Après les vagues qui ont déstabilisé la sérénité du Canon sportif de Yaoundé, trainant la PCA devant le tribunal d’Ekounou, sujette à la transformation du club en société anonyme à objet sportif (SAOS) par Ateba Yene, la PCA a accepté de tirer au clair cette question qui continue d’alimenter les chaumières au micro de camfoot.com. La préparation d’avant saison des canonniers et plusieurs autres points, l’entraîneur, le conseil des sages et plusieurs autres points ont ponctué nos échanges.
Camfoot.com : A moins quelques jours de la reprise du championnat, que pouvez-vous dire sur la préparation du Canon sportif de Yaoundé ?
Céline Eko : Déjà, je tiens à vous remercier de l’attention que vous portez au Canon de Yaoundé. Parlant de la saison 2012 – 2013, nous la préparons dans la sérénité.
Camfoot.com : Parlez nous de votre recrutement : Renouvellement total et réajustement ?
Céline Eko : Au Canon les tâches sont bien réparties. Une équipe d’experts s’est chargée de recruter les nouveaux joueurs et de juger les anciens aptes à continuer l’aventure avec nous vers la transformation du club. Je puis vous assurer que nous aurons une équipe compétitive et conquérante.
Camfoot.com : la saison dernière, on a observé des mouvements de protestation de vos joueurs dus aux salaires impayés, comment comptez-vous pallier ce genre de dérive en 2013 ?
Céline Eko : Avant d’y arriver, je tiens à rappeler que le Canon de Yaoundé est un club respectable et respecter. Nous avions les salaires les plus élevés de l’élite one la saison dernière. C’est avec regret que j’ai appris alors que j’étais en voyage d’affaire, pour trouver des fonds pour l’équipe que certains joueurs ont décidé de se mettre en grève pour un arriéré de salaire, ce qui a été réglé à mon retour au pays. Mais je tiens juste à préciser que nous sommes un groupe, au sein duquel tout acte d’insurrection et d’incitation à la révolte ne peut pas passer sans conséquence. Les instigateurs de ces mouvements ont reçu des avertissements. Nous ne pouvons pas garder des personnes aux mentalités belliqueuses dans notre équipe qui est un patrimoine du pays.
Camfoot.com : De combien s’élevait le salaire moyen d’un joueur du Canon la saison dernière ?
Céline Eko : C’est vrai que là il s’agit de la cuisine interne de notre société. Nous avions des joueurs qui gagnaient entre 400 – 450 milles francs Cfa. Un joueur qui touche mensuellement 250 milles et que pour trois semaines de retard incite ses coéquipiers à boycotter les entraînements, parce qu’ils ont trois semaines de salaire impayé, c’est intolérable.
Camfoot.com : Vous avez commencé la préparation avec un entraîneur qui selon la DTN est formé pour entraîner les jeunes (Jean Baptiste Bisseck). Comptez-vous maintenir ce technicien sur votre banc de touche ?
Céline Eko : Je sais que la présence de Mr Bisseck sur notre banc de touche fait des vagues. Car tout le monde veut savoir le sors qui a été réservé à Aboubakar. Vous êtes sans ignorer que le Canon a une équipe sénior et des équipes jeunes. Une chose est certaine, Mr Bisseck sera dans le staff du Canon la saison prochaine. Nous ne jouerons pas sans entraîneur, soyez rassurés.
Camfoot.com : Mr Aboubakar à t’il l’approbation de la PCA ?
Céline Eko : D’ici deux à trois semaines, l’effectif complet du Canon, joueurs et encadreurs vous sera présenté.
Camfoot.com : De façon estimative, quel est le budget alloué au Canon pour la saison sportive qui doit amorcer dans quelques jours ?
Céline Eko : En assemblée pendant le congrès, nous avons arrêté le montant du capital du club à 750 millions. Pour la saison prochaine, notre budget sera de 250 millions.
