Vainqueurs de la Ligue des champions l’an dernier, Samuel Eto’o et l’Inter seront en danger mardi à Munich après avoir perdu le match aller (0-1). Entretien avec l’attaquant camerounais.
Samuel Eto’o, rêvez-vous encore de la Ligue des champions après en avoir gagné trois dont deux d’affilée (2006, 2009 et 2010) ?
Bien sûr, c’est une compétition que tout footballeur veut remporter dans sa carrière. Ce sont toujours des matchs difficiles où tout le monde se donne à 100%. C’est vrai que je l’ai déjà gagnée avec l’Inter l’année dernière mais en Ligue des champions la victoire a toujours une saveur particulière et nous avons à cœur d’aller au bout. Cela passera forcément par une victoire à Munich. (ndlr : l’Inter a été battu 1-0 sur sa pelouse en huitièmes de finale aller)
Etes-vous satisfait d’avoir enfin retrouvé votre poste d’avant-centre ?
Evidemment, je me sens mieux à mon vrai poste mais j’ai toujours pris du plaisir à servir mes coéquipiers en jouant là où on me le demandait (ndlr : il a souvent évolué sur les ailes la saison dernière). Pour moi, le plus important c’est de gagner et je sais que je suis plus efficace dans mon vrai rôle.
A-t-on une chance de vous voir jouer en France un jour ?
Je dirais… pourquoi pas ? Si l’occasion se présente…
Un club vous attire-t-il particulièrement ?
Oh vous savez, je suis toujours au Parc des Princes pour voir les matchs du Paris Saint-Germain mais c’est vrai que le premier stade que j’ai connu en arrivant en Europe, c’était le Vélodrome. Maintenant en sport, on ne sait jamais…
Parlez-nous de votre fondation ?
Ma fondation, c’est Samuel Eto’o, à l’image de l’homme que vous ne connaissez pas, celui que le gens n’ont pas l’habitude de voir. C’est un plaisir personnel que je partage avec tous ces gens à qui j’apporte le sourire. Avec mon site (www.samueletoo-officiel.com), j’ai voulu l’ouvrir à des milliers de personnes, à ceux qui souhaitent contribuer à apporter ce sourire là ailleurs. Ce n’est pas un site consacré uniquement à Samuel Eto’o le footballeur, ce qui m’intéresse c’est de parler de mes projets.
« A chaque match on progresse »
Neuf mois après la Coupe du Monde, en tant que capitaine des Lions Indomptables, avez-vous tiré un bilan de l’échec sud-africain ?
Bien sûr, il le fallait pour mieux repartir. Après une Coupe du Monde difficile comme celle là (ndlr : le Cameroun a été éliminé au premier tour), on se pose pas mal de questions mais on sait ce qui n’a pas marché. On souhaite juste que ça ne se reproduise plus et qu’on puisse servir le Cameroun, notre beau et cher pays. Je pense qu’il n y a plus grand chose à dire là dessus mais beaucoup à faire sur le terrain.
Quelles sont les ambitions de la sélection camerounaise ?
J’ai à cœur de bâtir une grande équipe et de gagner parallèlement. Il faut oublier ce qui s’est passé.
Quel regard portez-vous sur l’Afrique, vous qui l’avez quittée jeune et qui avez réussi en Europe ?
Je reste africain avant tout ! C’est vrai que le continent connaît beaucoup de difficultés et qu’il y a des guerres qui éclatent dans certains pays d’Afrique mais j’espère que, comme peut-être en Côte d’Ivoire, l’Eternel (ndlr : Dieu) nous permettra de retrouver la sérénité et que ces problèmes soient très vite derrière nous car ces peuples et ces millions de gens le méritent. A travers ma fondation, j’ai voulu le partager avec beaucoup plus de gens pour permettre à d’autres jeunes de profiter. J’espère qu’à travers moi, d’autres personnes pourront s’identifier et perpétuer ce que je veux faire pour mon pays.
En quittant le grand Barça, considérez-vous votre signature à l’Inter comme une progression ?
Vous savez, à chaque match on progresse, peut importe où on joue. C’est vrai que j’ai connu le bonheur de jouer à Barcelone et le grand bonheur de gagner avec cette équipe. Maintenant je l’ai fait aussi avec l’Inter hier et j’espère le refaire demain. Que Dieu me donne les forces.
Votre talent n’est plus à prouver et avec un tel palmarès, que peux bien encore espérer Samuel Eto’o ?
Continuer de gagner, tout simplement !
Propos recueillis par Gael Biche