Contrairement à son prédécesseur qui privilégiait la paire Kameni-Souleymanou, Songo’o semble donner la chance à tout le monde. Dans ses petits papiers, la liste est longue. Et comme il le dit lui même, son objectif est d’«amener une concurrence saine et bénéfique pour le football camerounais.» L’intégralité de l’entretien mené la semaine dernière à Skopje.
Depuis votre retour dans l’encadrement technique, il y a plusieurs gardiens de but qui côtoient l’équipe nationale…
Le Cameroun est un pays de grands gardiens. Aujourd’hui, il y a des gardiens qui jouent en Europe et d’autres en Afrique. Mon souhait est de les amener à côtoyer le haut niveau. Par exemple, quand il y a un stage au Cameroun ou en Afrique, c’est bien qu’un gardien du championnat vient apprendre à côté de ceux qui jouent en Europe. Le plus important est de préparer l’avenir, avoir une pépinière à côté et l’amener doucement à avoir de l’expérience pour intégrer le haut niveau.
Contre la Macédoine, vous avez appelé Charles Itanje à la dernière minute. Quel était son moral et comment l’avez-vous trouvé à l’entrainement?
Il a fait un long voyage pour rejoindre le groupe, ce qui n’est pas facile quand on arrive et qu’on ne se repose pas. Il a repris le championnat depuis le mois de Janvier avec sa nouvelle équipe. Il est en train de retrouver son niveau. Vous savez qu’il n’est pas facile de rester longtemps sans jouer et être directement à 100 %. Il lui faut du temps de jeu . Je pense personnellement qu’il est dans la bonne voie.
Est-ce que ça n’a pas été frustrant pour lui de venir en dernière minute dans le groupe?
Nous avons un entraineur principal qui est là et qui fait ses choix. En Europe pour un match amical, deux gardiens suffisent. S’il fallait faire appel à tous, on prendrait aussi ceux qui sont en Afrique. Il faut faire confiance à l’entraineur et chaque gardien doit être prêt pour se mettre à la disposition de l’équipe nationale. Nous avons un groupe de près de quarante joueurs avec lequel on travaille. A chaque sélection on essaie d’évaluer les niveaux des uns et des autres pour donner la chance à tout le monde.
En faisant revenir Kameni, qui reste un très bon gardien et un vrai numéro un, n’y a t-il pas un risque pour la stabilité du groupe si on ne le titularise pas ?
Il faut poser cette question à l’entraineur principal qui a fait une tournée avec François Omam Biyik. Je ne sais pas exactement ce qu’ils se sont dit et s’ils ont décidé de le convoquer, je pense qu’il faut respecter ce choix de l’entraineur car après tout c’est lui qui sélectionne les joueurs.
Est-ce qu’on peut dire aujourd’hui que Ndy Assembé peut faire l’affaire ?
Le Cameroun est un pays de grands gardiens. J’ai confiance à tout le monde. Si on met Ndy Assembé aujourd’hui à ma disposition, je travaillerais avec lui. C’est un grand gardien qui est en pleine progression et j’ai également confiance en lui. Le plus important pour moi est de trouver et de proposer les gardiens les plus en forme du moment, leur donner de la continuité dans la progression pour plus d’expérience au profit de l’équipe nationale.
Après la polémique sur Itanje, vous avez quand même eu le courage de lui donner une chance…
L’équipe nationale est ouverte à tout le monde. Chaque camerounais peut aspirer y jouer. Ça ne me déplairais pas d’avoir cinq ou six bons gardiens, d’y amener une concurrence saine et bénéfique pour le football camerounais.
Pour le choix du numéro un, votre voix compte, mais aussi celle de l’entraineur. Quel est actuellement le vôtre?
J’appartiens à un staff technique. Il y a mes supérieurs qui sont là, c’est l’entraineur principal qui fait son choix. Je peux donner mon avis si on me demande mais, c’est le patron qui prend sa décision.
Par Guy Nsigue et Stephen Sunou