Camfoot.com : Que pouvez-vous dire au sujet de la transformation du Canon en société anonyme à objet sportif?
Céline Eko : Le passage du Canon d’association à société anonyme est une exigence de la FIFA. Ce n’est pas l’affaire de Céline Eko comme certaines gens donnent l’impression, que c’est la résultante du fruit de l’imagination de Mme Eko. Tous les clubs d’élite doivent impérativement changer de statut pour la saison prochaine. Le Canon s’est arrimé à la norme et nous sommes passés en mode SAOS.
Camfoot.com : Pour quoi cette transformation qui s’est effectuée de façon naturelle dans toutes les équipes a provoqué des tensions entre vous et Mr Ateba Yene ?
Céline Eko : Je ne suis pas en situation conflictuelle avec le patriarche Ateba Yene, pour la simple raison que, je ne me reproche de rien. En plus je ne sais pas ce qu’il peut ou à me reprocher. C’est un non évènement pour moi.
Camfoot.com : Qu’est ce qui crée effectivement le malentendu entre vous ?
Céline Eko : Pour comprendre le véritable problème, il faut vous rapprocher de la fécafoot ou de la ligue professionnelle qui ont remis une circulaire aux équipes de l’élite, leur demandant de se réunir en assemblée générale et de mettre sur pied une convention, devant aboutir à la transformation des clubs en société anonyme à objet sportif (SAOS). Dans la société créée, tout membre a le droit de prendre une action en fonction de ses moyens. Malheureusement la circulation qui paraissait pour tant claire a été mal interprétée par Mr Ateba Yene qui au mois de mai, a créé une société anonyme unipersonnel, au sein duquel il est l’unique actionnaire. Il a tenu un conseil d’administration avec sa sœur et ses deux fils. Je me suis retrouvé dans une de ses pages comme responsable de l’association (Canon) à laquelle il demandait de prendre des parts (actions) dans sa société et de rentrer dans le capital de sa société. J’ai répondu par la négative. Je lui ai dit, que je ne le ferais pour rien au monde. Je lui (Ateba Yene) ai dit que même moi qui suis PCA, je ne peux pas faire du Canon une société unipersonnelle et demander aux membres du conseil d’administration de rentrer dans ma société. Et que je ne braderai jamais le Canon sportif de Yaoundé.
Camfoot.com : Mais il vous a conduit devant les juridictions civiles?
Céline Eko : Traîner en justice, je vous ai dit que c’est un nom évènement pour moi. Vous savez, il y a des personnes qui affabulent. Un bon matin vous pouvez poursuivre n’importe qui en justice, si vous êtes convaincu de ce que vous vous imaginez. Vous pouvez rester chez vous et dire : Mme Eko, sa tête ne me plaît pas et vous lui faites une citation directe. C’est le cas avec Mr Ateba Yene. Vous verrez dans quelques jours où cette histoire nous conduira. A mon humble avis, il aurait été sans doute plus efficace s’il connaissait les contours du football. Il n’aurait pas saisit les tribunaux civils, il aurait déposé sa plainte à la fécafoot, et non au palais de justice d’Ekounou, où il est allé obtenir un référé d’heure. J’attire l’attention des uns et des autres et pas seulement celle de Mr Ateba Yene, le Canon n’appartient à personne. Il n’est même pas la propriété de l’association. Soit plusieurs personnes n’ont pas cette information, soit elle est mal interprétée, le Canon est commandeur de l’ordre et de la valeur. Un individu ne peut pas se lever un matin et dire que le Canon lui appartient, pour la simple raison que, selon lui se serait son grand-père qui aurait créé le club.
Camfoot.com : n’est ce pas son grand père le fondateur du Canon ?
Céline Eko : Enquête et vérification faite, son grand père n’a rien été d’autre qu’un joueur de la première équipe du Canon. Le Canon a été créé par le colonel Marchand. Nous montrerons les documents qui le prouvent le moment venu à la presse et aux personnes qui pensent le contraire.
