Macky Frank Bagnack est peut-être la grande surprise de la pré-saison du FC Barcelone. Il sera de la Tournée Asiatique du FC Barcelone avec ses compatriotes Alexandre Song et Jean Marie Dongou. Chacun de nous a eu et continue d’avoir des rêves. Celui d’un grand nombre de gamins est de pouvoir jouer un jour dans un grand club de football. Mais dans le cas de Macky Frank Bagnack Mouegni (Yaoundé, Cameroun 7 juin 1995) il ne s’agissait pas d’un rêve. C’était une conviction, Une prémonition. Il savait qu’il jouerait en Europe.
Et les portes de ce continent lui ont été ouvertes en 2008, alors qu’il faisait partie de l’équipe de la Fondation Eto’o qui participa au tournoi de Lanzarote. Il eut la chance qu’à cette compétition se trouvait l’un des meilleurs recruteurs de futures vedettes dans ce sport, en la personne de Albert Benaiges. Ce dernier avait jeté son dévolu sur lui et sur Jean-Mari Dongou, un de ses coéquipiers. Il les amena au Barça.
Et vendredi dernier, les deux joueurs ont eu le privilège de jouer avec l’équipe professionnelle du FC Barcelone au Camp Nou.
Mais tout n’a pas toujours été rose pour ce jeune camerounais. Dans sa vie de sportif, il a dû surmonter deux obstacles importants qui auraient pu l’anéantir et l’obliger à abandonner le football et à se consacrer à un autre métier.
La toute première embûche, il l’a affronté quand, encore dans sa première année de Cadete(14-15 ans), il jouait déjà au niveau supérieur (A). Il avait commis un acte d’indiscipline au collège que le club considéra comme étant grave. Albert Benaiges, celui-là même qui l’avait découvert (en Espagne) n’hésita pas une seconde : « Ne reviens-pas avant la saison prochaine », avait-il-dit au camerounais. Et la saison suivante débutait quelques mois plus tard. Bagnack décida donc de retourner dans son pays. Là-bas, il ne se laissa pas aller. Il continua à travailler fort et à s’entraîner à fond. Il savait qu’il pouvait revenir à Barcelone, mais il devait le faire en étant au top. Il ne lui restait que peu de chances. En juillet 2010, il retournait à Barcelone. Et ceux qui le connaissent affirment qu’il s’était grandement métamorphosé. Pas au niveau du jeu sur le terrain de foot. Sur ce dernier point, il était resté le même. Mais en dehors du terrain, il avait appris la leçon. Il était plus calme, plus équilibré.
Mais, un autre obstacle important allait se murer devant lui. En décembre de la même année 2010, le juvenil (16-18 ans) B du Barça prenait part à un tournoi au Brésil. Lors du match contre Cruzeiro, Bagnack allait subir une grave blessre à la cheville. Le staff n’attendit pas la fin du tournoi et le retourna d’urgence à Barcelone où il fut opéré par le docteur Cugat. Par la suite, il dût passer huit mois de dure rééducation.
Dès lors, enfin, les choses ont commencé à aller mieux pour lui. Du juvenil B(17 ans), au juvenil A(18 ans), il devenait un élément clé pour l’équipe. L’an dernier d’ailleurs, il avait déjà joué quelques minutes avec le Barça B contre Guadalajara. Et cette saison, il est monté au Barça B au même moment où Tata Martino, le nouvel entraîneur de l’équipe première débarquait. Et ce dernier lui a déjà accordé quelques minutes pour deux matches amicaux, et Bagnack fait partie de l’équipe du FC Barcelone qui effectuera la Tournée Asiatique (Avec Dongou).
La position préférée de Bagnack a toujours été celle de défenseur central droit. Mais, par exemple, son premier entraîneur à son arrivée au Barça comme infantil A, Andrés Carrasco, se souvient d’avoir dû « le faire s’adapter pour jouer latéral droit, parce que j’avais probablement la meilleure défense que j’avais jamais dans le football de base avec Roger Riera, Pol García et Grimaldo et il était le seul qui pouvait s’adapter au poste de latéral gauche ». Carrasco le qualifie de « joueur ayant une grande mentalité professionnelle, un joueur d’équipe, avec une grande dose de travail et d’effort ».
Son point le plus fort est l’anticipation face à son adversaire, sa vélocité et le jeu aérien (il mesure 1m82) et un bon déplacement du ballon. Il a démontré sa capacité de sacrifice et à jouer pour l’équipe en acceptant sans rechigner d’occuper le poste de latéral droit, même si ce n’est pas son meilleur poste. Ou encore, en passant le jour de Noel au domicile d’Andrés Carrasco pour pouvoir jouer un match avec la sélection catalane.
D’un point de vue plus personnel, on en sait peu de lui. « La seule personne qui sait qui je suis vraiment, c’est moi-même », affirme-t-il souvent. Mais ceux qui le connaissent un peu, le définissent comme « un bon gars », mais introverti et réservé. Ses modèles dans le football sont Carles Puyol et Thiago Silva.
Hors des terrains de football, il aime faire les magasins, la mode et passer du temps en famille et discuter avec ses amis. Et le cinéma. Quand un film sort en salle avec pour acteur principal Kiefer Sutherland, il y a des chances de le rencontrer au cinéma.
Josep Capdevila – Traduit par Guy Everard Mbarga