Plus quelques journées en MTN Elite One et MTN Elite Two. Ces dernières étapes dans nos compétitions d’élite a souvent donné lieu, par le passé, à des dérapages du fait des arbitres coupables de tripatouillages. Cela nous a donné l’occasion de rencontrer le Président de la Commission Centrale des Arbitres de la Fédération Camerounaise de Football, M. Tombi à Roko Sidiki qui n’a pas biaisé sur les mots pour dépeindre un corps arbitral encore envahi par la mauvaise herbe, que lui et ses membres combattent au quotidien. Au cours de notre entretien, nous avons abordé tous les aspects de l’arbitrage camerounais.
Le Championnat d’élite tire vers sa fin, et tout le monde sait que les arbitres ont un rôle important à jouer au cours de ces dernières journées. Quelles dispositions avez-vous prises à la CCA pour un arbitrage correct ?
Il faut avouer que ces dernières années, l’arbitrage camerounais s’est largement amélioré, mais depuis quelques mois, notamment depuis le début de cette saison 2008-2009, nous connaissons quelques problèmes. Pour certains arbitres dont l’attitude a été largement décriée, nous avons pris un certain nombre de mesures. Les premières sont de mettre systématiquement de côté les arbitres reconnus coupables d’une certaine pratique qui ne rentre pas dans l’éthique sportive. La mesure en date est qu’une vingtaine d’arbitres ont été suspendus (9 en Elite One et 12 en Elite Two). Pour nous, c’est l’un des meilleurs moyens de pression que nous avons pour essayer de recadrer un peu le comportement des arbitres, pour essayer de remettre en question l’attitude des hommes que nous envoyons sur le terrain.
De quels moyens disposez-vous pour constater ces écarts de comportement, dans la mesure où les Inspecteurs qui les notent sur le terrain ne sont pas sous votre autorité ?
La Fécafoot a pris un certain nombre de mesures, à l’exemple du nombre d’officiels dans une rencontre, qui a largement augmenté. Depuis le début de cette saison, dans un match, nous avons un Commissaire qui reste le patron administratif de la rencontre, un inspecteur qui quelquefois n’est pas connu et qui est là pour noter les arbitres, un Coordonnateur et le quatuor arbitral. Cela fait 7 personnes pour officier une rencontre. Vous voyez que cela nous donne les moyens d’être informés de ce qui se passe sur le stade, tant sur le plan arbitral que sur celui du comportement des joueurs et du public. Les rapports de tous ces officiels nous permettent d’apprécier le comportement des arbitres, et nous réagissons en fonction de ce qui nous est rapporté.
Pourquoi avoir enlevé les prérogatives de noter les arbitres au Commissaire du match pour les transférer à l’Inspecteur, ce qui fait dire que le premier n’est plus le grand patron de la rencontre ?
La première raison fondamentale, est que l’on a constaté, les années antérieures, qu’il y avait beaucoup de Commissaires de matches qui sont parfois des hommes politiques, sportivement parlant, et qui, en général, ne maîtrisent pas les 17 lois du jeu. C’est pour cela qu’on a mis en place un corps d’inspecteurs qui sont d’anciens arbitres internationaux dont le savoir faire est établi. Avec eux, on est sûr que la note qui est attribuée à un arbitre est objective. On avait des Commissaires, ne maîtrisant pas les lois, qui donnaient une note de 20/20 à un arbitre. Vous comprenez tout de suite notre gène à ce moment-là. Ces cas se sont largement multipliés, et ont amené la Fédération à changer de fusil d’épaule. Les Inspecteurs qui maîtrisent les 17 lois peuvent mieux apprécier le comportement d’un central ou d’un assistant sur la ligne, et savoir comment le noter.
Certains de ces anciens arbitres jadis décriés sur le terrain, sont ceux-là en qui vous faites confiance aujourd’hui, en plus du fait que lors de certains tests de mise à niveau, ils ne sont pas toujours parmi les meilleurs. Cela ne fait-il pas problème ?