Camfoot.com : Que devient le partenariat du Canon avec le groupe Belge Lokeren?
Céline Eko : Nous sommes en pleine négociation et ils sont prêts à revenir poursuivre le partenariat qui avait été négocié au départ avec Mr Théophile Abega.
Camfoot.com : Parlez nous des projections des canonniers la saison prochaine.
Céline Eko : La grande famille du Canon est décidée de refaire du Canon la saison 2012 – 2013 le grand Canon qu’on a toujours connu.
Camfoot.com : C’est-à-dire ?
Céline Eko : Vous qui suivez le championnat et les matchs du Canon, quel rang le Canon a occupé depuis le départ de Théophile Abega de la présidence du club ? Tous les mauvais résultats connus sont un peu la résultante des incompréhensions qui plombent l’éclosion de notre formation. Il existe dans l’équipe, certaines gens qui se disent que c’est à eux de faire et de défaire à leur gré le Canon. Pour montrer son amour et son attachement pour les Kpa-Kum, il faut œuvrer pour sa bonne marche et non chercher à orienter la destinée du groupe selon les aspirations des personnes qui croient que le club doit évoluer comme ils veulent. Pour répondre à ma question de départ, on a touché le fond du classement frôlant au passage la relégation. Par contre l’année dernière, nous étions 3ème à un point du leader en seconde phase du championnat. N’eut été les mêmes problèmes, créés par les mêmes personnes, nous n’aurions pas terminé la saison dans la douleur. Je tiens à dire une chose ici : Je ne suis pas une toupie et je ne saurais en être une! Vous savez les instigateurs des nombreuses frilosités qui empêchent le club de se hisser au niveau qui est le sien, souhaitent avoir tout le contrôle. Ils veulent que vous soyez pour eux un exécutant. A partir du moment ou vous montrer votre loyauté et votre amour pour le club, tous vous sautent dessus. Je leur ai dit qu’il est hors de question que je brade le Canon. Le principal reproche qui m’a été fait est que je donne trop d’argent aux joueurs. Je leur ai dit que l’argent que je reçois de la ligue est pour le salaire des joueurs et encadreurs et non les dirigeants.
Camfoot.com : Est-ce suffisant pour créer autant de querelle ?
Céline Eko : Le véritable problème qui a créé toutes ces incompréhensions, est tout simplement la clairvoyance et la transparence que j’ai instaurée au sein du Canon. A mon arrivée, j’ai en place un système de décharge, afin de permettre une meilleure traçabilité dans la gestion. On pouvait dont savoir avec exactitude les entrées du club et les sorties. Je n’ose pas vous citer les noms des dirigeants qui ont perçu de l’argent pour payer l’hôtel des joueurs, de l’eau… sans le faire. C’est regrettable !
Camfoot.com : Le conseil des sages disparaîtra définitivement du Canon ?
Céline Eko : Le conseil des sages n’est pas l’affaire de Mme Eko. Si j’ai un conseil à donner à ces anciens qui sont nos parents, ce serait qu’ils prennent l’exemple du conseil des sages de l’Union Sportive de Douala. Vous avez vu, Mr Ngassa Happi a organisé une soirée de gala qui a rapporté près de 40 millions à l’Union de Douala. A la phase aller, l’Union occupait quelle rang ? L’argent récolté a permis de primer les joueurs et on a tous vu le résultat à la fin. C’est à ça que devait s’atteler le conseil des sages, pas attendre les petites subventions qu’on donne aux joueurs, pour poser les problèmes de voitures, de factures d’électricité… Je leur ai dit que je ne fonctionnerais jamais de cette manière.
Camfoot.com : Merci Mme la PCA pour ce temps à nous consacrer et bonne et heureuse année 2013, surtout bon vent au Canon sportif de Yaoundé.
Céline Eko : C’est moi qui vous remercie de vous être intéressé à la vie du Canon.
Propos recueillis par James Kapnang à Douala