Décisif à Lorient (2-2), le Rennais Axel Ngando a marqué son premier but sur son premier ballon en Ligue 1. Une belle histoire à seulement 19 ans.
Axel Ngando, ce nom ne vous dit sûrement pas grand-chose. Neveu de Patrick Mboma, footballeur récompensé du Ballon d’Or africain en 2000 et vainqueur à deux reprises de la CAN avec le Cameroun, ce pur produit du centre de formation du Stade Rennais n’a pourtant eu besoin que de 19 petites secondes et d’un seul ballon en Ligue 1 pour faire honneur à son illustre oncle en arrachant l’égalisation à Lorient (2-2). A seulement 19 ans. Pour sa première cape en professionnel, celui qui a été élu meilleur jeune du centre de formation en 2011 a justifié la confiance d’un adepte de la jeunesse : Frédéric Antonetti, son entraîneur.
Entré à la place de Romain Alessandrini (89e), le petit milieu de terrain (1,77m) – passé notamment par le PSG chez les benjamins – a fait preuve d’une lucidité digne d’un renard des surfaces pour reprendre victorieusement dans le temps additionnel une déviation de la tête d’Alou Diarra, prêté jusqu’à la fin de la saison par West Ham. « On ne m’a rien dit de spécial, simplement de me lâcher et de tout donner. C’est ce que j’ai fait. J’ai la chance de me trouver au bon endroit au bon moment, a simplement commenté le jeune héros breton. Après le but je ne savais plus où j’étais. Je m’en souviendrai toute ma carrière. » Précoce certes, mais avec déjà tout l’attirail d’un futur grand.
Il a refusé la Juventus
Conscient de détenir-là une pépite à l’état brut, Pierre Dréossi – le manager général du SRFC – n’avait pas tardé à lui offrir en avril dernier un contrat professionnel de trois ans, et ce avant de se raviser quelques mois plus tard en le prolongeant jusqu’en 2016. Et pour cause : à la même époque, la Juventus Turin lui proposait un juteux contrat de cinq ans (!). « Trop tôt », de l’avis du principal intéressé. « Dans ma tête, c’était clair dès le départ, je voulais réussir dans mon club formateur, pas ailleurs. Puis je ne voyais pas l’intérêt de partir à l’étranger alors que je n’avais rien prouvé en France », faisait alors remarquer Ngando sur le site SRO.
Appelé jusqu’ici deux fois par Frédéric Antonetti, mais cantonné au banc, l’international français en moins de 19 ans a donc préféré poursuivre tranquillement sa progression dans un club familial, plutôt que de céder – comme beaucoup avant lui – aux sirènes de l’étranger. Et, au vu de son grand talent, étalé certes l’espace de deux minutes, Rennes a de quoi se réjouir. « Je me suis toujours tenu prêt. Je profiterai de chaque instant que le coach me donnera, promet Ngando. J’ai toujours misé sur le travail, sans me poser forcément trop de questions. C’est fabuleux, mais il faut continuer à travailler. » On devrait, à coup sûr, le revoir beaucoup plus souvent sur nos terrains.
Yohan ROBLIN