Pour les tests de Commissariat de match, je sais qu’on ne se focalisent pas uniquement sur les lois du jeu, alors que superviser et noter un arbitre, est un domaine précis, qui ne concerne que les lois du jeu et leur application. Et sur ce plan, nous pensons à la fédération, que les anciens arbitres sont mieux placés pour juger les autres arbitres, car pendant toute leur carrière, ils n’ont officié que sur la base des lois du jeu. Dans un test de commissariat de match, il y a d’autres rubriques qui entrent en jeu, et un journaliste ou un enseignant peut mieux les développer et avoir de meilleures notes. Il faudrait aussi prendre en compte le niveau d’instruction de ces arbitres qui n’ont pas tous été très loin à l’école. C’est tout cela qui entre dans les comptes au classement final des tests. Concernant la confiance placée en ces anciens arbitres dont vous critiquiez la moralité de certains lorsqu’ils officiaient, je peux vous garantir que nous connaissons l’identité de chaque ancien arbitre. Et lorsque vous parcourez la liste des inspecteurs retenus, vous constatez qu’il n’y figure pas du tout, sinon très peu d’anciens arbitres internationaux sortis par la petite porte, c’est-à-dire à la suite d’un scandale de tripatouillage de match.
«Nous mettons systématiquement de côté les arbitres reconnus coupables d’une certaine pratique qui ne rentre pas dans l’éthique sportive. »
Une vingtaine d’arbitres suspendus dans les deux divisions d’élite, cela ne va-t-il pas faire beaucoup de travail pour le petit nombre qui reste dans la liste ?
Pour jouer une journée de MTN Elite One, nous avons besoin de sept arbitres. Neuf sont suspendus dont 5 assistants et quatre centraux. Sur la liste, il nous en reste encore un bon nombre, et on peut terminer la saison avec eux. Je souhaiterais que le nombre de suspendus aille en augmentation tant que les arbitres vont continuer à fausser les matches à travers le pays. Une dizaine d’arbitres, ou même une huitaine suffirait pour boucler le championnat.
Malgré ces mesures fortes et même les conseils qu’ils reçoivent des aînés, comment le président de la CCA peut-il expliquer que des arbitres continuent de jouer le mauvais jeu ?
C’est un peu comme cela que va le pays. On met les commissions anti-corruption presque partout, dans toutes les structures publiques, mais vous voyez bien que cela n’entame pas la façon de faire de certains Camerounais qui ont choisi cette façon de vivre comme mode de fonctionnement, ce qui est regrettable. La Fecafoot ne saurait être un îlot où on ne pourrait pas trouver des brebis galeuses. Aujourd’hui, heureusement, on a suspendu 9 arbitres de Elite One sur une cinquantaine. Ce qui veut dire que la majorité essaie de suivre les conseils qu’on leur donne, à savoir faire le maximum pour être sérieux. Si c’était la majorité qui adoptait ce comportement déviant, j’allais vous dire que le message ne passe pas. Mais comme c’est une minorité qui a choisi cette voie, je puis vous dire, pour l’instant, que je me satisfait de ce que le discours va finir par gagner la totalité des arbitres des deux divisions.
Ces déviations ne sont-elles pas le fait que la CCA n’influence pas suffisamment le jury lors des tests de promotion des arbitres ?
Nous maîtrisons absolument le jury lors des tests, parce que c’est une partie des pouvoirs du Comité d’urgence de la Fécafoot qui nous est léguée. Et nous, en tant que organe technique, faisons ce travail dont nous soumettons les résultats au Président dudit Comité qui le valide ou non. Mais en général, il valide toujours à 100% ce que nous faisons. C’est pour vous dire que nous avons la parfaite maîtrise du mouvement des arbitres tant au niveau international que fédéral. Le problème, c’est qu’il y a des arbitres qui font le malin lors des tests. Ils se comportent passablement bien, mais sur le terrain, ils manoeuvrent de manière à se servir. C’est un jeu qui va finir par s’arrêter, parce que les suspensions d’aujourd’hui vont amener les autres à s’assagir. Nous allons engager un vaste mouvement en élaguant les mauvaises branches, pour nos retrouver avec les meilleurs possibles.
Il est dit quelque part qu’un arbitre doit avoir un job pour être pris en compte par la Fédération. Mais on connaît un bon nombre qui ne travaillent pas. Pourquoi sont-ils dans votre liste, et cela ne risque t-il pas de fausser la donne ?
