Le sélectionneur des Lions indomptables, Volker Finke justifie le choix des hommes qui prendront part le 14 août prochain en France, au stage préparatoire du match Cameroun – Libye, comptant pour la dernière journée des éliminatoires de la coupe du monde 2014 dans le groupe I. Le retour dans la tanière d’Achille Webo, la sélection de Dongou Tsafack et l’absence des joueurs amateurs sont élucidés. Entretien…
Vous venez de publier la liste des joueurs pour le match de septembre prochain. Quel est votre état d’esprit dans le contexte marqué par la levée de la suspension du Cameroun ?
Nous étions effectivement bloqués. C’était impossible de jouer un match amical, puis qu’on n’existait pas. Quand tu n’es pas dans la famille de la FIFA, tu es isolé. Je suis heureux que tout soit rentré dans l’ordre. On prépare un stage en France, même si le calendrier FIFA est assez limité. On gagne du temps pour le travail notamment avec des questions des vols. Il y a des joueurs qui ont commencé avec les compétitions. Certains jouent le samedi et peuvent arriver dimanche. Nous avons beaucoup travaillé ces trois dernières semaines. Avec Ibrahim Tanko, nous avons vu des joueurs lors des matchs amicaux, regardés des vidéos. En défense et au milieu, c’était déjà bien mais en attaque, il fallait encore voir
Est-ce la raison qui explique ces changements dans le compartiment offensif ?
Quand une équipe ne joue pas bien, ce ne sont pas seulement les défenseurs ou les attaquants. C’est un ensemble qui ne marche pas. Il est vrai qu’aucun joueur n’a marqué lors des derniers matchs. Mais il y a le retour d’Eric Maxim Choupo-Moting, qui était blessé. Tout comme Samuel Eto’o, qui est un des meilleur attaquant du monde. Tous les deux peuvent beaucoup donner en septembre. Le choix a été difficile entre Webo et Idrissou parce que les deux marquent chaque saison en Europe. J’ai choisi d’appeler l’un des deux parce qu’ils ont de l’expérience. Il faut aussi avancer les jeunes. D’où la présence de Jean Marie Doungou Tsafack qui bouge bien et est dans son élément avec des passeurs. Je voulais clairement des attaquants expérimentés et d’autres qui se découvrent encore.
Le niveau des joueurs locaux n’est-il pas assez bon pour qu’aucun n’ait été appelé ?
J’ai suivi quelques matchs de Mtn Elite one dont le match Renaissance – Astres et Canon – Tonnerre. Actuellement, je n’ai pas vu de joueurs au même niveau que ceux qui évoluent en Europe. C’est certain que le football local est la base pour l’équipe nationale. Mais il y a des problèmes, on ne va pas se cacher. La dernière fois, on avait sélectionné Loïc Feudjou chez les gardiens de but, mais on a pris cette fois Ndy Assembe qui a changé de club. Il aura du temps de jeu là-bas. Alors pourquoi pas ? Je discute avec le staff, mais à la fin je suis responsable des choix. Je tiens à dire que les portes ne sont pas fermées pour ceux qui n’ont pas été sélectionnés. On va voir ce que chacun produit en club dans les prochains mois.
Pour vos deux premiers matchs, on a eu le sentiment que vous tâtonniez encore. Savez-vous maintenant où vous voulez amener les Lions indomptables ?
Les Lions, pour des joueurs comme Eto’o, Nkoulou, song sont au top niveau européen. Il s’agit d’avoir la même mentalité en sélection qu’en clubs. J’ai bien apprécié l’attitude des joueurs après la défaite contre le Togo. Ils ont préparé le match de Kinshasa avec beaucoup d’application, de motivation et de bonne communication. Il faut continuer comme ça. Il y a beaucoup de talent, de potentiel, mais il faut arriver à l’idée d’un collectif avec de bonnes individualités, trouver le bon équilibre. Ce n’est pas facile. Mais si on arrive avec cet état d’esprit, on peut aller au Brésil.
Avec trois points obtenus facilement, l’équipe ne risque-t-elle pas de se laisser aller contre la Libye en misant sur un nul ?
Ce serait dangereux, car s’est impossible de jouer un match nul. L’équipe peut se mettre dans cet état d’esprit et deux minutes avant la fin, il y a un but, une faute ou une décision qui change tout. C’est pour cela qu’il faut aller avec l’envie de gagner. C’est vrai que dans certaines situations, un match nul à la fin n’est pas mal. Mais on veut gagner en septembre.
Propos recueillis par Josiane R. Matia