C’est dans l’antre de sa résidence cossue du quartier Kakataré de Maroua que Camfoot a rencontré un Lion Indomptable noyé dans la chaleur familiale et les belles pelures de la vie dans le septentrion. Dans une canicule qui ne lui est plus familière, Saïdou Alioum, son épouse et ses deux enfants mordent à belles dents la joie des vacances. Une joie assez intense au lendemain de la qualification des Lions Indomptables pour la Can 2008.
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Dans un entretien exclusif, le milieu de terrain parle de sa vraie fausse suspension de l’équipe nationale, de l’environnement des Lions, de son avenir avec le Fc Nantes, de sa famille…et de ses projets.
[rouge]Camfoot.com : [/rouge]Qu’est ce que ça vous fait de vous retrouver à Maroua en ce moment. Une ville qui vous a vu naître et qui a fait de vous ce que vous êtes ?
[bleu]Alioum Saidou : [/bleu]Dans l’ensemble je dois dire que c’est devenu comme une habitude pour moi de venir me ressourcer ici à Maroua avec les membres de ma famille. Toutes les vacances, je ne me prive pas de ce plaisir. Ce d’autant que cette année, je sortais d’un match avec les Lions Indomptables, lequel s’est joué à Garoua, non loin de chez moi. Il y a eu particulièrement la participation de mes fans de Maroua. C’est assez formidable.
[rouge]Camfoot.com : [/rouge]Justement, comment avez-vous vécu cette victoire des lions indomptables à laquelle vous avez participé ?
[bleu]Alioum Saidou : [/bleu]On savait que c’était un match important pour nous, dans la mesure où il fallait gagner le match pour garantir notre qualification pour la Can 2008. C’est ce qu’on a fait même si ça n’a pas été facile en raison vous l’avez constaté du climat. Malgré cela, on a tout fait pour assurer notre qualification. Il va falloir peut être avoir plusieurs rencontres sur ce stade de Garoua. Ce d’autant que le public du Septentrion est assez chaleureux. Les autorités vont peut être prendre en compte cette donnée dans le choix du stade qui abritera nos compétitions au pays.
[rouge]Camfoot.com : [/rouge]Cette rencontre a été toute particulière, avec cette vraie/fausse rumeur de votre suspension par la Fifa. Vous vous dites, qu’il faut quitter le stage…
[bleu]Alioum Saidou : [/bleu]Ça n’a pas été facile pour moi. Moi je ne savais pas comment cette histoire là est sortie. Parce que chaque fois qu’il y avait une information me concernant, la Fédération a toujours pris le soin de me contacter. Je me rappelle que la première fois qu’une recommandation de la Fifa à l’endroit de la Fecafoot de me suspendre a été rendue publique, j’ai été appelé pour m’expliquer sur cette affaire. Ils m’ont fait dire par la suite qu’il n’y avait rien qui justifiait que j’ai fait des conneries pendant le fameux match. Depuis il n’y a rien eu. Et c’est en décembre, au lendemain du match avec le Rwanda, que j’ai appris et par le biais de votre site que j’aurais été suspendu. Ma femme m’a dit que j’avais une suspension de six mois. Mais comme je n’avais pas été notifié, je n’y ai pas cru. Puisqu’à chaque fois j’ai été convoqué en équipe nationale. Et puis dans la semaine du match retour contre le Rwanda à Garoua, on me dit que je suis suspendu. Ça n’a pas été facile, mais l’issue est heureuse parce que désormais il est clair que je n’ai pas été suspendu.
[rouge]Camfoot.com : [/rouge]Vous évoluez au Fc Nantes, club de Ligue 1 relégué cette saison. Saïdou Alioum restera-t-il à Nantes ?
[bleu]Alioum Saidou : [/bleu]On n’a fait une saison pas du tout gaie, dans la mesure où on a été relégué en Ligue 2. Nantes a été un grand club de football en France. Pour ma part, je suis en train de voir avec les propositions que j’ai s’il faut partir ou non. Parce que jouer en Ligue 2, ce n’est pas assez reluisant. Je suis dans l’attente. Les jours prochains nous diront.
[rouge]Camfoot.com : [/rouge]Revenons à votre environnement ici à Maroua. Vos journées semblent interminables au regard de la floraison des personnes qui font le pied de grue ?
[bleu]Alioum Saidou : [/bleu]Je ne dirais pas que c’est facile, au vu de tous ces gens qui viennent t’apporter du soutien, te féliciter. Je suis quand même content d’être là dans cette chaleur de la ville où j’ai commencé à jouer au football. Les gens ici m’aiment beaucoup.
[rouge]Camfoot.com : [/rouge]Quel est le regard que vous jetez sur le football local. Celui qui a fait de vous ce que vous êtes aujourd’hui ?
