« Faire aussi bien que l’année dernière ». Tel est l’objectif que s’est assigné le technicien français en charge de l’encadrement technique de l’Union de Douala, Sébastien Roques. Aux couleurs vert-blancs des Nassaras Gamakai, le technicien de 40 ans a effectué sa première séance d’entrainement au stade de la réunification de Douala, vendredi 24 janvier. Visiblement à l’aise et complètement détendu, le nouveau patron de l’encadrement technique de l’Union de Douala a accepté d’échanger avec nous. Entretien…
Camfoot.com: Quel est votre sentiment après cette première séance d’entrainement avec l’Union de Douala ?
Sébastien Roques: Pour une première séance, bonne prise de contact avec le groupe. Les joueurs sont réceptifs, un petit peu timide. Il faut comprendre ce côté timoré du fait qu’il vienne de changer d’entraineur. C’est une situation très souvent perturbante pour les joueurs. Les entrainements d’aujourd’hui étaient plus une séance de prise de contact qu’une réelle séance de travail. On enchaine les matchs depuis trois quatre jours. On a encore un match demain matin. On doit revenir à un cycle qui est plus normal et structuré au fur et à mesure.
Avez-vous déjà planifié votre rythme de travail ?
On doit essayer d’instaurer certaines choses. Sur certaines journées, on doit passer à deux séances entraînements par jour. On doit peut-être réduire le temps entraînements l’après midi ou il fait très chaud et le remplacer par le travail de spécificité au poste qui est très important dans le football moderne : une fois les attaquants, une fois les défenseurs. On doit mettre une structure sur pied pour faire ce travail. J’ai un staff qui me semble sérieux et qui a envie de réussir dans le projet. On doit essayer de le mettre sur pied rapidement.
Quels sont vos objectifs pour cette saison ?
Faire aussi bien que l’année dernière en championnat (troisième au classement final ndlr), c’est le minimum. J’ai écouté le discours du président (Franck Happi), il aimerait qu’on ramène le titre perdu l’année dernière. C’est son objectif, son petit rêve. Mais ça doit être celui de tous les joueurs. C’est jouable bien qu’il y ait Coton, Astres. On a envie de se mêler à la lutte et d’être présent pour ce titre. Pour les deux autres compétitions (CAF et coupe du Cameroun) on doit essayer de prendre du plaisir. Le football peut aller très vite dans un sens comme dans l’autre. Cependant bien figurer dans les compétitions nationales et en coupe des confédérations sera bien pour le club.
Selon vous, le groupe que vous aviez observé aujourd’hui a les moyens d’être champion du Cameroun ?
J’ai une vision externe même si j’ai une bonne connaissance du championnat camerounais. Mais c’est très difficile sur une ou deux séances de se faire une idée exacte du groupe ou des adversaires. Je pourrai en dire un petit plus au bout de trois ou quatre matchs du championnat. Je pourrais également juger le niveau réel du championnat camerounais. Puisse que la théorie est une chose et la pratique une autre.
Qu’est ce qui a motivé votre arrivée à l’Union de Douala ?
(Rires) A l’Union de Douala à la base, il n’y avait pas vraiment de contact. Le contact était plutôt avec un autre club camerounais (Canon de Yaoundé ndlr). Mais ça s’est fait rapidement. J’avais vraiment envie de venir au Cameroun. J’avais des propositions à l’étranger. Mais l’Union n’était pas un challenge financier pour moi mais plutôt une vraie aventure humaine. L’Union de Douala s’est faite parce qu’il y a des personnes qui ont fait à ce que ça puisse se faire, dans un moment ou l’Union de Douala avait des problèmes avec le coach précédent. Il fallait que ça se fasse très rapidement et les choses ont été faites. Le premier contact avec le club ne date pas de longtemps.
Ce n’est pas un challenge financier. Etes-vous sans salaire à l’Union de Douala ?
Pas sans salaire. Parler d’argent dans un pays où beaucoup de personnes touchent moins que tous ceux qui sont dans le football, c’est difficile. Je touche bien moins que beaucoup d’entraineurs mais bien plus que beaucoup de camerounais. Le salaire est un sujet que je n’aime pas beaucoup aborder par pudeur.
Vous êtes engagés pour combien de temps ?
Le contrat est sur une durée de deux ans. Ça peut être plus, ça peut être moins la suite on verra. Le football est un vrai mariage d’amour avec le club et avec le pays.
Votre prédécesseur a été viré sans jouer le moindre match officiel. Ceci ne vous fait pas peur?
Non. Ce sont des choses qui arrivent. J’ai connu pas des situations similaires en début de saison. J’ai aussi eu des moments difficiles dans le football. Ce sont des risques du métier. Ça ne fait pas plaisir même pour un confrère parce que ce qui arrive à l’un peut arriver à l’autre. C’est la vie du club. Je ne vais pas entrer dans ce qui s’est passé auparavant. La seule chose qui me regarde s’est de faire avancer l’Union Sportive.
Prêt à partir demain ou après demain ?
Prêt à partir ? Pour le championnat ? (Rires).
Entretien mené par James Kapnang à Douala