Auteur d’un doublé lors de son premier match, Paul Alo’o Efoulou incarne la bonne forme de l’AS Nancy Lorraine, leader du championnat, devant Bordeaux et l’OM. Le chouchou de Samuel Eto’o est tellement généreux qu’il partage même son téléphone avec sa femme, qui décroche pour lui…
Tu peux résumer ta carrière depuis ton arrivée en France ?
Je suis arrivé en France en CFA (2003). Dans un premier temps, j’ai eu des petits soucis avec les papiers. Et puis je suis revenu au mois de novembre où j’ai joué quelques 23 matchs et où j’ai marqué 17 buts. J’ai alors signé à Sannois Saint-Gratien. La première saison, je n’ai pas trop joué. Je n’ai mis que 5 buts. La deuxième saison, 9 buts, la troisième, 23 buts. C’est comme ça que j’ai signé à Angers où j’ai marqué douze buts chaque saison. Et aujourd’hui, Nancy.
Es-tu capable de dresser ton portrait-robot ?
Ma qualité principale reste l’adresse devant le but, et la vivacité. Mais j’essaye d’être le plus complet possible, ce n’est pas toujours évident. Des attaquants, il y en a plein. J’essaie d’être performant dans la surface et le plus adroit possible devant le but. Je n’ai pas un très bon jeu de tête, j’essaie de le travailler. Mais je compense avec la vivacité, la vitesse ainsi que les déplacements. Quand on est attaquant, c’est important part rapport aux défenseurs.
Tu as connu toutes les divisions en France (CFA, National, Ligue 2). C’est quoi la différence avec la Ligue 1 ?
La différence, c’est l’engouement autour d’un match, tout ce qu’il y a comme médiatisation, comme pression. Parce qu’il ne faut pas l’oublier, on joue pour trois points à chaque fois. Nancy a vécu une année délicate l’année dernière. Les mecs qui sont là n’ont pas envie de revivre une année pareille. Et on a les moyens pour pouvoir surmonter tout ce qui va se passer.
Est-ce que tu sens que Nancy peut faire un coup cette année ?
Je ne sais pas. Je ne peux pas le dire, je ne suis pas expert. On ne sait jamais ce qui peut se passer dans l’avenir. On sait qu’on part prudemment, on sait qu’on a le niveau. Si on est bien préparés et qu’on a des ambitions, on peut aller loin. Mais il n’y a pas d’objectif vraiment précis. D’abord, c’est le maintien. Après, c’est du bonus.
Premier match et doublé, on ne peut quasiment pas rêver mieux comme débuts…
C’est un bon début. Mais on sait comment ça se passe. Il faut se méfier des débuts de championnat qui sont tonitruants. Si après on ne fait plus notre job, on ne travaille plus, ce n’est pas bon. Je sais que je suis très attendu. Je sais que ça va être difficile pour moi de gérer tout ça. Si on ne bosse pas, il n’y a plus la réussite…
C’est quoi la force du club cette année ?
Le groupe qui a été mis en place. Il est bien étoffé. Il y a de la concurrence. Il y a des doublures à tous les postes, ça crée une émulation. Les joueurs se battent pour avoir leur place le samedi.
Tu suivais Nancy la saison dernière ? Tu n’as pas trop eu peur ?
Oui, je suivais les résultats. Et quand j’avais l’occasion de regarder un match, je le faisais. Mais sans plus. Je savais que j’allais les rejoindre l’année d’après. J’étais attentif, je voulais vraiment franchir un pallier, jouer en Ligue 1. J’avais un peu le doute mais je savais qu’ils étaient solides et ne lâchaient rien. J’étais inquiet mais sans l’être. Je me suis dit : « c’est Nancy, ça va passer ». C’est un club bien installé en Ligue 1.
Quel est ton équipe de rêve ?
Je n’ai jamais eu de club de rêve. Quand on était petit, c’est le Cameroun. Tu as envie de jouer dans l’équipe nationale. Gamin, je ne suivais pas trop les matchs à la télé. Je n’avais pas les moyens de les voir… Si un club me sollicite, je réfléchis, je vois ce que ça donne et puis j’y vais.
L’arrivée de Paul Le Guen à la tête de la sélection camerounaise, c’est une bonne chose ?
J’ai été appelé par Paul Le Guen pour le match amical mais j’étais blessé. On sait que c’est une bonne chose lorsqu’il y a les résultats qui suivent. On sait qu’il bosse bien, ça, c’est déjà une certitude. Avec lui ça peut passer. Mais vous savez, les coachs ne sont pas sur le terrain. Ce sont les joueurs qui ont un devoir envers leur pays.
Avec Samuel Eto’o, ça se passe bien ?
On se voit juste en sélection, le peu de temps qu’on a. On est ensemble, on rigole ensemble, ça fait du bien de le retrouver et de voir autre chose que le club.
Ton idole ?
Je n’ai pas vraiment d’idole. J’ai plusieurs joueurs qui sont mes modèles, toujours au Cameroun. Roger Milla et Patrick M’Boma notamment. Actuellement, l’attaquant que j’aime le plus c’est Ibrahimovic. Il est complet. Il a tout ce qu’il faut. En ce moment, c’est mon modèle.
William Weil