Les performances de André Onana avec Inter Milan éblouissent le monde entier. Ce jeune homme a subi beaucoup de choses intenses en quelques mois seulement. Suspendu pour 12 mois, puis 9 en appel pour s’être trompé de médicament, il va être transféré de Ajax Amsterdam à Inter Milan. Puis, il connaîtra la joie d’une qualification en Coupe du Monde, avant de vivre l’expérience la plus traumatisante de sa jeune carrière.
Et son caractère trempé va lui imposer de se mettre en retrait de la sélection nationale. Il suivra son coeur et se consacrera totalement à son club. Et le résultat est immédiat. Il a retrouvé sa confiance, joue avec aplomb, et aide son club a se hisser parmi les meilleurs clubs du vieux continent.
Ce mardi, Inter recevait Milan AC pour le compte du match retour de la demi-finale de la Champions League. Lors du match aller, les visiteurs avaient totalement effacé du jeu leur voisin, les faisant souffrir le martyr. (0-2). Inter Milan comptait jouer d’aplomb pour se qualifier pour la grande finale.
Pour l’équipe de André Onana, le chemin vers Istanbul était pavée de défis. L’exubérance de la victoire à l’aller a fait place à quelque chose de différent, de plus sombre. Mais ce fut de loin plus âpre. En réalité ce ne fut pas une demi-finale, mais une guerre de territoire. Ce fut le genre de match qu’il faut endurer plutôt qu’apprécier. Milan, le grand rival de la ville a été étouffé, démantelé pièce par pièce, et finalement éliminé grâce à un but de Lautaro Martínez. Milan est à eux. Mais la plus belle des récompenses reste à portée de main.
L’équipe de Simone Inzaghi abordera probablement la finale du 3 juin comme l’outsider le moins attendus de l’histoire récente. D’un autre point de vue, on a peut-être tendance à se demander comment ils ont pu en arriver là. En fait, en regardant cette équipe vieillissante, avec Edin Dzeko (37 ans) à l’avant et Francesco Acerbi (35 ans) dans l’axe de la défense, on comprend qu’il y a une sorte d’honnêteté en eux : des hommes de conviction, de talent et d’acier qui, pendant 180 minutes, ont tout simplement été plus forts et ont pris les décisions les plus courageuses.
André Onana a été époustouflant. Pas tant sur le nombre de tirs reçus, mais sur les arrêts décisifs, surtout cette parade incroyable de la 11e minute. Brahim Diaz avait les buts de Inter Milan à sa portée. Il va tenter sa chance au niveau du point de penalty. André Onana est allé à la parade et a gardé intact ses filets. Si ce tir avait touché le fond du filet, la partie aurait été totalement différente.
Milan AC était pourtant arrivé pleins d’espoir surtout à cause du retour de Rafael Leão sur l’aile gauche. Lors des quarts de finale, il s’était employé à détruire la défense de Nopoli. Ce mardi soir, au fur et à mesure que le match avançait, Inter mettait son grap sur le jeu. La hargne dans son déploiement, la gnak de leur engagement, ont totalement destabilisé le jeu de Milan AC.
Et lorsque l’Inter récupérait le ballon, le terrain semblait s’ouvrir. À l’intérieur de ce 3-5-2 souple et ductile, le jeu peut varier à l’infini. Nicolo Barella jouait un rôle plus agressif qu’à l’aller, faisant des incursions incisives dans la surface, essayant de glaner tous les seconds ballons de Martínez et de Dzeko. Dzeko se procurait la meilleure occasion de l’Inter en première mi-temps, sur un coup franc qui obligeait Mike Maignan à repousser le ballon.
Le match devenait un peu plus viril en seconde période, les impasses se succédant et les duels aussi.
À 15 minutes de la fin, la bombe explose. L’Inter récupère le ballon trop facilement sur la gauche, le faisant entrer dans la surface pratiquement sans opposition, Lukaku, Martínez et Robin Gosens se font des échanges. Finalement, le ballon parvenait à Martínez, qui le plaçait intelligemment au premier poteau pour battre Maignan. À 3-0 sur l’ensemble des deux matchs, Inter pouvait respirer.
Ce but a totalement coupé les jambes de Milan AC qui va s’avouer vaincu.
André Onana a encore gardé sa fiche inviolée et ajoute à son record de jeu blanc. Il devient aussi le premier gardien camerounais à atteindre la finale de la UEFA Champions League.