Depuis septembre 2006, il y a une certaine » affaire Yannick Noah-Minsep « . En effet, l’ancienne star mondiale du tennis et star mondiale de la chanson condamne le fait que son nom se trouve dans les listes des personnes ayant bénéficié d’un traitement financier alors qu’il n’était pas à la Can Egypte 2006.
Il dit détenir des documents qui indiquent que sa présence autour des Lions a toujours été budgétisée sans qu’il ne soit au courant. Il confirme qu’il n’a jamais pris un moindre franc pour la circonstance. Ses services pour son pays ont toujours été gratuits. Dans une interview accordée à la Radio Tiemeni Siantou (Rts), une Fm qui émet dans la capitale camerounaise et diffusée vendredi 13 octobre, Yannick Noah se prononce sur cette affaire. Le Messager reprend ici quelques extraits de cette interview diffusée sur Rts.
Le 10 janvier 2005, vous êtes nommé préparateur psychologique des Lions indomptables seniors. Le 18 août 2006, la confiance vous est renouvelée comme conseiller de la même équipe. Qu’est-ce que cela vous fait ?
J’ai été très content que la confiance m’ait été renouvelée. Content par-ce que je suis associé à aider les Lions indomptables d’une manière ou d’une autre pour leurs résultats futurs. Bien entendu, c’est un honneur. Nous avons eu quatre victoires et un match nul. On termine deuxième de notre groupe et ne prenons pas part à la dernière coupe du monde. Il y avait vraiment une dynamique très positive. Pour la prochaine coupe du monde qui se jouera en Afrique du Sud je crois que les choses seront plus positives.
Juste après votre nomination le 10 janvier 2005, vous avez dit accompagner les Lions de manière tout à fait bénévole en disposant de votre temps et parfois même avec des incidences sur votre porte feuille. Pourquoi mettre la main à votre propre poche là où on doit vous payer ?
C’est très simple. Vous savez comme moi que depuis très longtemps, il y a des choses qui tournent autour de l’équipe nationale. Vous savez comme moi que depuis des années il y a autour de certains grands évènements, je pense à certaines Can, certaines coupes du monde, les joueurs sont en détresse parce que les primes qui étaient supposées leur être reversées n’étaient pas reversées. On n’était même pas parfois sûr que l’équipe allait participer à temps à ces évènements.
A partir du moment où je pouvais permettre que les joueurs soient dans de très bonnes conditions, ça ne peut être qu’une joie. Je ne suis pas venu au Cameroun pour récupérer l’argent ou quoi que se soit. J’ai été content car j’ai toujours voulu travailler dans de bonnes conditions car je viens de bon cœur. Je viens pour rendre un service. Quand tu viens rendre service, tu viens gratuitement. C’est comme cela que j’ai été éduqué. C’est ma philosophie. Tu ne peux pas venir rendre service en prenant de l’argent. C’est clair. Je voulais payer le billet d’avion. C’est normal. C’est dans ces conditions que j’ai commencé à travailler, et c’est comme ça qu’on a renouvelé mon contrat. Je croyais que les choses en étaient restées là.
Comment justifiez-vous donc que votre nom ait été porté sur des projets de budgets émanant du ministère des sports ?
Ecoutez, l’explication maintenant n’a qu’à venir de l’autre côté. J’ai été surpris d’entendre ces nouvelles. J’ai d’abord été surpris, ensuite déçu et après révolté. Vous me demandez ce que j’en pense. Ce que j’en pense c’est que je me suis proposé de servir gratuitement et certaines personnes en ont profité pour prendre de l’argent sur mon dos. Il faut appeler chat, chat. Ce qui m’a étonné sur ces prévisions, parce qu’apparemment on est en train de jouer sur le mot prévision, c’étaient des prévisions pour la Can, pour ce qui concerne ces papiers que j’en ai vus. J’en ai vus d’autres après qui m’ont mis hors de moi. Il y a des gens qui ont pris l’argent en mon nom. Je ne sais pas où cet argent se trouve. A partir du moment où ces prévisions ont été faites de manière claire, ça veut dire qu’il y a eu une dynamique, qu’il y a nécessairement un passé. On parle de la Can. Je n’étais pas prévu aller à la Can. J’étais en tournée. Je faisais des concerts. Le staff était au courant que je n’allais pas à la Can. Le ministère savait que je n’allais pas à la Can. Comment on fait une prévision où mon salaire est chiffré, mes primes de matches sont chiffrées, mon voyage est chiffré. Il y a quelque chose qui ne va pas. Dans un premier temps, j’ai été extrêmement surpris. Et maintenant je suis fâché. Parce que premièrement mon nom a été sali et deuxièmement il y a de l’argent qui a été pris à mon nom. Et cet argent appartient à l’équipe. Posez-vous la question à qui cet argent a profité. Je veux savoir où cet argent est. J’ai eu la possibilité de faire part de ma crainte et de mes craintes et exprimer mes doutes il y a quelques semaines. Je n’ai pas eu des nouvelles du pays. Aujourd’hui, il y a une enquête. Il y a des changements au ministère. Peut-être qu’à la suite de cette enquête, on saura combien d’argent, et par qui, a été pris en mon nom.
Si vous n’avez rien pris parce que vous n’étiez pas en Egypte, qu’en est-il des autres fois où vous avez été avec les Lions. Je pense à Côte d’Ivoire-Cameroun et Cameroun-Egypte l’année dernière ?
Apparemment, il y a de l’argent qui a été débloqué pour moi à ces moments-là. Des sommes que j’ignore. Bien sûr que si je suis payé quand je ne suis pas là, les sommes doivent être importantes quand je suis là. J’attends le déroulement de l’enquête. La seule chose que je sais c’est que à Abidjan j’ai payé mon billet d’avion. Et je suis rentré à Paris directement ensuite. Quand je suis venu à Yaoundé, j’ai payé mon billet d’avion. J’étais à l’hôtel parce que papa n’était pas à la maison. C’est moi qui ai payé ma note à l’hôtel Mont Fébé.
Transcrit par Sandeau Nlomtiti, Le Messager