chaud. Ensuite parce qu’on représentait un peu le foot-business aux yeux des gens. Aujourd’hui, c’est en train de changer. Le club veut s’inscrire sur la durée avec un beau projet : s’installer au haut niveau. Ici, les gens sont très ouverts, mais aussi très sûrs de leur football, et très fiers de l’histoire du club. Même si on n’a pas les mêmes armes et la même puissance financière qu’un Chelsea ou qu’un Manchester City, il n’y a pas de jalousie. On écrit notre propre histoire».
Arsenal, là où tout peut basculer
«Notre ennemi, c’est Arsenal. C’est le derby du North London, LE match où ta saison peut basculer. L’année dernière, un jeune de Tottenham, Daniel Rose, a marqué un superbe but. Nos supporters ne l’oublieront jamais. Si ça avait été contre une autre équipe, les gens auraient simplement dit : «Oui, c’est un beau but». Là, d’une certaine manière, il est un peu entré dans la légende du club. A chaque fois que des supporters le croisent, ils lui en parlent encore».
«Cette rivalité entre les deux clubs rejaillit sur les supporters, c’est sûr, mais, même s’il y a un peu de haine, ce qui prime, c’est le respect pour le football. Il faut dire aussi que depuis que la Fédération a fait ce qu’il fallait pour endiguer le hooliganisme, les supporters savent qu’ils n’ont pas intérêt à commettre le moindre écart. Pour nous, les joueurs, un Arsenal-Tottenham, c’est presque devenu quelque chose de normal, d’habituel. Il n’empêche qu’on sent quand même un peu plus de ferveur à l’approche du match. Même si nos supporters ne nous mettent pas la pression, ils sont également exigeants. S’ils nous croisent deux semaines avant le derby, il vont nous dire : « Eh, bientôt le derby ! Il ne faut pas le perdre »».
Propos recueillis par Emery TAISNE