En un an, Thimothée Atouba est devenu l’une des stars de ce FC Bâle au calibre européen. Meilleur joueur de son équipe mardi à La Corogne, le Camerounais retrouvera la Maladière aujourd’hui. Il n’a pas oublié ses dix-huit mois neuchâtelois… Il a pour lui la décontraction propre aux gens de son pays, le Cameroun. Et cette forme d’insouciance qui, parfois, suffit à déstabiliser l’adversaire, qu’il s’appelle Liverpool ou Deportivo La Corogne.
Thimothée Atouba (21 ans depuis le 17 février dernier) incarne à merveille cette génération montante qui, sous le maillot bâlois, ne doute d’absolument rien et fait trembler les grands du continent.
Quatre jours après sa grande – mais vaine… – performance de Galice, le Camerounais retrouve la Maladière, stade sur lequel il a véritablement lancé sa carrière après son transfert de l’Union Douala, via le tandem Geiger-Geiger.
Thimothée, en moins de cent heures, vous passez du Riazor à la Maladière. Cela doit vous faire drôle, non?
Et pourquoi? Le match de La Corogne est derrière nous. Dès le lendemain, nous ne pensions qu’à ce match de Neuchâtel. La priorité, c’est celui-là! Et ne comptez pas sur nous pour prendre qui que ce soit de haut. Le respect pour l’adversaire est le même, de Wil à Manchester. Et Xamax est logé à la même enseigne.
Xamax, justement. Ce rendez-vous est-il spécial pour vous?
Evidemment. Je n’oublie pas tous les bons moments passés à Neuchâtel. A chaque fois que je le peux, je viens assister aux matches à la Maladière. Je garde des contacts avec plusieurs personnes, mon ami Augustine Simo en tout premier lieu. Nous mangerons d’ailleurs ensemble après la rencontre. Mais aussi le président Facchinetti, les physios, le chef mat. Je me suis beaucoup plu à Neuchâtel. Et je n’exclus pas d’y rejouer un jour.
Pardon?
Je le dis comme je le pense. Il ne faut jamais exclure un club dans une carrière. Bien sûr, maintenant, je joue à Bâle, je suis bien payé, et Xamax a des problèmes de liquidités. Mais je vous assure que je compte bien revenir une fois jouer sous le maillot rouge et noir.
Pourtant, vous êtes en pleine ascension. Ne rêvez-vous pas d’un club plus prestigieux, dans un autre pays que la Suisse?
Je n’ai pas dit que je refuserais toutes les offres. Simplement, je suis attaché à Neuchâtel, et ce n’est pas parce que je joue aujourd’hui en Ligue des champions que je dois renier le parcours qui a été le mien jusqu’ici.
Et dire qu’au début, votre père vous interdisait de jouer au football…
(Il rit.) C’est vrai! Il avait choisi de me faire faire des études, mais ce n’était pas mon truc. Heureusement, il s’en est rendu compte juste à temps. Et aujourd’hui, il est fier de savoir que je réussis à gagner ma vie en faisant… ce que je sais faire de mieux!
Et jusqu’où vos capacités peuvent-elles vous mener?
Calmons les choses! Je dois pour l’instant continuer à travailler. Ce faisant, je pourrai peut-être encore m’illustrer sur les terrains d’Europe, et ainsi attirer l’attention du sélectionneur camerounais. Je suis très patriote, et les Lions indomptables me tiennent à coeur. J’ai été convoqué lors de tous les derniers stages, j’aimerais maintenant franchir un palier supplémentaire et m’imposer en équipe nationale.
RENAUD TSCHOUMY