NGAOUNDERE, 24 Fév – Fils d’un amoureux du ballon rond, c’est tout naturellement que le capitaine du Ngaoundéré University Football Club (NUFC), s’est intéressé à la chose footballistique dès son plus jeune âge. Il faut dire que la maison familiale du natif de Ngaoundéré ne se trouvait jamais loin d’un grand terrain de football, que ce soit dans le quartier « Joli-Soir » ou « Madagascar ». Très tôt, le jeune Patrick Zock Abanda s’enrôle dans les compétitions réservées aux moins de 14 ans organisées par une société brassicole locale. En 1994, le minime qu’il était, se voit décerner le titre de meilleur joueur de la « coupe top ».
Cependant, dans le but de joindre l’utile à l’agréable, celui que ses nombreux fans appellent déjà « force tranquille » sera éloigné des stades; impératifs scolaires obligent. En 1998, Zock Abanda signe son retour grâce à une licence avec le club Jeunesse Star de Ngaoundéré. En 2002, grâce à son expérience dans le championnat D2 poule de l’Adamaoua, il est fait capitaine du NUFC. Malheureux huitième finaliste de la coupe du Cameroun en 2001, son club jouera cette saison en première division camerounaise. Entretien…
Camfoot.com: Les Lions ont été éliminés de la plus prestigieuse des compétitions organisées par la confédération africaine de football. Ce qui, d’ailleurs, fait couler beaucoup d’ancre et de salive. D’ici, quelle lecture faites vous de la rencontre perdue face au Nigeria ?
Patrick ZOCK ABANDA (PAZ): Les lions ont été malheureux en quart de finale. En tant que jeune footballeur camerounais, je suis déçu. Ça faisait belle lurette que cela ne nous était pas arrivé. Je dirais que nous, du moins l’équipe du Cameroun, avons péché par un excès d’assurance. Il faut le dire, le milieu du terrain a beaucoup flotté durant cette rencontre. C’est par une erreur de marquage qu’on a encaissé le second but. Pour le premier but, Lucien Mettomo a commis une légère faute qu’il aurait pu éviter. Il avait un avantage de taille sur le nigérian qui avait presque perdu le ballon. On voit qu’il était le premier sur le ballon mais, je ne sais pas pourquoi, il a pris appui sur son adversaire. De surcroît, Schäffer a opté pour l’offensive mais tardivement.
Camfoot.com: Un coup d’oeil sur les trois premières rencontres ?
PAZ: Avec l’Algérie, je dirais que c’était de la « peinture », le beau football mais la victoire n’a pas suivi. Il faut être réaliste. Vous comprendrez en revoyant la rencontre que, nous nous sommes butté sur une équipe algérienne venue jouer le nul. La preuve, c’est le « cardenacio » qu’ils ont développé. En plus, les joueurs algériens jubilaient au coup de sifflet final. Au second match face au Zimbabwe, nous étions placés dos au mur! Il fallait gagner. C’est certainement ce qui justifie la propension offensive du coach des lions. Si les lions ont marqué 5 buts, ils en ont pris 3 et là-dessus, tous les coachs comprendraient qu’il y a eut anguille sous roche. C’est d’ailleurs ce que semblait dire Eugène Ekéké dans son interview que j’ai lue sur votre site. La défense des lions est déjà un classique que toutes les équipes ont étudié. Ça devient facile de les prendre. Le match contre l’Égypte a été le pire de la série – c’est un avis personnel- (rire). L’essentiel, vous comprenez, c’était le second tour.
Camfoot.com: S’il fallait tirer une leçon de cette élimination…
PAZ: Je dirais simplement que, même les grands connaissent un passage à vide. Même les grands tombent: c’est la loi du sport. Les Lions sont tombés, il ne faut pas leur en vouloir.
Camfoot.com: Parlons à présent de la D1 camerounaise dans laquelle vous êtes engagé avec votre club (Ngaoundéré University Football Club). Pensez-vous avoir une chance de vous en sortir ?
PAZ: (Rire…) Grâce aux nombreux matchs amicaux livrés jusqu’à ce jour, je pense que nos coachs ont renforcé le moral et la bonne entente entre les joueurs. Je dirais qu’ils ont assainit le milieu et les esprits, ce qui augure bien de chose pour nous. Ce nouveau championnat à deux poules sera un bon challenge. Nous avons dans notre poule des gros calibres comme Cotonsport le champion en titre, Mont Cameroun, Tonnerre de Yaoundé etc… Mais on va s’en sortir. Pour tout dire, nous sommes très motivés à relever ce challenge.
Camfoot.com: Parlez nous un peu de votre préparation…
PAZ: Elle est avant tout physique et tactique. Elle prend 2 heures dans la journée. Pour ce qui est des matchs amicaux, nous avons filé un carton à nos anciens adversaires de la D2 poule de l’Adamaoua et samedi le 7 février, nous nous sommes mesurés au champion du Cameroun; Cotonsport de Garoua avec qui nous avons fait jeu égal (un but partout).
Camfoot.com: Et vos études dans tous ça ? Comment les conciliez-vous avec le football ?
PAZ: Je suis étudiant en troisième année des ingénieurs en maintenance industrielle et production à l’ENSAI (École Nationale des Sciences Agro-Industrielles) de Ngaoundéré. C’est vrai que ce n’est pas facile de concilier les deux. Toujours est-il que la vie est une série de choix et pour cela, il faut faire des sacrifices. Dans mon cas, j’ai raté des évaluations pour lesquelles l’administration de l’Université n’a pas apporté de solution. Mais que voulez vous… J’aime le foot mais aussi la formation que je fais à l’ENSAI. C’est pourquoi je mets les bouchées doubles pour m’en sortir des deux côtés.
Camfoot.com: Pour finir, quelles sont vos ambitions personnelles et celles de votre équipe pour cette saison sportive ?
PAZ: Comme tout footballeur, je rêve de faire carrière dans ce sport. Mais pour pallier les inattendus du football, je compte terminer cette année avec mon diplôme d’ingénieur. Pour mon club, l’essentiel se résume dans le maintien en D1.
Camfoot.com: Un dernier mot ?
PAZ: Merci à vous et à Camfoot de permettre au football camerounais local de s’ouvrir et de s’exprimer internationalement.
Propos recueillis par Bakary BILAMO avec la collaboration de Dieudonné GAIBAI
à Ngaoundéré.