La pression est montée d’un cran du côté du club de Souleyman Kerimov après la defaite 1-0 face au Lokomotiv samedi dernier. Les critiques, latentes depuis deux mois, ont repris de plus belle dans toute la presse et chez les supporters. Deux joueurs clé, les stars de l’équipe, sont ciblés : Youri Jirkov et Samuel Eto’o Fils.
Les deux gros salaires de l’équipe ont été recrutés pour sublimer le jeu des modestes joueurs daguistanais. Sauf qu’ils accumulent des prestations moyennes depuis le début de l’année.
Le premier agace par sa façon de jouer, par ses pertes de balle intempestives tandis qu’Eto’o, après un démarrage en fanfarre en Premier League russe, a fait réapparaître le syndrome du capitaine-meneur de jeu et interlocuteur absolu avec les arbitres. Le sentiment en Russie est que le Pichichi pense pouvoir tout faire sur un terrain: diriger ses coéquipiers, tirer des coups franc, faire des passes de but, lancer des touches, tirer des corners.
Et pourtant, Samuel a été recruté et est payé pour marquer des buts. Sa profession? c’est marqueur. Et non fignoleur, et non porteur de sac, et non lanceur de coup franc. Son domaine de définition ? La surface de réparation.
Ce n’est pas ce qui se passe depuis la reprise surtout puisque tous les matchs sont des matchs cruciaux où il faut accumuler le maximum de points pour la qualification européenne. Samuel déborde d’énergie, mais l’oriente plutôt de façon différente. La manière avec laquelle il s’organise sur le terrain est à des années lumière de ce qui fit naguère sa réputation, celui de Pichichi, le marqueur indomptable.
Un compatriote Camerounais, fan de Samuel Eto’o, s’est laissé aller à une réflexion à la sortie du stade: « le Pichichi, pourquoi faut il toujours qu’il laisse place à la pression et aux critiques avant de jouer comme il sait le faire ? Les gens-ci lui ont donné tout ce qu’il a demandé. Carlos lui a même offert le capitanat… J’espère qu’Angbwa lui a expliqué ce que c’est que la Russie. Les gens ci sont gentils mais très mauvais alors, il ne sait pas. »
Justement la sortie du stade a été émaillée d’un incident. Le joueur d’origine Congolaise, Samba, s’est vu balancer des bananes depuis les tribunes par des fanatiques du Lokomotiv. Anzhi a décidé de porter l’affaire devant la fédération, mais le club Moscovite crie au mensonge puisque ces évènements ne se seraient jamais passés. Triste Russie.
B. Salas à Moscou