L’ex-international camerounais Alexandre Song a perdu son emploi comme huit de ses coéquipiers alors que le FC Sion a considéré que leur refus de se mettre en chômage technique, ou leur absence de réponse ne se prêtait pas à la situation présente. Les championnats étant tous à l’arrêt, le président du club estime ne pas avoir les moyens de pouvoir payer leur gros salaire, puisque les neuf mis à la porte sont les plus grosses vedettes du club.
Neuf joueurs ont refusé la proposition qui leur avait été faite (qui impliquait vraisemblablement pour eux une considérable baisse de leur revenu) – à savoir Pajtim Kasami, Alex Song, Ermir Lenjani, Xavier Kouassi, Seydou Doumbia, Mickaël Facchinetti, Christian Zock, Birama Ndoye et Johan Djourou. Dans la foulée, ces neuf joueurs ont reçu leur congé immédiat par lettre («Résiliation de votre contrat de travail»).
Dans l’urgence, la demande des dirigeants valaisans prévoyait une réponse d’ici ce mercredi à midi. Pris de court, beaucoup n’ont manifestement pas eu le temps de se retourner vers leurs avocats. «Dans ce court laps de temps, il a été impossible de clarifier sérieusement la question. Et personne n’était disponible au club pour toute question. Ce que le FC Sion a fait là-bas est tout sauf correct», explique Costa Bonato, l’agent de Djourou, sur le site du «Blick». Plus concrètement, certains joueurs n’ont donc pas répondu. D’autres ont à l’inverse coché: «Je n’accepte pas la proposition.»
A la Porte d’Octodure, les contrats ont été résiliés le jour même, sans préavis, pour raison de forces majeures. Christian Constantin, lui, estime être dans son bon droit. «Le club est privé de tous ses revenus, explique-t-il. Il nous est interdit de leur offrir leur travail.»
A n’en pas douter, une nouvelle bataille juridique commence. En attendant, le FC Sion, amputé de ses stars, n’a plus d’équipe compétitive… au cas où le championnat devait reprendre à partir du 30 avril, ou même plus tard.
Confronté à un renvoi collectif sans doute unique dans l’histoire du football suisse, le syndicat suisse des joueurs (SAFP) a aussitôt protesté, estimant qu’une telle manière de procéder n’était nullement acceptable et que la pandémie de coronavirus ne justifiait en rien pareille pratique au niveau du droit des joueurs, liés, rappelons-le, par un contrat à durée limitée. «Nous espérons que ces licenciements abusifs seront immédiatement révoqués et qu’une discussion sur les alternatives possibles s’ouvrira», précise Lucien Valloni, président de la SAFP, dans la lettre de protestation qu’il a envoyée au FC Sion.
Nicolas Jacquier