Malgré le début de la saison sportive dans la plupart des pays européens, l’ancien joueur de l’Union de Douala se trouve curieusement au pays. Même si l’actuel sociétaire de Red Bulls Salzbourg refuse de se prononcer sur sa future destination, il évoque tout de même quelques pistes. Dans cet entretien il parle également de la discipline dans les Lions indomptables et son avenir sous le maillot national qu’il a quitté après la coupe d’Afrique des nations Angola 2010.
L’actualité vous annonce en Angleterre, info ou intox ?
Le problème est simple, tous les championnats ont commencé mais je suis au Cameroun. Et si je suis là c’est pour un problème très précis.
La presse annonce que vous êtes sollicités en Angleterre. Les contacts sont-ils avancés avec vos dirigeants de Salzbourg ?
Avant que je ne quitte l’Autriche pour le pays il y a avait plusieurs clubs allemands et anglais qui s’étaient sont renseignés. Pour le moment, les négociations sont avancées.
West Bromwich Albion ?
Pour l’instant je ne peux rien dire avant que les choses n’aboutissent. La meilleure des choses c’est de rester calme et d’être discret dans ce que je fais.
Le championnat anglais semble vous tenter. Pensez-vous avoir les qualités pour jouer dans ce championnat ?
Je suis un chasseur (rires)… Je pense que j’ai les qualités pour jouer en Angleterre.
Qu’est-ce qui vous guide dans ce genre de décision. Est-ce le salaire, le challenge sportif, ou les deux ?
Je crois que pour moi c’est bien d’évoluer dans un pays où les camerounais, ma famille vont me voir jouer tous les dimanches. C’est le plus important pour moi. Je dois jouer dans un championnat médiatisé. Je souhaite aussi jouer dans un championnat un peu plus relevé. L’Autriche, c’est bien mais j’ai fait deux ans là-bas et j’ai gagné deux fois le championnat. Je suis plus ambitieux.
Revenons sur la dernière saison. Comment elle a été ?
Elle a été vraiment favorable de mon côté et pour le club. Nous avons été sacrés champion et on m’a élu meilleur joueur du championnat. La saison s’est très passée et je remercie le Seigneur.
L’ancien coach des Lions indomptables Otto Pfister s’étonnait que vous ne soyez pas retenu pour la coupe du monde. Comment avez-vous vécu cette situation ?
Je l’ai vécu comme tout sportif. Après, je respecte les choix du coach. C’est comment ça le football. J’ai simplement continué à travailler pour aller de l’avant.
Parlez-nous de Louis Ngwat Mahop. Comment se dessine son avenir dans le Red Bull Salzbourg ?
Louis Ngwat Mahop n’a pas eu assez de chance parce qu’il s’est blessé l’année dernière. Je crois que cette année, le coach va lui faire confiance. Il est jeune et va beaucoup apporter au club.
Surtout que vous allez libérer une place dans le onze entrant ?
(Rires) Je pense que ce n’est pas le plus important. Comme je lui ai dit, le plus important c’est de travailler et d’être positif dans ce qu’on fait.
On a parlé de désordre dans la tanière des Lions pendant la coupe du monde. Avez-vous été surpris, vous qui avez été dans ce groupe quatre mois auparavant ?
Le problème est que nous vivons dans une famille. On n’est pas obligé de s’aimer mais on est obligé de servir une patrie. Ce qui s’est passé à la coupe du monde, c’est les mêmes histoires de tous les jours. On doit apprendre à tirer notre pays vers le haut.
On parle d’egos surdimensionnés, des joueurs qui veulent être au dessus des autres. Avez-vous ressenti cela lorsque vous étiez dans le groupe ?
Quand j’étais dans le groupe, je faisais un effort pour me concentrer sur ce qui m’y a emmené à savoir le jeu. Je ne prêtais pas attention à ce qui se passait à côté.
Vous n’étiez donc dans aucun camp ?
Je n’étais pas au courant de l’existence des camps. Les chambres étaient ouvertes, chacun allait dans n’importe quelle chambre, mais nous sommes les hommes peut être que les gens faisaient des choses à l’insu du groupe.
Vous dites que ces problèmes ont toujours existé mais qu’est-ce que explique que cette situation se soit aggravée à la coupe du monde ?
Nous sommes rentrés de la coupe du monde avec zéro point; c’est dire que rien n’a marché. Ce n’est pas parce qu’on n’avait pas de bons joueurs, c’est clair qu’il y a eu certainement des problèmes, mais n’étant pas à l’intérieur, je ne peux pas expliquer ce qui s’est passé.
Que faire pour éviter ce genre de chose à l’avenir ?
Je pense pour ma part qu’il faut laisser le coach travailler comme il le souhaite.
Si on parlait de vos prestations dans les Lions, que répondez-vous à ceux qui pensent que vous n’avez pas toujours été utilisé à votre poste de prédilection ?
En Autriche, je joue en électron libre, mais pas en sélection. Il faut savoir que chaque coach a son système et il faut s’adapter. Nous sommes après tout des footballeurs de haut niveau.
La Cameroun a un nouveau coach en la personne de Javier Clemente, qu’est ce que çà vous laisse comme sentiment ?
Sincèrement pour le moment je me concentre sur ce qui me donne mon pain quotidien. Pour ce qui est de l’équipe nationale, ce qui est sûr c’est que j’y pense toujours. Le nouveau coach, je ne connais pas, mais s’il me convoque je serais ravi.
Son adjoint a pour nom François Omam Biyik …
Omam Biyik c’est un grand frère qui a servi le Cameroun. Il a joué ici et à l’étranger. Je crois qu’il a les arguments pour réussir sa mission.
Rigobert Song s’est retiré de l’équipe nationale. Vous l’avez eu comme capitaine. Quel genre de capitaine a t-il été ?
Rigo c’est quelqu’un qu’il faut honorer. Il a toujours encadré les jeunes dans cette équipe nationale. Je me rappelle que lorsque je suis arrivé en sélection, c’est Rigo qui m’a accueilli en me disant : « mon petit, vas y. Tu as des qualités …» Il faut être près de lui pour connaitre qui il est. Il a beaucoup apporté à cette équipe nationale.
Et le décès de Michel Zuko le président d’honneur de l’Union de Douala ?
C’est avec beaucoup de tristesse que je l’ai appris. J’étais bouleversé, mais on ne peut que respecter la décision divine. En tant que unioniste, j’ai énormément mal. C’est une grosse perte pour le club. J’ai une pensée pour sa famille et pour tous les supporters de l’Union sportive de Douala.
Propos recueillis par Guy Nsigué à Yaoundé