L’attaquant camerounais a eu l’occasion, deux fois plus qu’une, mardi dernier de qualifier son équipe, Osasuna, pour la première fois de son histoire en Ligue des Champions. Très malheureux après la rencontre, il était très attendu le lendemain par une flopée de journalistes après les entraînements.
«Comment vas-tu, Pierre?». «Très bien et toi?
Ainsi a débuté l’apparition de Pierre Achille Webo face à la foule de journalistes après l’entraînement de Tajonar. Le camerounais, protagoniste malgré lui de l’élimination de la Ligue des Champions (de son club Osasuna) essayait ainsi de minimiser une situation qui sans aucun doute a été difficile pour lui.
«Pourquoi moi?», demandait-il sans attendre une réponse des journalistes qui requéraient sa présence. La raison était évidente. Webo a eu entre ses pieds et sur sa tête le billet pour les sommets du football européen (La Ligue des Champions), mais après un double échec face au portier du Hambourg Kirchstein, il est resté cloué au sol du Reyno de Navarra, en larmes et inconsolable.
Le jour suivant, un Webo revitalisé par le soutien du public et de ses coéquipiers rappelait les moments difficiles par lesquels il a dû passer dans toute sa courte vie. Il n’a même pas voulu regarder les images de la rencontre ce mercredi. Il n’a pas l’habitude de le faire, mais à cette occasion, il en avait encore moins envie.
Il avait mal dormi, mais dans sa tête, une seule obsession est présente: rendre aux gens l’affection qu’ils lui ont démontrée après cet épisode amer.
La phase de jeu
Hier, Pierre Webo rappelait l’importance de l’action qui aurait pu être, mais qui ne fut pas. «En tant qu’attaquant, je fais toujours mon autocritique. Mais pour ce match, ça a été très dur, car peut être grâce à cette occasion, nous aurions pu obtenir la qualification», indiquait le camerounais.
Cependant, dans sa tristesse, il a trouvé le soutien de tous: «Nous gagnons tous et nous perdons tous. Je suis très content, au-delà des coéquipiers, pour le public qui m’a apporté son appui général après la rencontre. C’est quelque chose d’incomparable. Je suis apaisé par le public qui me porte dans son cœur. Le club et les gens m’ont toujours soutenu dans les mauvais moments durant toute ma carrière. Ils savent que je me battrai toujours pour ses couleurs».
Une vie difficile
Des débuts difficiles, avec un départ très jeune de son pays, en direction de l’Uruguay, une première expérience en Espagne malchanceuse avec un prêt raté à Leganes, un contrat gagné à Osasuna à force de courage. Webo sait ce que c’est que se battre pour ce qu’il a déjà obtenu jusqu’à ce jour.
Et malgré les difficultés, il est toujours allé de l’avant. «À 24 ans, personne ne sait par quoi j’ai déjà dû passer. Je suis habitué à toutes les situations. La vie est dure, mais je suis un homme combatif et je vais continuer à me battre», indiquait le camerounais.
Sans regarder les images. Webo qui est resté discret sur la rencontre qu’il a eue avec Ziganda sur le terrain, n’a pas souhaité regarder les images de ses occasions manquées contre Hambourg. «Je ne regarde jamais rien à la télé ni dans les journaux. Après le match, j’essaye de me reposer. Je préfère ne pas les ( les images) regarder», affirmait-il.
Il n’a pas vu Milosevic
Le public ne comprenait pas pourquoi Webo n’avait pas laissé la balle à Milosevic. Il l’a expliqué hier: «Si j’avais su qu’il était derrière, je n’aurais pas repris la balle. Je pensais que c’était un défenseur. S’il m’avait dit quelque chose…je ne suis pas de ceux qui ne passent pas la balle à un coéquipier dès qu’ils sont dans la surface. Je n’ai pas parlé avec Savo, mais je n’ai pas de problème à le faire».
Une longue nuit
Le coup de sifflet final a fait mal à Webo. «Le ciel m’est tombé sur la tête quand le match est terminé. Aujourd’hui (la nuit précédente), je n’ai pas dormi comme les autres jours. La nuit a été longue, mais je suis déjà habitué, j’ai vécu beaucoup de choses. Cela fait beaucoup de coups durs et j’espère que la joie reviendra pour les supporters avec l’UEFA. Leur apporter une coupe serait merveilleux, eux qui sont présents dans les bons moments comme les mauvais. Le premier bonheur serait de gagner dimanche contre Getafe».
«Webo, on t’aime!», lança alors Cruchaga: «Moi aussi», répondait-il tout sourire.
MARÍA VALLEJO. PAMPLONA.
Traduit de l’Espagnol par Guy everard Mbarga – Camfoot.com