J’ai toujours pensé que la corruption était un état d’esprit. Il y en a qui travaillent et qui sont beaucoup plus enclin à se faire corrompre que ceux qui ne travaillent pas. Quand vous regardez dans notre environnement, il y a des cadres dans des entreprises privées, qui gagnent plus d’un million, mais qui se font acheter pour un service. J’ai des arbitres qui ne travaillent pas au quotidien, et qui sont parmi les plus corrects. Concernant le travail, vous avez des arbitres qui vous apportent des documents disant qu’ils sont des hommes d’affaires avec patente, vous n’allez pas contester cela. Quelqu’un qui est commerçant, vous n’allez pas dire qu’il ne travaille pas, ou s’il vous apporte un document attestant qu’il travaille dans une entreprise X ou Y s.a.r.l, vous n’allez pas contester. C’est donc autant de choses qui font que, pour moi, ce n’est pas le meilleur moyen pour sélectionner les arbitres les plus sérieux. Je crois qu’il faut essayer de les suivre dans leur prestation et leur quotidien. A partir de là, les enquêtes de moralité et de proximité qu’on mène peuvent nous conduire à détecter lesquels sont les plus sérieux ou non. Ce n’est pas le statut par rapport à un travail ou pas qui compte.
La CCA a-t-elle un regard sur la formation à la base des arbitres pour éviter des déperditions au fil des années ?
A partir des écoles de formation, je dirai non. Nous avons mis un système en place depuis que je suis président de la CCA pour détecter les meilleurs arbitres à partir du niveau régional. Lorsqu’on veut faire des tests de promotion, la CCA déploie sur le terrain, dans l’ensemble des dix régions du Cameroun, des superviseurs qui vont assister à la séance de présélection des arbitres retenus pour compétir à Yaoundé à l’examen d’accession en Elite One ou en Elite Two. C’est à ce niveau que la CCA commence le suivi. Concernant les centres de formation, nous estimons que les choses sont faites de manière irrégulière, car non seulement il n’y en a pas partout, sauf dans certaines villes comme Douala, Yaoundé, Bafoussam, Garoua, Nkongsamba, en plus, ce n’est pas organisé partout de manière uniforme pouvant nous permettre d’organiser des inspections. Aussi, avons-nous décidé de prendre le relais seulement à partir des tests régionaux.
Une vingtaine d’arbitres suspendus ; cela se fait-il aussi facilement, au pif, directement après les rapports des inspecteurs ?
Pour suspendre un arbitre, il y a toute une procédure que nous ne pouvons pas violer. Il faut lui adresser une demande d’explication, parce qu’il est dit dans leur statut qu’on doit les entendre avant toute décision. A la suite de sa réponse, si ses explications ne sont pas convaincantes, il est systématiquement suspendu. Mais pendant que cette procédure court, la mesure conservatoire que nous avons, est que nous le mettons de côté. Pendant cette période, s’il est international, la FIFA ou la CAF peut le désigner pour un match à l’extérieur sans problème, en attendant la fin de la procédure de suspension.
Nous avons connu des cas où un arbitre suspendu au Cameroun est allé officier dans un pays voisin, le temps de purger sa suspension. Il est revenu réintégrer automatiquement la famille sans problème. Trouvez-vous cela normal ?
Aucun cas similaire ne s’est présenté depuis que je suis président de la CCA. Mais logiquement, quand un arbitre est suspendu au Cameroun, il doit l’être aussi au Gabon et dans tous les autres pays, sauf si les autorités sportives au Cameroun ne sont pas au courant. Mais si les fédérations voisines veulent travailler comme le demande la réglementation internationale, cet arbitre, pour officier là-bas, doit présenter un document de la FECAFOOT fournissant toutes les garanties possibles. Vous savez aussi que quelqu’un peut partir d’ici avec un faux document. Si la fédération sœur ne prend pas la peine de vérifier auprès de la FECAFOOT, elle va être trompée. C’est vrai qu’on a vu des arbitres venir ici avec de faux documents attestant qu’ils ont officié au Gabon en première division, alors que ce n’était pas vrai. Mais on les a intégrés avec le soutien de certains membres de la fédération, ce qui est dommage, et je dis que c’est des pratiques qui doivent s’arrêter parce qu’on ne peut pas continuer à gérer le football comme ça.
