Avec un handicap de quatre buts avant le retour contre le Real (20h45), Benoît Assou-Ekotto sait que les Spurs ont fait une croix sur les demies.
Il n’a même pas pris la peine de nous faire croire en un hypothétique exploit. Après le 4-0 subi à l’aller, Benoît Assou-Ekotto ne se fait plus d’illusion sur l’issue du quart de finale de Ligue des champions contre le Real Madrid. «Il faudrait leur marquer cinq buts. Impossible», juge le défenseur de Tottenham. Depuis le début de la saison, une seule formation a accompli une telle prouesse. Elle s’appelle le FC Barcelone, «et il n’y a qu’un Barcelone», souligne encore l’ancien Lensois. «Si on peut marquer plein de buts, tant mieux, mais si on gagne 1-0, ça nous ira aussi très bien. Aujourd’hui, on n’a plus rien à perdre, et c’est ce qui me rend optimiste. On veut sortir la tête haute pour nous et nos supporters.»
«La prochaine fois, on saura qu’il ne faut pas tacler quand on joue à l’extérieur en Ligue des champions…»
Depuis le début de leur campagne européenne, les Spurs ne sont pourtant plus à un renversement de situation près. Dès le tour préliminaire, ils étaient parvenus à remonter deux de leurs trois buts de retard sur la pelouse des…Young Boys Berne (2-3, 4-0). En phase de poules, un triplé de Gareth Bale avait atténué la claque que s’apprêtait à lui infliger l’Inter (3-4). «Mais là, c’est Mourinho et sa science tactique», soupire Assou-Ekotto. L’international camerounais ne croit ni en un possible relâchement des Madrilènes à trois jours du clasico, ni à l’éventualité d’un Real bis à White Hart Lane. «Quand tu vois qu’un joueur comme Cristiano Ronaldo a déjà marqué 35 buts et qu’il est fâché quand il rate le 36e, tu les vois quand même mal lâcher un match de Ligue des champions.»
«Regrets»
Fataliste, Assou-Ekotto n’en reste pas moins persuadé que Tottenham avait une vraie carte à jouer contre ce Real-là. «Pour ça, il aurait fallu qu’on reste à 11 contre 11, peste-t-il en référence à l’expulsion de Peter Crouch dès la 16e minute. Mais bon, c’est en faisant des erreurs qu’on apprend. La prochaine fois, on saura qu’il ne faut pas tacler quand on joue à l’extérieur en Ligue des champions parce que cette faute, en Premier League, elle n’est jamais sifflée. Avant de l’expulser, l’arbitre aurait quand même pu l’avertir oralement…» C’est précisément ce qui incite le latéral gauche à nourrir quelques «regrets», lui qui nous avait assuré, entre les deux huitièmes de finale contre Milan, qu’une élimination resterait «cool». «Quand tu vois notre parcours, sois t’es vraiment pas ambitieux et tu le trouves génial, soit tu as des regrets par rapport à la manière : quand tu tombes contre plus fort que toi, O.K., pas de soucis. Mais jouer 1h20 à 10…»
Emery TAISNE