Moins de cinq mois après son arrivée à l’Union sportive de Douala, le technicien français, dont la cohabitation avec les dirigeants du club n’a toujours pas été aisée depuis sa venue, a fini par rendre son tablier en fin de semaine dernière. Insubordination, carences contractuelles, Transfert au Canon sportif de Yaoundé, sont quelques raisons avancées ça et là. Sébastien Roques ne dément pas, mais revient lui-même en profondeur sur les raisons de son départ, et se prononce aussi sur son avenir. Entretien.
Pourquoi avoir choisi de quitter si tôt l’Union sportive avant même la fin de la phase aller ?
C’est une décision murement réfléchie qui s’est conclue en accord avec le président (Franck Happi, ndlr) par cette rupture. Plusieurs éléments ont engendré cette décision. Malgré tous les efforts qu’a pu faire Mr le PCA, beaucoup d’éléments contractuels n’ont pu être mis à jour depuis mon arrivée. Je n’aime pas réclamer les choses donc j’ai laissé faire durant trois mois et demi. Mais ne voyant rien venir, j’ai commencé à me poser pas mal de questions sur le projet. Il y a ensuite un problème de méthodologie. J’ai du mal à accepter que dans une organisation hiérarchisée, l’on puisse organiser des réunions techniques ou des débriefings d’après-match, dans lesquels, l’intendant du club ou la personne en charge du matériel, viennent donner leur point de vue technique ou tactique de la rencontre. Il y a à ce niveau là, quelque chose qui me dérange et que j’assimile à de l’ingérence et à un dépassement des prérogatives. Ceci est aussi peut-être dû, a un décalage culturel auquel je ne m’attendais pas forcément.
Nous avons ouïe dire que votre départ avait à voir avec votre traitement salarial, mais aussi de l’incompatibilité d’humeur d’avec vos propres joueurs ?
Il y a beaucoup de propos calomnieux, notamment colportés par une certaine presse de Douala. Ce genre de prédateurs s’abreuve d’inepties pour faire le buzz, ou tout simplement exister en tant que journaliste. Je reçois tous les jours des messages de mes anciens joueurs, qu’ils soient, d’encouragement ou de déception de mon départ, ou amicaux… Simplement, il y a eu, une déclaration d’après-match il y a deux mois et demi, qui avait jeté un froid avec les joueurs, mais ceci était pour déclencher un électrochoc au sein du groupe.
Maintenant que le contrat est résilié et que vous êtes libre de tout engagement, que comptez-vous faire?
L’Union de Douala et moi-même n’avons pas encore signé le protocole de séparation, donc pour l’instant…, je suis en contact avec mes agents qui tentent de me conseiller au mieux sur la suite des événements, et sur le devenir de ma carrière. Sinon je profite de la présence de ma compagne pour quelques jours au pays pour me reposer en sa compagnie.
Allez-vous prendre les commandes du Canon sportif de Yaoundé où l’on vous annonce depuis quelques temps ?
Comme je vous l’ai dit, je ne pourrai me prononcer et opter pour un choix que lorsque je serai définitivement libre. Le Canon est effectivement une possibilité, et à ce jour, la plus plausible.
A quel niveau des négociations êtes-vous avec les dirigeants de ce club?
Pour l’instant, il n’y a que des contacts téléphoniques. Une décision ne pourra être prise que lorsque je serai libre définitivement de manière contractuelle. Je n’ai pas eu la présidente (Céline Eko, ndlr) directement, mais, elle a donné son accord à ses organes exécutifs pour ma venue, sur ce que j’ai cru comprendre.
Ainsi, vous n’attendez que la résiliation définitive de votre contrat avec l’Union pour vous engager avec Canon?
Les choses se dérouleront comme elles doivent se dérouler. Le football est loin d’être une science exacte, et tous les paramètres qui l’entourent le sont encore moins. Pour l’instant, je ne peux vous confirmer que les propos tenus ci-dessus et rien d’autres. Mais si je dois rester au Cameroun, il est vrai, au vu de leur intérêt, que le Canon devrait avoir ma priorité.
N’est-ce pas les contacts avec le club de Yaoundé qui vous ont poussé à écourter votre séjour à Douala?
Absolument pas. Pas mal de personnes étaient au courant de mon mal-être depuis quelques temps déjà. Il n’y a aucune corrélation entre ce départ et l’intérêt du Kpa-kum envers moi.