Une histoire incroyable que celle de Aboubakar Vincent dimanche lors du match de Ligue 1 qui opposait le FC Lorient à Nice. C’est le le coach, Christian Gourcuff s’apprêtait à remplacer Vincent Aboubakar dix minutes avant la fin du match. Cependant le Lion Indomptable s’est rapproché du banc de touche et a sollicité de son coach de le laisser jouer et qu’il savait qu’il allait marquer. Parole prémonitoire ? Il donnera la victoire à Lorient à la 92ème minute.
Interview
Vincent, il se murmure que vous aviez annoncé votre but gagnant…
(Il sourit) En fait, quand j’ai vu que Christian Gourcuff demandait à Bryan (Pelé) d’accélérer son échauffement, je suis allé le voir et je lui ai demandé s’il comptait me remplacer. Il m’a répondu oui, alors je lui ai dit : « s’il vous plaît, ne me sortez pas car je vais marquer à la fin du match… »
Et vous vous êtes donc directement dirigé vers lui après votre but…
Oui, car je lui dois ce délai supplémentaire pour marquer ! En plus, c’est quelqu’un qui compte beaucoup pour moi. Il m’a fait progresser et je tenais à le remercier pour tout ce qu’il m’a apporté.
Justement, son départ doit vous toucher…
Honnêtement, s’il devait partir (les joueurs lorientais attendent toujours l’officialisation de la décision avant d’abandonner l’emploi du conditionnel), cela aurait l’effet d’un choc. Avec lui, j’ai vite compris qu’il allait me faire avancer. Mais bon, ce sont les aléas de la vie. Il a ses raisons, c’est comme ça…
Revenons à samedi. Vous marquez, mais avant cela, vous n’étiez pas du tout en réussite…
C’est vrai. Bien que j’aie manqué certaines occasions, j’ai toujours su que j’allais marquer. Sur l’opportunité de la 72′, je glisse un peu et je ne cadre pas. Pourtant, c’était plus facile de marquer qu’au moment du but. Sur l’action de la 92′, j’ai donc surtout cherché à me concentrer, à faire le geste juste.
Reconnaissez-vous tout de même que vous traversez un passage un peu plus compliqué dans votre saison ?
Mais ça arrive à tout le monde d’être moins bien, surtout aux attaquants. Il y a des moments comme ça… Et j’ai donc essayé de me mettre au service du collectif, de faire des passes décisives (comme à Aliadière, face à Evian Thonon Gaillard, il y a dix jours). Même si pour un attaquant, le plus important est de marquer, sentir qu’on est utile au jeu collectif est également très gratifiant.
Vous n’avez jamais douté ?
Non, pas du tout (il rigole). Je suis trop jeune pour douter !
Avec quarante-et-un points, le maintien semble enfin dans la poche…
Mais il reste encore cinq matches… Nous ne devons pas nous arrêter au simple maintien. Nous devons désormais avoir de nouveaux objectifs. Il faut que nous nous lâchions vraiment pour n’avoir aucun regret et voir ensuite quelle place nous pouvons atteindre.
Personnellement, ça ressemble à une saison rêvée, non ?
Peut-être, car les gens ne m’attendaient pas. Les surprises, parfois, c’est aussi bien, non ? J’ai marqué quatorze buts, mais je ne me suis fixé aucun objectif précis… Ce que je sais, toutefois, c’est que je suis jeune et qu’il faut encore que je travaille car je peux faire mieux. Mais cette année, il y a eu de l’investissement, et ça paie.
Recueilli par Gaspard BREMOND. Ouest-France