[bleu]Alioum Saidou : [/bleu]C’est bien que Maroua ait aujourd’hui une équipe de première division. Mais je pense que Sahel au vu de son rang dans le classement actuel éprouve de nombreuses difficultés. Ils ont joué leur match à Guider mercredi dernier contre Fédéral de Founban sous le prétexte qu’il y a eu des dégâts au cours d’un de leurs matchs ici à Maroua. Le stade a, semble-t-il, été suspendue. Je dois avouer que c’est un public qui n’était pas comme ça. Quand tu vois aussi le championnat, il n’ a pas le niveau de notre époque. Aujourd’hui quand tu vas jouer quelque part, tu ne retiens même pas le nom d’un joueur qui s’est illustré. Parce les joueurs vont chercher fortune ailleurs. C’est une bonne chose, mais il faut acquérir un niveau minimal et là on peut bien les aider à partir dans des championnats professionnels.
[rouge]Camfoot.com : [/rouge]On vous appelle dans les ruelles de Maroua, Saïdou Ebongué. D’où est venue cette appellation ?
[bleu]Alioum Saidou : [/bleu]A l’époque j’aimais voir jouer Ebongue de l’équipe du Cameroun. C’était un ailier droit, un poste que j’affectionnais tant. Je regardais les matchs des Lions à l’époque et c’est comme ça que c’est parti. Mes amis d’enfance en ont gardé un souvenir.
[rouge]Camfoot.com : [/rouge]Vous et l’équipe nationale, c’est le parfait amour ?
[bleu]Alioum Saidou : [/bleu]C’est vrai, et ça il faut le dire. Cela a toujours été difficile pour nous du Nord d’intégrer l’équipe nationale. Mais chaque fois, l’équipe du Cameroun a toujours eu d’une certaine façon des ressortissants du septentrion. Il y a des talents ici. Pour ne prendre que mon cas, je suis en équipe nationale depuis 1997. Quand je suis revenu il y a quelques années, on s’est empressé de dire que c’était une révélation. Alors que quand je jouais à Coton, le public Camerounais avait de mes échos. Aujourd’hui ça se passe bien, les encadreurs techniques me font confiance et j’essaie de prouver autant que faire ce peut de quoi je suis capable.
[rouge]Camfoot.com : [/rouge]Lorsque vous vous retrouvez en équipe nationale, vous vous dites que Souleymanou H, Idrissou M, et vous, vous avez franchi un pas important dans l’intégration des autres composantes sociales dans les Lions ?
[bleu]Alioum Saidou : [/bleu]C’est une fierté de jouer à l’équipe nationale et qui plu s est du Cameroun. Lorsque vous êtes du Nord et que vous pensez que vous portez en vous l’espoir des millions de personnes de cette partie du pays, c’est formidable pour un joueur. Maintenant il faut se maintenir afin de répondre aux attentes des coachs, et cela passe par le travail. C’est d’ailleurs le message que je livre aux jeunes, l’équipe nationale est assez ouverte, mais il faut véritablement travailler pour mériter sa place. A partir du moment où on l’a fait, les autres peuvent le faire. Ce sont nos aînés Adama Nziko, Oumarou… qui ont tracé la voie. C’est vrai que ce sont les gens de l’Extrême Nord, pourquoi pas maintenant ceux de l’Adamaoua et du Nord ?
[rouge]Camfoot.com : [/rouge]Vous êtes en congé avec votre épouse et vos deux enfans. Comment vivent-ils votre idylle avec le football ?
[bleu]Alioum Saidou : [/bleu]Ils ne se plaignent pas, dans la mesure où c’est un métier pour moi. Je n’ai fait que le football jusqu’ici. Je ne gagne ma vie que grâce à cela, je remercie d’ailleurs le bon Dieu pour cela.
[rouge]Camfoot.com : [/rouge]Comment se décline votre avenir ?
[bleu]Alioum Saidou : [/bleu]Pour le moment, je pense qu’on ne peut rien prévoir pour l’avenir. Je pense que j’ai une carrière qu’il faut poursuivre au mieux. Mais dans un futur proche, j’ambitionne de voir comment aider les jeunes. Parce que quand on fat un métier, il faut toujours aider les gens. J’y pense. Quand les gens viennent me voir, c’est surtout pour que je leur vienne en aide. Nous essayons de faire de notre mieux. Que le bon Dieu nous aide. Peut être qu’on verra comment aider le centre de formation à prendre corps à Maroua, les hôpitaux… on y pense quoi ?
[rouge]Camfoot.com : [/rouge]Merci Saïdou Alioum de vous être prêté aux questions de Camfoot.
[bleu]Alioum Saidou : [/bleu]C’est moi qui devrait vous remercier pour l’attention que vous portez à ma carrière. Je suis un lecteur assidu de votre site. Beaucoup de courage.
Propos recueillis par Ousmaïla Baba à Maroua