Désireux de quitter Rennes pour Everton l’été dernier, Stéphane Mbia ne regrette pas son choix d’être resté en Bretagne. Le milieu camerounais profite d’ailleurs de l’excellente saison des Bretons pour susciter de nouvelles convoitises.
Stéphane Mbia, quel regard portez-vous sur la première moitie de saison rennaise ?
Je suis très content parce qu’on a bien su gérer cette période. On a les joueurs, le groupe et les entraîneurs pour. On a su montrer qu’on était au-dessus de ce que l’on pensait de nous. On essaie de donner le meilleur de soi sans penser au classement et les résultats suivent. On reste cependant modeste en essayant de remporter chaque match ou de faire au moins match nul. On garde à l’esprit cette volonté de ne pas perdre, quel que soit l’enjeu.
Existe-t-il un risque que le groupe s’enflamme ?
S’enflammer ? Je vais vous poser une question simple. Qui est le coach de Rennes ?
Guy Lacombe…
Vous connaissez son passé ? Je pense qu’avec ce genre de coach, tu n’as pas le droit de t’enflammer. Si tu t’enflammes, tu te retrouves à la cave. Vous savez ce qu’on appelle la cave ? C’est quand on ne parle plus de toi, que tu es en réserve… C’est ma définition. Chacun sait ce qu’il a à faire sur un terrain. Que ce soit à l’entraînement ou dans la vie de tous les jours. Aucun joueur n’a le droit de lâcher. Personne n’est titulaire aux yeux du coach. Tout le monde a sa chance. Si tu donnes le meilleur de toi à l’entraînement, le coach te donnera ta chance.
Comment jugez-vous vos performances à titre personnel ?
Je pense que j’ai fait un très bon début de saison. Je ne vais pas prendre les blessures en considération, c’est le jeu qui l’a voulu. Je vais essayer de me remettre le plus rapidement possible et de regagner ma place au sein de cette équipe.
Estimez-vous avoir fait le bon choix en restant à Rennes après des envies de départ l’été dernier (Everton) ?
Pour moi, c’est le meilleur choix possible. J’ai eu la chance d’avoir des cadres comme Samuel Eto’o, Rigobert Song, Geremi, mon meilleur ami Jules Goda qui joue à Bastia et ma famille qui m’ont conseillé de rester à Rennes. C’est un plus car ce ne seront peut-être plus les mêmes clubs qui viendront vers moi à la fin de la saison. Après, je ne vais pas m’enflammer et je vais rester tranquille.
« Je serai ouvert à toutes les offres »
Pourtant, vous vouliez vraiment partir à Everton, non ?
Je voulais vraiment partir mais j’ai eu des conseils des plus grands qui m’ont dit : « Dans la vie, il y a l’argent mais aussi le choix sportif. On ne sait jamais ce que ça peut t’apporter après six ou sept mois. » La preuve, j’ai des gros clubs qui sont derrière moi. On ne sait jamais ce que la vie nous réserve. C’est un plus d’être resté à Rennes avec des coéquipiers qui m’ont toujours soutenu.
Quelles sont les gros clubs qui vous suivent ?
Je garde ça pour moi.
On parlait du Milan AC, de la Fiorentina et de Liverpool. Qu’en est-il réellement ?
Vous êtes en train de m’informer (rires). Je ne m’intéresse à rien d’autre qu’à ma reprise. Vous en avez peut-être cité un mais je préfère rester discret et me concentrer sur Rennes.
Plutôt en Angleterre ou en Italie ?
Peut-être en Italie. Ce sont des choix qui ne se refusent pas, c’est comme le Real Madrid. Si on me propose d’aller au Real, je ne vais jamais dire non.
Plutôt la Fiorentina ou le Milan AC alors ?
Je ne me vois pas partir dans un club qui joue la quatrième ou la cinquième place. Soit dans les trois premiers ou je reste à Rennes pendant au moins deux ans encore.
Que pensez-vous faire en fin de saison concernant votre avenir ?
On attend le 31 janvier et après, on verra. Ce n’est pas moi qui décide. Ce sont les résultats sportifs et le groupe qui décident. Parce que c’est grâce au groupe que chacun va en tirer profit. C’est trop tôt pour le dire. Je vais attendre la dernière journée, que je sois en vacances au Cameroun ou dans un autre pays pour allumer mon téléphone. Je serai ouvert à toutes les offres.
Quels avaient été les arguments du Stade Rennais pour vous convaincre de rester à Rennes l’été dernier ?
La progression. Guy Lacombe m’avait conseillé en me disant de progresser encore un peu et d’avoir beaucoup de maturité. Grâce à ses propos, je n’ai pas réfléchi et je me suis dit pourquoi pas. Je dois encore m’améliorer. Il faut que je marque plus de buts et que je m’améliore aussi bien offensivement qu’à la récupération. Je pense toujours à Makelele qui est le meilleur milieu de terrain du monde. Par rapport à sa personne et à sa carrière. Je veux avoir la même hygiène de vie et la même carrière qu’il a eue.
« Barcelone ? Pourquoi pas ? »
Êtes-vous déjà entré en contact avec lui ?
On a parlé quand on a rencontré Paris. Je vais essayer de choper son numéro de téléphone pour essayer de demander beaucoup de conseils.
Vous a-t-il conseillé ?
Un peu mais ce n’était pas vraiment approfondi.
Aviez-vous discuté avec Jimmy Briand qui était dans la même situation que vous l’été dernier ?
On est toujours dans la même situation dans le sens où on a opté pour les conseils du coach qui nous ont permis de rester et de progresser. On a toujours envie d’aller le plus loin possible. On veut aller dans les plus grands clubs d’Europe tous les deux.
Quelle importance a Samuel Eto’o pour vous ?
C’est un grand frère. C’est quelqu’un qui m’a toujours soutenu depuis que je suis arrivé en sélection. Il m’a donné des conseils. C’est quelqu’un que je respecte énormément et que j’ai pour idole. Il fait la fierté de notre pays. C’est le plus grand attaquant africain pour le moment et il représente les couleurs du Cameroun et de l’Afrique. Pourquoi ne pas allez à Barcelone ? Peut-être ? Qui sait ? (rires)
A-t-il glissé votre nom aux dirigeants barcelonais ?
J’ai déjà eu plusieurs offres dans le passé mais je n’avais pas encore la nationalité française.
Nicolas COUET