Formé à Metz puis au Deportivo La Coruña, Yann Songo’o a grandi et le prouve chaque weekend sur les terrains de la Scottish Premiership qu’il a rejoint cet hivers en provenance des Blackburn Rovers. Dans un entretien accordé à la rédaction de Camfoot.com, l’ancien international Junior raconte sa saison, ses ambitions et son secret … le travail.
A Ross County vous vous êtes imposé comme un titulaire indiscutable. Quel est le secret de cette réussite ?
Le secret se trouve dans le travail. La volonté de toujours vouloir tout donner. Et comme on dit : le travail paie. Donc ça fait longtemps que je travaille à trouver mon niveau à l’axe central de la défense, gagner la confiance de mes coéquipiers et mes dirigeants, mais aussi à écraser toute concurrence. Parce que la concurrence, elle est là. Je me sens mieux physiquement, même si je pense que je n’ai pas encore atteint les limites que je voulais. Raison pour laquelle je suis venu en Écosse pour trouver la force de pouvoir me montrer, de démontrer que je peux jouer dans le haut niveau. Grâce à Dieu, je pense qu’avec les efforts que je suis en train de faire je suis sur la bonne voie.
Au moment où vous arriviez en Écosse, est-ce que vous pensiez pouvoir vivre une moitié de saison aussi enrichissante pour votre carrière ?
La vérité c’est que j’ai été classé cinq fois meilleur défenseur central dans l’équipe type du championnat d’Ecosse et trois fois hommes du match, pour moi c’est une grande expérience. Je pense que ça compte beaucoup pour ma carrière. Je suis très content de mes performances en Ecosse. Ça me donne de la confiance pour la saison prochaine, et pour montrer à mon pays que je peux aider pour la Coupe du monde. On verra. Mais pour l’instant j’ai encore des matches à jouer avec mon club, et on verra après si mon travail va payer.
Pour un défenseur central comme vous, marquer trois buts, c’est un peu rare quand même …
C’est vrai que pour un joueur de mon poste, c’est très difficile de pouvoir aider son équipe en marquant des buts. Mais il faut toujours faire de son mieux, et ne pas se contenter de défendre à son poste. Un défenseur c’est vrai, c’est fait pour défendre, mais aussi pour accompagner son équipe à la victoire. C’est toujours ce que je me dis quand j’entre dans un terrain de football. Et c’est ce qui me permet d’être en confiance et d’avoir la force. Marquer des buts n’est pas une tâche qui incombe seulement aux attaquants. Et moi j’espère qu’avec les journées qui viennent, je pourrais encore en inscrire un ou deux.
Vous êtes prêté par Blakburn Rovers en Angleterre. Est-ce qu’il vous arrive de songer à rester en Écosse ?
Je parle souvent avec le coach qui me dit qu’il a confiance en moi, qu’il compte sur moi pour la prochaine saison. Entre l’Angleterre et le football d’Ecosse, il a voulu – parce que je suis encore jeune – que je prenne de l’expérience ici jusqu’à la saison prochaine afin de pouvoir rebondir avec Blackburn. Il nous reste trois matches encore à jouer en championnat. L’avenir, j’y penserai l’année prochaine. Je n’aime pas trop y penser. Je préfère parler du présent. Et donc, pour le moment je souhaite faire une belle fin de saison. Après on verra si on a une chance de pouvoir aller en sélection pour la Coupe du monde. Et puis, on pourra se concentrer sur l’avenir avec Blackburn.
Vous parlez de Coupe du monde avec la sélection A. Après avoir disputer une Can en Afrique du Sud et le Mondial en Colombie avec les lions juniors, croyez-vous que vous avez les qualités pour être sélectionné ?
Tous les footballeurs rêvent toujours de jouer une Coupe du monde de haut niveau. Moi, mon rêve c’est de pouvoir défendre les couleurs du Cameroun avec la sélection A au Brésil.
Votre père est un ancien Lion, et pour le moment il fait partie du staff technique de la sélection A que vous évoqué, est-ce que ce n’est pas un poids pour vous ?
Bien sûr que sa présence au sein du staff technique de l’équipe nationale me rend les choses plus difficiles. Si un jour je suis convoqué, les gens diront que c’est parce que mon père travaille dans le staff, mais la seule façon de leur prouver que j’ai le niveau c’est sur le terrain, montrer que je mérite cette sélection à travers mes performances actuelles. Si j’ai la chance d’être sélectionné un jour, ce sera à moi de prouver que je ne suis pas arrivé à ce niveau par hasard. Ce sera sans doute difficile face à ceux qui sont déjà habitués de la sélection, mais chacun a ses qualités et c’est au coach de décider. Je sais ce que je vaux, je sais ce dont je suis capable.
Vous jouez tantôt à l’axe de la défense, tantôt à droite, mais à quel poste vous vous sentez le mieux ?
J’aime jouer à droite, mais mon poste de prédilection c’est à l’axe de la défense. Heureusement peut-être parce que je suis un joueur polyvalent. Je suis à l’aise dans ces deux postes.
Et que pense la presse écossaise de vos performances, quand on sait que vous faites régulièrement la une des journaux sportifs ?
Les médias sont très contents de moi. Ils sont toujours avec moi. C’est une presse qui m’accompagne depuis mon arrivée, elle est fière de moi. Je suis content que les journalistes écossais apprécient ce que je suis en train de faire.