La défaite de l’Union Sportive de Douala contre Warri Wolves en seizième de finale de la coupe de la CAF (2 – 3) est peut-être la défaite de trop pour Sébastien Roques. A l’écouter à la fin de la rencontre, on peut être tenté de répondre par l’affirmative. C’est avec un choix de mots délibérément corsé que le technicien français a fait face aux journalistes à la fin du match. Il compte présenter sa démission au PCA du club, Franck Happi. Entretien…
Qu’est ce qui n’a pas marché contre le Warri Wolves ?
Je pense qu’on devrait prendre les mêmes séquences et vous ne perdriez pas votre temps, moi non plus. C’est de la naïveté, du manque d’envie, manque d’agressivité… Je ne sais pas. Je ne sais pas ce qu’on leur a greffé au niveau des pieds. C’est un calvaire. Même les penaltys, on les tire sans envie. C’est un calvaire. Les occasions à trois points, on ne les met pas. Je suis tétanisé. Je suis entraineur de football, je ne suis pas magicien. Je ne sais plus ce que je peux faire pour cette équipe.
Union fait preuve d’un manque criard d’adresse devant le but. On dirait un manque de coordination dans leurs gestes…
Malheureusement, la coordination s’apprend à 13 – 14 ans. Ce n’est pas à 25 ans que je vais venir la leur apprendre. Un joueur qui a l’avance de 20 – 25 m sur l’adversaire qui à la sortie n’arrive pas à frapper au but, c’est vraiment dramatique. C’est trop dur. J’ai la rage à entrainer cette équipe. Il faudrait dégager 90% des joueurs de cette équipe qui ne représente pas le maillot, qui ne supporte pas la pression. Je vais voir avec le président (Franck Happi) dès ce soir, je pourrais lui présenter ma démission puisse que je perds mon temps avec ces gens-là.
On a pourtant l’impression que vos joueurs s’améliorent…
Non ! Il n’y a pas d’amélioration. Le buteur, c’est Patrick NGOULA, il est défenseur central. Le second buteur (MENGAPTCHE NGANSOP) s’est aussi un arrière droit. Nos attaquants ne marquent pas des buts. Nos milieux offensifs en font pareil. J’ai des gars qui ont traversé le match comme des fantômes. Cette équipe n’a aucune qualité morale pour aller jouer la qualification au Nigeria. On doit se concentrer sur le championnat. C’est une déception. C’est une tristesse. On essaie de jouer au football mais, on a l’impression que les gars ne sont pas concernés.
Vous parlez de démission devions nous nous attendre à l’annonce de votre démission dans les prochains jours ?
Je vais en parler avec le président. Je n’ai pas d’intérêt. On a travaillé 5 – 6 heures devant le but le but cette semaine. J’ai fait autant pour les centres en retrait. J’ai deux latéraux internationaux (KOMBI et MATIKE) qui ont travaillé avec Mr FINKE qui n’arrivent pas me faire des centres… J’ai vu des internationaux revenir d’un stage complètement grillé, carbonisé. Je me demande l’intérêt de ces stages de 48 heures ? A quoi ils servent si ce n’est à la fin faire rêver des gamins. Ils ne servent à rien du tout. Il a des choses assez particulières.
Le match retour au Nigeria pourrait se jouer sans vous ?
C’est fort possible. Je vais en parler avec le président. Je n’ai pas envie de faire perdre du temps au club. Ils ont peut-être envie de quelqu’un d’autre. Peut-être un marabout ? Je ne sais pas faire ça. On a travaillé, ça ne donne pas. Je ne sais pas faire des miracles. On crée des occasions mais, si à la fin on ne les met pas dedans, je ne sais pas.
Qu’est ce qui fait problème à Union ?
On ne devait pas prendre 35 joueurs au départ. Quand on recrute autant, il y a certains qui n’ont pas le niveau de Ligue 1. Il faut tout simplement se poser des bonnes questions. La vérité est là. Il y a de bons joueurs sur le marché. Il y a de bons joueurs dans les académies. Il faut tout simplement que les gens vont les chercher. On ne sait comment ils font. Même si on a essayé de dégraisser, il y a beaucoup qui n’ont pas le niveau de jouer à l’Union. On a des joueurs qui ne se demandent qu’à combien doit s’élever la prochaine prime. A la fin du match, ils vont sortir avec les casques aux oreilles.
Par James Kapnang