« Un arbitre camerounais suspendu au niveau international pour moralité douteuse, c’est une grosse déception pour la CCA »
Lorsqu’un arbitre camerounais est suspendu au niveau international, quel sentiment a le président de la CCA ?
Un arbitre camerounais suspendu au niveau international pour moralité douteuse, c’est une grosse déception, parce que nous à la CCA, faisons l’effort de proposer des arbitres qui nous donnent un certain nombre de garanties au niveau de la moralité. C’est une véritable déception pour nous, car cela veut dire que nous n’avons pas réussi à sélectionner celui qu’il fallait, du moins pour ce cas là. Généralement, on ne les remet pas dans la liste qui est annuelle et qu’on renouvelle chaque fois au mois d’Octobre.
Quelles relations entretenez-vous avec des arbitres camerounais qui officient avec bonheur dans les championnats européens ?
Nous avons de très bonnes relations avec l’arbitre Ndzana qui officie en Angleterre. Il y en a un autre en Allemagne dans une division inférieure, et un troisième en France, qui nous a d’ailleurs apporté des documents sur l’arbitrage il y a quelques mois. Pour Ndzana qui a été arbitre de première division au Cameroun, c’est une fierté pour nous, car cela veut dire que les arbitres que nous formons ici et que nous sélectionnons, sont de bonne valeur et qu’ils peuvent se défendre dans un pays où le football professionnel est de qualité.
Que fait la CCA pour aider à la revalorisation des primes d’arbitrage qui ne sont pas à une hauteur satisfaisante, mais qui ont tout de même connu une légère hausse il y a quelques années ?
Ce n’est peut être pas suffisant, mais n’oubliez pas que nous sommes dans un championnat amateur pour l’instant. La fédération a fait de gros efforts ces temps derniers, des efforts qu’il faut apprécier parce que la grille d’avant existait depuis des décennies. Je crois qu’au fur et à mesure que les moyens vont augmenter à la fédération, la CCA posera le problème, mais n’oubliez pas une chose, ce n’est pas à la CCA, organe technique de la Fédération, de faire des revendications pour les arbitres qui ont une association. C’est à cette association de faire des revendications pour ses membres, c’est aux arbitres eux-mêmes, par le biais de leur association, de poser leurs problèmes directement à la fédération.
Quelles relations la CCA entretient-elle avec cette association des arbitres ?
De très très bonnes relations. Vous savez, la CCA compte sept membres, et seul M. Tombi n’est pas ancien arbitre dans ce groupe. Tous les autres sont anciens arbitres et membres de cette association dans laquelle la plupart occupent d’ailleurs des postes importants dans le Bureau Exécutif.
La CCA subit-elle des pressions de certaines personnalités ou de certains membres de la fédération pour la désignation des arbitres pour certains matches ?
C’étaient des pratiques qui existaient et qui ont fait leur temps. Aujourd’hui, c’est différent. J’ai pris l’habitude d’être froid. Partout où j’exerce, j’essaie de faire des analyses froides de toutes les situations. Je n’ai pas besoin de subir des pressions, parce qu’elles me radicalisent toujours dans mes positions. Ceux qui pensent qu’ils peuvent venir me faire des pressions pour la désignation de tel ou tel arbitre pour tel ou tel match, que je réintègre un arbitre suspendu, que je ferme les yeux sur les fautes grossières de tel arbitre, ne me connaissent pas bien, car je reste toujours froid et vais dans le sens du respect de l’éthique sportive.
A quelques journées de la fin du championnat, un message à l’endroit des présidents de clubs qui sont toujours enclin à offrir des enveloppes aux arbitres ?
