Dans une interview vérité accordée à Fecafoot-Magazine, le capitaine de la sélection nationale du Cameroun s’est longuement attardé sur l’expédition équato-guinéenne. Sans faux fuyant, Stéphane Mbia tire les leçons de cette 30e édition et se projette sur les prochaines échéances qui attendent le Onze national. L’intégralité …
Vous sortez d’une Can 2015 au premier tour alors que le peuple camerounais espérait un parcours héroïque. Etes-vous déçu ?
Oui. Autant le dire, nous avons eu très mal d’être éliminés au premier tour. En tant que patriote, on ne peut que se sentir déçu puisque nous rêvions d’aller un peu plus loin dans cette compétition. Mais, mes camarades et moi pouvons au moins nous réjouir d’voir tout donné sur le terrain. On ne s’est pas qualifié mais il faut positiver. L’équipe est très jeune et le meilleur reste à venir. La Côte d’Ivoire qui nous élimine avait déjà joué les qualifications avec nous (victoire 4-1, 0-0) mais là c’était un autre contexte. Il faut être fair-play. Ils l’ont mérité, ils sont passés. Il faut être lucide. Le plus important c’est de préparer les échéances futures.
Pour la première grande compétition en tant que capitaine des Lions, vous rentrez presque bredouille… sur le plan personnel, c’est un échec ?
Je ne vois pas les choses sous cet angle là. Il s’agit d’une équipe, d’un groupe jeune qui est en reconstruction. Chacun doit apporter sa pierre à l’édifice et contribuer à l’émulation de cette sélection qui essuie les critiques en permanence. Je ne pense pas que ce soit mon brassard qui joue mais le Lion Indomptable que ses autres coéquipiers aident sur le terrain afin de porter l’équipe à un bon niveau. Je ne parlerai pas d’échec parce que les nouvelles échéances approchent et c’est le groupe qui doit se mettre en avant ; pas à un individu.
Vous mettez en avant le groupe et non l’individu. La place du capitaine reste importante; quelle est celle du Capitaine Mbia?
C’est une immense fierté pour tout joueur de porter le brassard de capitaine; ma fierté à moi est incommensurable car à cette fierté s’ajoutent la responsabilité et la révérence que je ressens devant une telle marque de confiance; une confiance qu’il faut continuellement mériter dans les temps forts et surtout dans les moments les plus difficiles. Décider du classement de ses coéquipiers ou imposer un joueur ne font pas partie des missions d’un capitaine, comme je les entends et les mène avec rigueur; ce sont des prérogatives exclusives au sélectionneur. C’est extrêmement difficile de lutter contre la désinformation surtout lorsque celle ci vise à diviser. Je sais de quoi je parle car sans en faire la raison majeure derrière notre résultat décevant ( nous sommes les premiers à l’avoir été) nous en avons été victimes lors de notre campagne guinéenne, mais nous sommes soudés et nous le resterons. Pourquoi ces fausses allégations? Nous ne l’avons pas compris; mais notre priorité est de rester concentres sur nos objectifs sur le terrain. Un capitaine doit être un leader, le moteur de l’équipe dont il doit assurer et protéger la bonne entente et pour cela il doit savoir encaisser les coups, même les plus déloyaux et ceux qui sont non mérités. Le règlement des sélections nationales est clair sur les missions des uns et des autres. Je suis connu pour être une personne de rigueur et d’éthique: je suis respectueux du groupe dont je fais partie, des règles qui le régissent et des hommes et des femmes qui ont établi ces règles, des camerounais et de leurs attentes envers leur équipe, et surtout de mon pays et de ses institutions. Cela fait partie des valeurs que je veux continuer d’instaurer à cette équipe, avec laquelle nous avons réussi à nous qualifier pour la phase finale de la CAN après une absence aux deux dernières éditions; avec les nouveaux talents et de bonnes valeurs nous continuerons de grandir.