Ancien entraineur de Caïman Fc de Douala qui a vaincu Cotonsport en 2008, ce technicien a contribué à assister, à distance, dimanche dernier, les « Bana Ngando » qui ont renversé l’ogre Cotonsport dimanche dernier(1-0). A Douala, il fait partie des entraineurs admirés par sa lucidité et sa clairvoyance dans la lecture des systèmes de jeu et de dispositifs tactiques. Avec une maitrise technique fort remarquable, Vassilius Esseme dissèque le jeu de Cotonsport, ses forces, ses faiblesses qui font que Coton n’est pas invincible. Comment vaincre Cotonsport : mode d’emploi.
Etes-vous surpris par la défaite de Cotonsport contre le petit poucet Caïman dimanche dernier ?
Non. Je ne suis pas du tout surpris. Rappelez-vous qu’en 2008, lorsque j’entrainais Caïman, on était déjà venu à bout de Cotonsport. Il faut maitriser le système tactique de Coton pour l’empêcher de jouer efficacement. Cotonsport c’est la plus équipe camerounaise de l’heure.
Dans ce cas, pourquoi Cotonsport n’a-t-il pas pu venir à bout de Caïman ?
La raison est toute simple. Au regard du système mis en place par Caïman, il fallait que Cotonsport procède par un renversement offensif.
Et qu’est-ce qu’un renversement offensif dans le football?
C’est une animation offensive préparée. On attaque à droite, mais on prépare l’action à gauche. Vous cherchez le déséquilibre dans le replacement de la défense adverse. Lorsque le ballon partira du côté gauche vers le milieu, c’est pour un ballon en profondeur. Au moment la défense de l’équipe adverse est entrain de se déplacer, elle est prise de court.
Dans ce contexte, comment les attaquants font-ils pour ne pas être hors jeu ?
Il ne peut pas avoir hors jeu parce que le joueur à qui est destiné le ballon de renversement part de la deuxième ligne. Il reste soit sur la même ligne que le ballon qu’on renverse, soit il est un peu plus en recul et il se croise dans l’espace libéré par le mouvement défensif de l’équipe adverse.
Pourquoi Coton était-il en difficulté face à Caïman ?
C’est pour deux raisons. D’habitude, Coton joue en 4-4-2. Avec quatre défenseurs de bases qui dépassent rarement la ligne médiane. Avec deux milieux axiaux dont Ndame Ndame, milieu récupérateur chargé de l’animation du jeu dans la sortie et la relance des balles. Avec quatre attaquants, soit deux attaquants de couloirs qui peuvent faire des replis défensifs vers le milieu du terrain et deux attaquants qui fixent la défense adverse. Or la plupart des temps, coton étouffe l’équipe grâce à l’attaque rapide ou en contre-attaque. Malheureusement pour eux, Caïman a opté dimanche dernier pour un dispositif de 4-3-3 et récupère le ballon en repli défensif et évolue en organisation de zone. Ça permet un cadrage de l’adversaire par rapport au ballon. Ça devient très difficile et favorise à l’entrée des 18 mètres l’occasion de créer d’occasion de but. Le match est l’opposition attaque-défense.
Le fait pour Caïman d’avoir joué très bas sur sa ligne défensive ne pouvait-il pas être un danger ?
C’est un dispositif qui est fait pour jouer à 30 mètre de la ligne du but. Or, dans la gestion du résultat, Caïman a reculé. Toute fois, Caïman avait les moyens de sa politique pour jouait très bas. Dans tous les cas, Caïman en jouant très bas a cassé le moral et le moral des enfants venus de Garoua.
Propos recueillis par Eric Roland Kongou, à Douala