Au chômage depuis la rétrogradation du Racing Club de Strasbourg en CFA 2, l’ancien champion d’Afrique Bill Tchato évolue depuis quelques jours au Gabon, au FC Sapins. Récit de sa nouvelle vie à Libreville.
«Bill, que faites-vous actuellement au Gabon ?
Je me suis engagé pour trois mois avec le FC Sapins, un club de Libreville dont le manager général est Pierre Aubame. Dans un premier temps, je me suis entraîné avec Strasbourg. J’en profite pour remercier chaleureusement François Keller, qui m’a permis de m’entretenir. Ensuite, je suis parti à al-Khor, mon ancien club au Qatar. Là-bas, on voulait que je patiente jusqu’au mercato d’hiver. Et puis, l’offre du FC Sapins s’est présentée. J’ai accepté, plutôt que de rester inactif. Ma famille est restée à Montpellier.
Un pro en Europe et vainqueur de la CAN de retour en Afrique, c’est plutôt rare. Vous avez dû être pas mal sollicité…
Il y a des clubs sur place qui m’ont déjà approché pour me demander ce que je ferai à l’issue de ces trois mois. Je ne sais pas encore. Pour l’instant, j’essaie d’apporter un peu de mon vécu à mes coéquipiers. Je crois que le ressenti est positif.
«Je découvre tout, un pays, un autre football»
C’est la première fois que vous évoluez dans un Championnat africain…
Effectivement, puisque j’ai quitté le Cameroun pour la France à l’âge de huit ans. C’est un grand changement pour moi, je découvre tout, un pays, un autre football. Les infrastructures sont plus modestes qu’en Europe. Le Championnat gabonais est très physique. Les joueurs ici n’ont pas encore une culture tactique poussée mais c’est intéressant. En plus, comme on est en pleine saison des pluies, les terrains sont mauvais. Mais ça va, on gère.
Quel est le challenge avec Sapins ?
Je suis venu renforcer un club qui compte Daniel Cousin et Willy Aubameyang. J’ai joué deux matches pour l’instant. L’objectif, c’est de finir dans le haut du tableau. A moyen terme, les dirigeants voudraient jouer la Ligue des champions. Nos arrivées doivent servir à franchir des paliers, et peut-être que le club attend de moi que je m’implique un peu plus encore dans son envie de professionnalisme. Je prends donc cette expérience avec beaucoup de plaisir. Revenir jouer en Afrique, c’est quelque chose d’extraordinaire. Je me plais bien ici, et je serai sur place au moment de la CAN 2012.
Vous étiez à Libreville pour le match amical du Gabon contre le Brésil (0-2), l’autre semaine…
J’étais au nouveau stade de l’amitié sino-gabonaise. A part une panne d’éclairage d’un quart d’heure, je crois que ça a permis au pays d’avoir un avant-goût de la CAN qui arrive. La pelouse n’est pas encore prête, le stade pas totalement non plus. Mais c’était une bonne répétition pour le Gabon. Quant à la sélection, elle continue de travailler pour être fin prête en janvier… »
Propos recueillis par Frank Simon