C’est plutôt à l’endroit des arbitres que va mon message. Parce que nous n’avons pas d’emprise sur les présidents de clubs, et ce n’est pas à nous à les suspendre dans ces cas-là. Par contre, nous avons le pouvoir de sanctionner les arbitres, et ce que je peux leur dire, c’est de tourner le dos à ces propositions et de jouer les matches au mieux pour que ce soit les meilleurs sur le terrain qui gagnent. Peu importe ce qui va se passer après s’ils ont bien fait leur travail. Si les clubs se plaignent que l’arbitre a été mauvais, tant que les techniciens qui sont au stade pour les juger les notent bien, le reste importe peu. Si eux-mêmes sont conscients d’avoir bien joué, ils auront la satisfaction du travail bien accompli, et nous, à la CCA, nous aurons la satisfaction d’avoir désigné les meilleurs arbitres pour des résultats qui traduisent la prestation des meilleurs sur le terrain. S’il y en a qui pensent que ce sont les propositions des présidents de clubs qui sont importantes, qu’ils soient sûrs d’une seule chose, leur nom va disparaître de la liste des arbitres camerounais.
Qu’est-ce qui fait la crédibilité de Tombi à Roko dans cette commission depuis des années ?
Mon histoire personnelle est que j’ai été footballeur, mais j’ai arrêté de jouer très jeune, pour cause de blessure difficile. Je n’ai pas pu me remettre de cette blessure et j’ai donc arrêté la haute compétition. Etant régulier au stade pour voir les matches, j’ai assisté un jour à un scandale. C’était la finale des barrages de la région du Littoral, entre deux équipes de Douala. L’arbitre est venu de Nkongsamba et apparemment, a été instrumentalisé par les dirigeants même de la Ligue régionale. Je n’ai jamais vu ce genre de match où l’arbitre a choisi le vainqueur dans les vestiaires. Mais l’adversaire condamné a tellement dominé le club choisi qu’il a mené à la marque par 4-0. Pour remplir son contrat, l’arbitre a tout fait pour accorder un penalty fabriqué à son équipe qui a fini par marquer pour un score final de 4-1. Cette histoire m’a énormément révolté. Et c’est ce jour-là que j’ai décidé d’entrer dans cette organisation nommée Fecafoot, pour montrer qu’on pouvait faire mieux. A partir de là, je me suis dit qu’il fallait être sérieux et correct. Je reste donc froid et essaie de poser les meilleurs actes possibles. Je n’accepte pas qu’on vienne me manipuler pour de l’argent ou toute autre chose. C’est en cela que je puise ma force. Je m’en fous de savoir ce que je vais gagner pour tout acte que je pose à la fédération. Je fonctionne comme cela et tous les jours, je prie Dieu pour qu’il me maintienne dans cet état d’esprit, car ce sera tout à l’honneur du football camerounais.
Peut-on avoir la garantie qu’avec Tombi à Roko à la tête de la CCA, le Cameroun aura de très bons arbitres dans les années à venir ?
Ce qui est sûr, la garantie, je peux la donner au niveau de la sélection et de la présélection pour que ce soit les meilleurs qui arrivent aux tests de promotion. Maintenant, concernant la garantie d’avoir de meilleurs arbitres, ce sont eux-mêmes qui doivent la donner, car très bons aujourd’hui, vous ne les reconnaissez pas au prochain match, perturbés par les propositions qui leur sont faites. C’est eux qui vont sur le terrain, c’est à eux de prendre les meilleurs décisions chaque fois dans les matches.
Quels sont les arbitres qui vous ont le plus marqué au Cameroun depuis quelques années ?
Il est difficile pour moi de citer ceux qui officient encore, au risque de faire des jaloux et de créer des frustrations. Par contre, je peux librement citer un nom de quelqu’un qui a pris sa retraite, Endeng Zogo, qui m’a marqué. Je pense que c’est un modèle que les jeunes arbitres qui viennent aujourd’hui doivent suivre. Je peux citer Bogani Doda, décédé, paix à son âme, qui m’a aussi marqué. Il y a bien sûr Petcha Laurent qu’on appelait vulgairement « money hard » qui nous a quitté l’année dernière, paix à son âme aussi. Je n’oublie pas Souleymanou Konaté et Noungui Pierre qui ont été de grands arbitres. Si les jeunes peuvent copier leur exemple et chercher à se mettre à leur hauteur, en faisant l’effort de se mettre à l’abri des propositions des clubs, ils seront de bons arbitres, et ce sera tout à leur honneur.
Propos recueillis par Atangana Fouda (correspondance particulière)